Féminin pluriel
5 octobre 2021 // Cinéma // 901 vues // Nc : 141

Treize films ont été retenus à l’issue de la sélection du jury du projet « 7 jours pour un film ». Les conditions de la femme ont été la thématique récurrente des œuvres présentées.

Le projet africain « 7 jours pour un film » (1) a choisi cette année de poser ses valises à Madagascar et s’intéresse aux voix des réalisatrices. Les violences faites aux femmes, le regard de la société sur la femme, le combat d’émancipation des femmes… Pour traiter de tels sujets, il n’y a pas mieux qu’un regard féminin. De « Apparence trompeuse » de Andriendrehinoro Mirana Henintsoa à « Anjara » de Andrianiaina Anjaramampionona, en passant par « Mille et une peine » de Andriananantany Ony ou encore « Mon dernier mot » de Haidaraly Aïmane Fatema, la femme est au cœur des préoccupations.

Cette sélection a permis de constater que les films de genre ont de l’avenir. La « Première nuit » de Anjarasoa Nirina Marie Hortense s’apparente à l’embryon d’un slasher (un sous-genre du film d'horreur) à la malgache. « L’ange d’éclipse » de Hanta Lilia Lalainarisoa, quant à lui, déconstruit le mythe des personnes âgées toujours associées à la sorcellerie. Danielle Rabehaja propose un huis clos oppressant qui promet de nous plonger dans un univers dominé par les extraterrestres.

Dans le traitement, certaines s’aventurent à aborder l’impondérable, l’intime. Quand « Boîte à parfums » de Randrianarisaona Saholy Mampianina questionne la perte d’un être cher, Razafindraibe Andrea met en image un face-à-face avec soi-même dans « Ma vie, mon choix. » Dans « À l’aube, nous abolirons, » Jaonasy Eloïcka, partage sa fascination pour la beauté des relations humaines.

Malgré la diversité des thématiques abordées, l’engagement de chacune transparaît entre les lignes. Quand les unes veulent sensibiliser contre les violences faites aux femmes, les autres interrogent l’empreinte des humains sur la terre ou l’impact des nouvelles technologies sur les relations humaines. Rien ne laisse ces réalisatrices indifférentes.

Sans grande expérience dans l’audiovisuel et le cinéma, elles sont venues avec des propositions pas toujours abouties mais présentant un fort potentiel de développement. À voir cette sélection, on dirait que l’avenir du cinéma malgache se conjugue au féminin et surtout au pluriel. Les finalistes bénéficieront d’un atelier de formation dès que le contexte sanitaire le permettra.


Domoina Ratsara
Association des critiques cinématographiques de Madagascar (ACCM)


(1) - « 7 jours pour 1 film » est une initiative pour accompagner les femmes souhaitant évoluer dans le monde du cinéma sur le continent africain. Le processus comprend un concours de scénario, une formation pour les finalistes, la réalisation et la production du film lauréat, une diffusion à l’international via les festivals, les télévisions et les plateformes numériques.

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Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus d’un milliard de personnes dans le monde vivent avec un handicap. Cela représente environ 15 % de la population mondiale. Pourtant, malgré ces chiffres, les obstacles à l’éducation, à l’emploi, à la santé et à la participation sociale demeurent omniprésents. La marginalisation des personnes handicapées n’est pas seulement une question de manque d’infrastructures, mais aussi de mentalités à transformer. « Debout ! », le reportage documentaire de la photographe et réalisatrice Felana Rajaonarivelo publié dans notre rubrique GRAND ANGLE fait partie des initiatives qui incitent à voir au-delà du handicap. Des histoires de femmes inspirantes, pleines de rêves et d’espoir. L’inclusion ne consiste pas uniquement à intégrer des rampes d’accès ou à adapter des outils de communication. C’est une démarche globale qui touche à tous les aspects de la vie : éducation inclusive, emploi équitable, accès à la culture, et reconnaissance pleine des capacités de chacun. Il s’agit de dépasser la charité pour embrasser l’égalité et la justice sociale. En sensibilisant dès le plus jeune âge, on favorise une génération future plus ouverte et respectueuse des différences.

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Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

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