Ihoby Rabarijohn : « Chaque exposition invente des nouvelles règles de jeu »
18 août 2024 // Arts Plastiques // 2487 vues // Nc : 175

Ihoby Rabarijohn est curatrice indépendante et Art Advisor. Après avoir collaboré dans plusieurs projets artistiques locaux et à l’extérieur, elle a pu se servir de son amour pour l’art pour défendre une cause qui lui tient à cœur, en initiant l’exposition qui relie Art et Environnement : Antson’ny tontolo miaina (Interpeller le vivant) en 2023. La deuxième édition de cette exposition collective se passera d’ailleurs en septembre de cette année. En attendant cette édition, elle nous présente ici son métier.

Quel est le métier d’un curateur d’art ?
Bien qu’ayant une consonance un peu barbare, je préfère utiliser le terme « curateur d’art » , « curator » et « curating » en anglais, du latin « curare » qui veut dire « s’occuper de » (l’exposition) à la place de « Commissaire d’exposition » qui porte plus pour moi, une connotation autoritaire, voire policière…Le métier de « curator » est donc de penser, réfléchir, concevoir une exposition : le format, la sélection des artistes et / ou des pièces à présenter, l’organisation puis de porter jusqu’au bout le projet (montage, accrochage, décrochage, démontage). En étant le / la responsable de l’exposition, le / la « curator » crée la forme de l’exposition.

Courtesy of Pierrot Men

Quel est votre parcours dans ce domaine ?
C’est un privilège pour moi d’être une curatrice indépendante (Independent Curator) et une Art Advisor, car l’art et la culture ont toujours été une passion, j’ai effectué un long cheminement (études de Littérature et communication, expériences professionnelles dans la culture et le marketing, spécialisation dans le marché de l’art) avant de m’y consacrer entièrement. Mais ce chemin quelque peu atypique m’a toutefois, somme toute mené à l’essentiel.

Quelle est son importance dans l’accompagnement des artistes ?
Le / la « curator » dans sa « rencontre » avec l’artiste qu’il / elle présente, converse avec l’artiste et prend soin à rendre à l’artiste ce qu’il / elle a de meilleur en relayant ses gestes artistiques. La curation de la première exposition solo de FanjaR s’est déroulée dans le ravissement d’une belle complicité basée sur la confiance et des valeurs partagées, un dialogue fort de ce que nous nous apportions mutuellement. En tant que « découvreuse d’artistes » également, il m’est important de prendre soin de la mise en scène pour révéler son travail.

D’ailleurs, comment travaillez-vous avec les artistes ?
Chaque artiste, comme chaque personne est unique et chaque rencontre dans le cadre d’une exposition artistique est enrichissante et porteuse de leçons également ; chaque exposition invente en quelque sorte des nouvelles règles du jeu. Je ne peux concevoir ce travail sans des échanges intenses qui m’ont permis de faire un bout de chemin avec eux ; j’avais décelé les prémices de l’abstraction dans les premiers tableaux plutôt figuratifs de Richianny Ratovo et je l’ai encouragée dans ce sens ; quelques œuvres présentées lors de l’exposition Toy ny Ranomasina au Flow Gallery marque d’ailleurs ce passage important dans sa peinture. C’est toujours un bonheur mêlé d’un sentiment d’accomplissement d’avoir contribué à mettre en lumière les réalisations de ces artistes que j’ai accompagnés.

Quelle marge de liberté pour les curateurs qui travaillent avec les institutions ?
La notion de liberté est importante, d’autant plus qu’on parle de l’art. Afin de pouvoir présenter un travail où on sent l’harmonie, il est cependant évident de s’accorder sur les perspectives et la direction à prendre.

Pour le contexte malgache, pourquoi a-t-on besoin de curateurs d’art ?
L’Art est tout simplement un travail et pour que ça puisse être assimilé comme tel, il faut montrer aussi la professionnalisation dans ce domaine, comme partout ailleurs. Par ailleurs, la sphère de l’art et de la culture ici n’est pas bien grande et il est agréable et instructif d’échanger et quelquefois de collaborer avec les autres acteurs.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

irabarijohn@yahoo.fr

Laisser un commentaire
no comment
no comment - RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

Lire

6 novembre 2024

RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

La marque BIC© représentée par la SOMADIS son distributeur à Madagascar a organisé à la Cité des Cultures à Antaninarenina, le jeudi 31 octobre, la cé...

Edito
no comment - Le géant de Madagascar

Lire le magazine

Le géant de Madagascar

Il peut mesurer plus de 25 mètres de haut, il est surtout présent sur la côte ouest de l’île, du nord au sud de Diego à Fort-Dauphin, et la revue Nature a publié une récente étude précisant que le baobab – africain et australien - est originaire de Madagascar. L’équipe de scientifiques du Jardin botanique de Wuhan (Chine) et de la Queen Mary University de Londres ont réalisé des analyses des gènes des différentes espèces d’Adansonia. La lignée de ces baobabs est apparue à Madagascar, il y a 41 millions d’années avant de se diversifier 20 millions d’années plus tard. Pour Onja Razanamaro, enseignante chercheuse à l’Université d’Antananarivo et spécialiste des baobabs au Centre de recherche du parc botanique de Tsimbazaza, ces résultats ne sont pas une surprise, mais plutôt une confirmation : parmi les huit espèces de baobabs, six sont endémiques de Madagascar. Par contre, chacun devrait être soucieux de sa protection, car certaines espèces sont vulnérables au changement climatique.

no comment - mag no media 07 - Novembre 2024

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar

La 14è édition du Salon de l’Auto organisée par Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar (GCAM), s’est déroulée au CCI Ivato du 10 au 13 octobre.

no comment - Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar

Voir