Cœur de forêt : Jusqu’à 510 000 hectares détruits chaque année
9 novembre 2021 // Nature // 4059 vues // Nc : 142

Madagascar perd de 100 000 à 510 000 hectares de forêts par an à cause des feux de brousses ou de l’exploitation illicite des ressources, soit le centième de la surface du pays. Depuis 2012, l’association Cœur de forêt œuvre pour la restauration de la biodiversité des Hauts-Plateaux à travers la reforestation, une des armes contre le changement climatique.

La préservation des ressources naturelles passe par une meilleure connaissance des richesses qui nous entourent mais aussi par une prise de conscience des menaces qui pèsent sur elles. Depuis bientôt dix ans, l’association Cœur de forêt œuvre pour la restauration de la biodiversité des Hauts-Plateaux par des actions de reboisement, de sensibilisation et de développement économiques des producteurs. Leurs actions se concentrent surtout dans le Vakinankaratra, une région qui s’étend sur une superficie de 1,6 million d’hectares dont seulement 0,5 % est boisé. « D’après les statistiques, de 100 000 à 510 000 hectares de forêts sont détruits chaque année à Madagascar. Il y a urgence », s’alarme Landisoa Harilala, responsable communication au sein de l’association. « Nous nous engageons à sensibiliser les communautés locales que ce soit le grand public ou les écoles aux enjeux et à l’intérêt de la préservation de l’environnement. La population rurale est très pauvre et n’est pas souvent informée sur les conséquences d’une gestion non maîtrisée des ressources naturelles. »

Reboisement avec les élèves des écoles partenaires organisé par le Pôle Sensibilisation.

Pour l’association, les producteurs sont au centre de leurs actions. D’ailleurs, le choix de travailler à Antsirabe est partie de l’initiative d’un groupe de producteurs de Vinaninkarena qui souhaitait évoluer vers des pratiques respectueuses de l’environnement. L’association accompagne et autonomise les producteurs grâce à différentes formations. « Nous les aidons dans les techniques agro-écologiques, dans l’entrepreneuriat agricole, la gestion des moyens et en compost biologique. Mais le plus important, c’est de les aider à diversifier leurs cultures et les former à la transformation des plantes en huiles essentielles et végétales. » L’association estime que les bénéfices issus de ces filières sont mal rétribués, les producteurs ne sont pas considérés à leur juste valeur et sont cantonnés aux rôles de cultivateurs. Ce sont souvent les grandes entreprises qui tirent profit de la vente des huiles essentielles.

Pesage et distillation de géranium à Ibity (Zone d'Investissement Agricole de Coeur de Forêt Madagascar).

Pour permettre aux producteurs d’être autonomes sur le plan financier, il est important de leur permettre d’avoir une visibilité sur les marchés et de trouver des débouchés au niveau local et international. « Nous leur offrons des infrastructures comme une unité de distillation, des compostières… Il faut valoriser le travail du producteur. Cela mène à un modèle de commerce équitable assurant une juste rémunération aux producteurs. » Depuis 2019, environ 849 kg d’huiles sont vendus à l’international et plus de 5 359 flacons au niveau local. Sur 52 sites de reboisement, 320 220 arbres ont été plantés dans quatre types d’essences composées de 30 espèces. Mais des efforts sont encore à fournir. « Il faut créer des conditions qui permettent à la population de faire face au dérèglement climatique à travers la restauration des écosystèmes forestiers, la diffusion de méthodes de reboisement efficaces et bien sûr l’éducation à l’environnement. »


Aina Zo Raberanto

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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