Côté cinéma, ça tourne ! Ce mois-ci, du 19 au 26 septembre, se tiendra la deuxième édition du Festival International de Cinéma Ant’Sary Doc Madagascar. Portée par AyeAye Dev et l’association Asa Sary, sous la supervision du cinéaste, Anatole Ramaroson, la rencontre de cette année signe une sélection stricte, des opportunités et un tremplin pour le cinéma documentaire. À la clé, plusieurs prix. Au programme, des ateliers, discussions, et bien évidemment, des projections !
Anatole Ramaroson, à forte tête, a lancé le festival il y a un an. « Chaque année, il y a un festival de cinéma, mais je me suis rendu compte que le documentaire n’était plus tellement mis en avant. Il commence pourtant à se développer au pays. » Cette étape a attiré bien des opportunités, dont le retour de Documentaire océan Indien (DOC OI) à Madagascar. « La DOC OI propose une résidence aux porteurs de projet dans les pays de l’océan Indien. Cette année, ils sont dix Malgaches à y avoir participé, et certains d’entre eux vont faire un pitch, une présentation de leurs projets, devant un jury international, durant le festival. » C’est une semaine d’immersion totale, de découvertes, et d’initiation au film documentaire et à ses métiers, le tout guidé par une programmation riche, dont certains ont commencé plus tôt. « Pour les jeunes créateurs, nous prévoyons de donner des masterclass dans certaines villes de Madagascar, avant le festival. Les sélectionnés viendront ensuite à Antananarivo pour assister à l’événement. ».
Mais un festival de cinéma, c’est surtout : des films ! Cette année encore, plusieurs catégories sont mises en avant pour recevoir, chacun, sa part : le court-métrage, le long-métrage, la meilleure expérience documentaire ou Digital Experience, le prix « espoir » et le prix du public. Mais il n’y a pas que ça ! « Nous allons aussi donner un prix pour la meilleure image, et le meilleur son, pour encourager les techniciens cameraman, et preneurs de son ; le meilleur montage, et la meilleure réalisation. » Des films qui seront projetés tout au long du festival à Antananarivo, sur une sélection venant des pays du Sud, de l’océan Indien, des Caraïbes et des Antilles, mais aussi de la diaspora. « Nous avons mis tous les films, de toute origine, au même niveau. Le vote sera également ouvert au public. » Au programme, des ateliers et tables rondes sont prévus. Et parce que le festival est aussi un terrain de rencontres et de découvertes pour les lycéens, Anatole Ramaroson explique : « L’année dernière, nous sommes allés dans deux Collèges d’Enseignement Général (CEG), celui d’Ampefiloha et d’Antanimena, pour faire une projection suivie de discussions. Egalement, à l’Université d’Antananarivo, au CRAAM. Cette année, il y aura une séance exclusivement pour ses jeunes au Tranompokonolona Analakely. » Également prévu : la première du film Domboeza de Geoffrey Gaspard, long-métrage très attendu sur la tradition du Morengy.
Mais le documentaire, en plus d’être une passion, peut devenir un travail. Et c’est pour cela que le festival donnera plus d’opportunités aux jeunes créateurs. Ceux de la résidence de la DOC OI, auront, en avril 2025, l’opportunité de se présenter au Festival International de Film de l’Océan Indien (FIFOI) à la Réunion. Le cinéaste ajoute : « Comme il y a de plus en plus de réalisateurs de documentaire, nous allons essayer de porter Madagascar au festival Vue d’Afrique au Canada, en 2025, pour les films qui ont marqué cette édition, avec ceux qui sont déjà en train de faire le tour du monde. » Pour cette seconde édition, et pour toutes celles à venir, la création et l’éducation à l’image sont à l’honneur. « Le premier objectif est d’introduire le film documentaire dans notre culture, et que l’on comprenne qu’il y a une alternative à la fiction, et que ce milieu peut devenir un vrai métier si l’on s’y met vraiment. L’idée est aussi de créer un espace pour débattre, et de démocratiser le documentaire. » Sur une trentaine de films reçus en phase de pré-sélection, plus de la moitié sont d’autrices, traitant de sujets actuels. Mais Anatole Ramaroson est d’accord qu’il y a encore un long chemin à parcourir pour le cinéma à Madagascar : « Pour l’instant, nous avançons par nos propres moyens. Malheureusement, nous ne disposons pas encore de fond de soutien du ministère. » En espérant que l’événement saurait éveiller les cœurs, les pensées et les envies, le cinéma documentaire tient bon. « Les projets des jeunes porteurs de projet de la DOC OI ont beaucoup de potentiel, il y a un vrai espoir de se lancer ». C’est sous ce signe de l’espoir que le festival tient sa deuxième édition. Alors, action !
Rova Andriantsileferintsoa
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