Nofy : Du rêve entre les mains
14 décembre 2024 // Mode & Design // 3795 vues // Nc : 179

À Antananarivo, dans sa chambre qu’elle utilise comme son atelier, Malvina Andriniaina fait quelques nœuds. C’est son art, devenu, depuis quatre ans, son métier : le travail sur le macramé. De pièces décoratives pour une maison plus cosy ou pour les événements, aux bijoux, l’artisane personnalise, propose, noue et fait découvrir son monde un peu… Hippie. Chaque pièce est revue de près pour rendre un travail de qualité et de rêve.

Racontez-nous votre histoire avec le macramé…
De base, je n’ai pas commencé avec le macramé, mais avec les attrape-rêves. C’était aux environs de 2017, et c’était juste une passion, donc je n’avais pas vraiment dans l’idée de vendre. Quand j’ai rencontré ma première cliente, j’ai créé ma page Vohitry ny Nofy, en restant sur les attrape-rêves. Plus tard, j’ai découvert un style un peu bohème, et là, coup de foudre ! Je voulais en faire. C’est en 2020 que j’ai vu des vendeurs de fils macramé sur Facebook, puis j’ai fait un premier modèle, et j’aimais cela.

Même s’il a été mon premier essai, ce que j’ai fait a immédiatement plu à ma clientèle, et c’est là que j’ai commencé à recevoir des commandes. De base, je voulais faire des bijoux, parce que j’aimais bien en porter. Mais je n’ai pas réussi à en faire. Durant le confinement, j’ai arrêté mon boulot, et j’ai commencé à développer et à apprendre à en fabriquer. Ce n’est qu’en 2022 que j’ai réussi à faire des bijoux avec des pierres. Et c’est à partir de ce moment que j’ai créé ma page Nofy, pour différencier les décorations et les bijoux.

Comment créez-vous les bijoux et décorations ?
Vohitry ny Nofy a commencé avec ce style un peu hippie. Plus tard, j’ai découvert le « bohème », qui est aussi hippie, mais plus classe. Puis, à tout cela s’ajoute ma passion pour le rock : je m’en suis inspirée pour en faire des bijoux, dont celles de la collection « Tandroka ». C’est un mélange de corne, de pierre, et de macramé. À la création de la page, je n’ai pas encore trouvé ma cible, parce que justement, j’aimais ce côté un peu hippie et « dark », alors que les clients et boutiques étaient à la recherche de quelque chose de classe. J’ai arrêté mes activités sur la page Nofy pendant un moment, pour me reconcentrer sur ce que j’aime, et plus tard, j’ai découvert, qu’il y avait des personnes qui appréciaient mes propositions. En général, pour les bijoux, je regarde les photos sur Pinterest pour m’en inspirer. Mais je n’ai jamais réussi à en faire exactement pareil, mes mains ne voulaient pas vraiment me mener vers le modèle. Du coup, je pars de l’idée selon laquelle je veux faire quelque chose de similaire, puis je réarrange avec le matériel que j’ai… et ça donne tout autre chose. J’ai eu un peu moins de difficulté avec les décorations : une fois que j’ai l’idée en tête, avec l’habitude, je ne prends pas trop de temps pour en faire. Les décorations sont toutes personnalisées. J’essaye de ne créer que des modèles uniques pour les bijoux en pierre et en macramé, mais il est possible d’en fabriquer en quantité pour le macramé simplement.

D’où viennent les noms inspirés du rêve ?
C’est une longue histoire… Mais Vohitry ny Nofy est une inspiration de mon père. Une fois, il a acheté un bout de terre sur une colline et l’a appelé « Vohitry ny Nofy », donc La Colline des Rêves. Deux ou trois ans plus tard, après quelques histoires, j’ai redonné le nom à ma page. Je voulais faire quelque chose qui le rendrait fier : un petit bout de lui chez moi. Plus tard, j’ai gardé « Nofy » (rêve), pour les bijoux, en rappel à ce que je fais – ce métier – et comment je suis en train de vivre un rêve ! Tout ce que je fais, j’essaye de mettre un petit « nofy » quelque part, dans les noms. Récemment, une commande m’a marqué, car je n’ai été contacté que quelques jours avant le jour J : un photobooth pour un mariage. C’était un modèle plein de 1,70 mètre sur deux, que j’ai fini en huit heures environ. J’ai réalisé qu’en fabriquer ne me prenait pas trop de temps, une fois, comme je l’ai indiqué, que j’ai le modèle en tête. En ce moment, je suis en train de finir une commande et je me mets au défi de restocker les boutiques revendeurs d’ici à la fin de l’année. Sur le long terme, je voudrais, bien-sûr, avoir ma propre boutique – un rêve depuis des années – pour faire et proposer tous les modèles qui me plaisent, sans aucune restriction !

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa

Facebook: Vohitry ny Nofy / NOFY.
Contact: 0341684070

Laisser un commentaire
no comment
no comment - FIM 2025 : États généraux de l'économie malgache

Lire

26 mai 2025

FIM 2025 : États généraux de l'économie malgache

« Une 19ᵉ édition satisfaisante », s'exultent les organisateurs de la Foire Internationale de Madagascar, alors que le rideau tombe sur cette édition,...

Edito
no comment - Le bio, une ambition malgache

Lire le magazine

Le bio, une ambition malgache

À Madagascar, l’agriculture biologique s’impose progressivement comme un levier de développement durable. Portée par une demande internationale croissante et un marché local en pleine structuration, elle touche aujourd’hui près de 200 000 producteurs sur tout le territoire. Vanille, épices, cacao, huiles essentielles… les produits bio malgaches séduisent à l’export et gagnent aussi du terrain dans les habitudes de consommation locale. Mais cette dynamique prometteuse s’accompagne de nombreux défis. Complexification des normes internationales, hausse des coûts de certification, organisation collective encore fragile, ou encore effets du changement climatique : les obstacles sont bien réels. Face à cela, des initiatives concrètes émergent, de la formation à l’agroécologie jusqu’aux nouveaux pôles de production bio organisés en « territoires à vocation ».
Dans notre rubrique ÉCO, Heriniaina Ramboatiana, président du SYMABIO, dresse un état des lieux lucide de cette filière en pleine mutation et partage les pistes pour en faire un véritable pilier du développement malgache.

No comment Tv

Interview – Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary - MAI 2025 - NC 184

Découvrez Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary , photographe spécialisé dans le nu artistique, dans la rubrique LOISIR du 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® Magazine, numéro de mai 2025 - NC 184. Photographe spécialisé dans le nu artistique, Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary est un passionné qui raconte des histoires à travers chaque cliché. Son objectif : casser les clichés sur ce genre qu’il qualifie de « liberté », encore trop mal perçu à Madagascar. 

Focus

Association Mamelomaso - Alahamadibe

L’Association Mamelomaso a célébré, du samedi 29 mars au lundi 31 mars dernier, l'Alahamadibe, le Nouvel An des Malagasy, à Ankazomalaza - Ambohimanga Rova

no comment - Association Mamelomaso - Alahamadibe

Voir