Kheman « Rétablir les sound systems à Madagascar »
15 janvier 2024 // Musique // 1818 vues // Nc : 168

Bien qu’il existe depuis presque 60 ans, le reggae reste une musique sous-estimée d’après l’artiste reggae Kheman. Alors, il fait sa part avec sa musique, et avec le sound system Ital Tunes. Grâce à ces deux activités, il veut diffuser le reggae à un public plus large, le débarrasser des stéréotypes et faire comprendre ce dont cette musique est capable.

Pourquoi Ital Tunes Sound System ?
Le sound system, c’est comme une boîte de nuit où on ne passe que du reggae et du dance hall, avec des animations spéciales.
C’est un partage de culture et de musique. Sans cette plateforme, c’est difficile de diffuser le reggae dans la masse. C’est pour être diffusé dans les sound systems que le reggae a vu le jour, et ce sont les sound systems qui le propagent, plus que la radio et la télévision.
À Mahajanga, il y avait le Kilimandjaro Sound, et le Kingston Sound, puis il y a eu One Love Sound à Antananarivo. Mais depuis une dizaine d’années, Ital Tunes Sound System est le seul qui est actif à Madagascar.
Nous avons arrêté il y a trois ans et nous nous sommes rendu compte qu’il n’y en avait plus, alors nous sommes en train de reprendre, et si tout se passe bien il y aura un sound system bientôt.

Dans ce genre d’événement, il y a plusieurs sous embranchements : le selecta qui choisit les musiques, et il y a le DJ qui est aussi le maître de cérémonie, c’est plutôt un animateur. Je suis à la fois selecta et DJ. Peut-être qu’il y aura une centaine de personnes au début, puis des milliers plus tard, réunis chaque semaine.

Mais y a-t-il une offre à la hauteur d’un sound system à Madagascar ?
J’ai commencé à être animateur sound system vers 2011, à Fianarantsoa. La salle était pleine à craquer alors que c’était une soirée reggae improvisée, de 20 heures à quatre heures du matin. Suite à quoi un connaisseur s’est approché pour nous dire qu’il ne s’attendait pas à être aussi impressionné à Madagascar. Sachant que cette personne a déjà assisté à des sound systems en Afrique du Sud et au Japon, entre autres. C’était un retour très encourageant pour une première soirée, alors j’ai continué. Il y avait aussi un projet de One Regime Album en 2016. C’est-à-dire qu’au lieu d’un album où il n’y a qu’un seul artiste, il y a un seul instrumental sur lequel plusieurs artistes chantent, il peut donc y avoir 15 artistes sur l’album. Ce projet voulait intégrer un artiste par pays, et j’ai été très ravi d’avoir été choisi pour Madagascar.

Justement, quelle musique proposez-vous ?
Je travaille avec les genres de musique qu’on trouve dans le sound system, mais actuellement, je donne plus de place à mes propres inspirations. Il y a certains titres où avec des touches malgaches, mais au lieu de fusionner les genres musicaux, je les arrange comme une suite : du ska, de la musique du sud de Madagascar, du ska, du salegy pour revenir au ska après. Même en incorporant plusieurs influences, je garde l’authenticité de la musique.

Pour quelle finalité ?
Je laisse le spirituel et le surnaturel aux autres, même si j’admire les artistes qui sont très poétiques dans leur expression. Je suis plus terra à terre avec des sujets comme la politique pratique, l’économie, l’éducation et l’écologie. Ce sont des thèmes qui me tiennent à cœur car il y a des idées que je veux développer dans ces sujets-là. Je m’engage donc sur plusieurs fronts, mais c’est la cause d’environnementale qui me tient le plus à cœur. Je suis également panafricaniste et afrocentriste, sans pour autant tomber dans un communautarisme raciste. Car il arrive que l’afrocentrisme soit considéré comme une idée qui écarte tout ce qui n’est pas africain, or, s’aimer soi-même ne veut pas dire détester les autres.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

Laisser un commentaire
no comment
no comment - RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

Lire

6 novembre 2024

RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

La marque BIC© représentée par la SOMADIS son distributeur à Madagascar a organisé à la Cité des Cultures à Antaninarenina, le jeudi 31 octobre, la cé...

Edito
no comment - Le géant de Madagascar

Lire le magazine

Le géant de Madagascar

Il peut mesurer plus de 25 mètres de haut, il est surtout présent sur la côte ouest de l’île, du nord au sud de Diego à Fort-Dauphin, et la revue Nature a publié une récente étude précisant que le baobab – africain et australien - est originaire de Madagascar. L’équipe de scientifiques du Jardin botanique de Wuhan (Chine) et de la Queen Mary University de Londres ont réalisé des analyses des gènes des différentes espèces d’Adansonia. La lignée de ces baobabs est apparue à Madagascar, il y a 41 millions d’années avant de se diversifier 20 millions d’années plus tard. Pour Onja Razanamaro, enseignante chercheuse à l’Université d’Antananarivo et spécialiste des baobabs au Centre de recherche du parc botanique de Tsimbazaza, ces résultats ne sont pas une surprise, mais plutôt une confirmation : parmi les huit espèces de baobabs, six sont endémiques de Madagascar. Par contre, chacun devrait être soucieux de sa protection, car certaines espèces sont vulnérables au changement climatique.

no comment - mag no media 07 - Novembre 2024

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar

La 14è édition du Salon de l’Auto organisée par Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar (GCAM), s’est déroulée au CCI Ivato du 10 au 13 octobre.

no comment - Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar

Voir