Ny Aro Andriamiarosoa : « Les jeunes peuvent faire bouger les politiques sur le climat »
8 septembre 2022 // Nature // 525 vues // Nc : 152

À cause de son insularité, Madagascar est particulièrement vulnérable face au changement climatique. Comme l’explique la présidente de CliMates Madagascar, il devient urgent d’associer les jeunes aux grandes prises de décision si l’on veut faire avancer les politiques publiques.

Pourquoi cette vulnérabilité face au changement climatique ?
À elle seule, l’île concentre 5 % de la biodiversité mondiale. Nous possédons également plus de 10 millions d’hectares de terres arables, soit 14 % du territoire national. Et nous faisons pourtant partie des pays les plus pauvres du monde, et même le troisième pays le plus exposé aux effets du changement climatique alors que nous ne sommes même pas émetteurs de CO2 ! Nous sommes en détresse et malgré nos efforts et nos engagements, la situation est en train de se détériorer à vitesse grand V. Influencer les politiques publiques et inciter les décideurs à faire montre de volonté politique sont les seuls moyens de sortir de cette situation. Conscientiser le gouvernement et la population par des actions climatiques, en partenariat avec les différentes associations de l’île, est un autre moyen de renverser la donne et atténuer les émissions de carbone.

CliMates peut se prévaloir de sa dimension internationale…
CliMates est né en France en 2011 et est actuellement présent dans plus de 30 pays, dont le Népal, le Mali, la Chine et donc Madagascar. C’est un laboratoire d'idées et d'actions internationales réunissant des volontaires, principalement des étudiants et des jeunes professionnels, autour des enjeux climatiques. L’objectif de notre ONG (organisation non gouvernementale) est de relever le défi du changement climatique en travaillant sur trois pôles : sensibilisation, plaidoyer et recherche. On se rend compte que les jeunes sont de plus en plus actifs et conscientisés et qu’il faut leur laisser plus de place au niveau des prises de décision. C’est notre pari sur l’avenir.

« Nous sommes le troisième pays le plus exposé au changement climatique »

Pourquoi, vous-même, avez-vous choisi cette forme de militantisme ?
En tant qu’agronome spécialisée en sciences animales et dans l’halieutique, le climat a toujours fait partie de me préoccupations. Au fil des années, je me suis rendue compte que l’écosystème était en train de se dégrader et que je ne pouvais plus exercer mes activités comme avant, à savoir l’agriculture et l’élevage, en raison des aléas climatiques. Intégrer une association me paraissait un choix logique pour interagir avec des activistes et des professionnels afin de trouver des solutions viables et durables pour Madagascar. C’est lors d’un COP in MyCity, initié par CliMates à Ankatso, en 2014, que j’ai compris que je voulais faire partie de cette association. L’objectif était de rassembler 10 000 jeunes dans 100 villes dans le monde pour promouvoir des solutions concrètes et localement adaptées contre le changement climatique.

Votre mode d’action ?
Nos actions tournent autour du negociation tracking qui consiste à suivre les négociations en cours dans le cadre de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et y associer les jeunes avec une délégation de CliMates à la COP (la Conférence des parties, la réunion annuelle des États signataires ) et aux intersessions. Ou encore animer les COP in MyCity qui jouent un rôle d’information important dans les pays en développement comme Madagascar. Nous croyons au pouvoir du plaidoyer et de la sensibilisation pour faire avancer les politiques publiques.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

Lire

6 novembre 2024

RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

La marque BIC© représentée par la SOMADIS son distributeur à Madagascar a organisé à la Cité des Cultures à Antaninarenina, le jeudi 31 octobre, la cé...

Edito
no comment - Le géant de Madagascar

Lire le magazine

Le géant de Madagascar

Il peut mesurer plus de 25 mètres de haut, il est surtout présent sur la côte ouest de l’île, du nord au sud de Diego à Fort-Dauphin, et la revue Nature a publié une récente étude précisant que le baobab – africain et australien - est originaire de Madagascar. L’équipe de scientifiques du Jardin botanique de Wuhan (Chine) et de la Queen Mary University de Londres ont réalisé des analyses des gènes des différentes espèces d’Adansonia. La lignée de ces baobabs est apparue à Madagascar, il y a 41 millions d’années avant de se diversifier 20 millions d’années plus tard. Pour Onja Razanamaro, enseignante chercheuse à l’Université d’Antananarivo et spécialiste des baobabs au Centre de recherche du parc botanique de Tsimbazaza, ces résultats ne sont pas une surprise, mais plutôt une confirmation : parmi les huit espèces de baobabs, six sont endémiques de Madagascar. Par contre, chacun devrait être soucieux de sa protection, car certaines espèces sont vulnérables au changement climatique.

no comment - mag no media 07 - Novembre 2024

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar

La 14è édition du Salon de l’Auto organisée par Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar (GCAM), s’est déroulée au CCI Ivato du 10 au 13 octobre.

no comment - Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar

Voir