Arikaomisa Randria : Il était une fois
4 novembre 2022 // Littérature // 5989 vues // Nc : 154

Écrivain, acteur, auteur de pièces radiophoniques, Arikaomisa Randria est un personnage qui s’illustre par sa voix et ses mots. Ses contes pour enfants se redécouvrent à travers des livres sonores destinés à promouvoir la lecture et la langue malgaches.

Sa passion pour la radio et l’écriture remonte à son adolescence. Il a commencé par un passage à Radio Madagasikara, à travers une émission destinée aux enfants intitulée Ny Talentako où il racontait ses contes. Plus tard, il anime sa propre émission, Angano, angano, arira, arira sur Radio Don Bosco, très écoutée par les Malgaches. Pendant onze ans, Arikaomisa Randria y a raconté mille et une histoires pour éduquer les enfants. « De 1997 à 2007, j’ai animé cette émission tous les jours. Même aujourd’hui, les gens veulent que je reprenne l’antenne. » Pour répondre à cette demande, Arikaomisa Randria a trouvé une alternative : un livre sonore, un projet mené par l’Édition Jeunes Malgaches pour promouvoir l’accès à la lecture. « Je voulais sortir un livre depuis longtemps, mais ça coûte cher. L’Édition Jeunes Malgaches m’avait proposé cette collaboration lorsque je racontais mes angano au Centre malgache pour le développement de la lecture publique et l’animation culturelle (Cmedlac) à Analakely, tous les mercredis. »

Aujourd’hui, Arikamosia Randria en est à son cinquième livre sonore dont le plus écouté est Rapeto sy ny valihany (Rapeto et sa valiha). Le dernier en date, paru en septembre dernier, s’intitule Ilay lolokely jejo (Le petit papillon coquet), illustré par Max Razafindrainibe et traduit par Brice Danoly-Nirina Rakotomanga. « C’est l’histoire d’un petit papillon qui était adulée par toutes les fleurs du jardin. Et donc il pensait qu’il était la plus belle créature de la terre. Moralité : il ne faut pas trop avoir confiance en soi, il faut savoir rester humble. » Un univers familier composé d’animaux, de fleurs, de plantes avec toujours une leçon de vie à tirer. L’écriture a toujours été un moteur dans sa vie. Pour progresser, il s’en remet à des associations comme Havatsa Upem et Faribolana Sandratra, dans les années 1990. « Mes rencontres avec Elie Rajaonarison, Rado, Celestin Andriamanantena… ont façonné mon style d’écriture. Ce sont de très belles expériences qui m’ont permis de m’ouvrir à d’autres univers. »

Chemin faisant, il se retrouve à écrire des pièces radiophoniques qui deviennent très populaires, le théâtre radiophonique – sorte de hira gasy hertzien  - étant un des moyens les plus utilisés pour faire passer des messages civiques en milieu rural. Avec des pièces comiques, policières ou dramatiques comme Ratsimitaha, Kotolita, Radera sy Ramely, Arikaomisa Randria aiment jouer avec les genres. Certaines histoires comptent entre 120 et 300 épisodes comme Ditra manadala, co-écrit avec sa femme, Enji-mpitia ou Onja Mahery. Cette dernière a été adaptée au cinéma et diffusée sur la chaîne Novegasy. « Parfois, je me retrouve aussi devant la caméra. Être acteur est aussi palpitant qu’écrire. » Mais son plus grand défi reste la transmission des savoirs. Avec d’autres écrivains et hommes de théâtre, il enseigne l’écriture, le kabary (art de l’éloquence) et le jeu d’acteur en théâtre radiophonique ou théâtre sur scène. Et dans toutes ses disciplines, le point commun reste la valorisation de la langue malgache.


Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Pulse : Plus intime que la musique

Lire

1 décembre 2025

Pulse : Plus intime que la musique

La première édition de Pulse par Roxicomania, à l'Ivenco Ankorondrano l’après-midi du dimanche 30 novembre, a été un moment de symbiose entre le group...

Edito
no comment - Shows devant !

Lire le magazine

Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

No comment Tv

Making of shooting mode – Novembre 2025 – NC 190

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition novembre 2025 - NC 190
Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

Focus

November Numérique

November Numérique à l'IFM

no comment - November Numérique

Voir