Antsa Ramakavelo « La danse m’a sauvée »
2 mars 2022 // Arts de la scène // 1821 vues // Nc : 146

Après avoir délaissé un temps la danse, Antsa Ramakavelo renoue avec sa passion. Elle a même créé sa propre compagnie, Stand’AR, et donne des cours à l’institut de bien-être et fitness Harmonia, à Ivandry. Des leçons de danse qui sont aussi des leçons de vie.

« Malgré mon âge, je me replonge à fond dans ma passion. Avoir ma compagnie de danse est une victoire pour moi. J’ai longtemps été couvée par des gens envers qui je suis très reconnaissante, mais c’était le moment de me lancer seule. » Son plus grand défi a été le show d’inauguration du Stade Barea, en gérant une cinquantaine de danseurs, la mise en scène et les chorégraphies. « Je me suis prouvée à moi-même que je suis capable d’autorité et j’ai maintenant le droit de me considérer comme chorégraphe. » Toutes ces expériences, elle les a acquises en grande partie grâce à la Compagnie Mialy. Après des études en France, elle revient à Madagascar et découvre l’école du chorégraphe Mialy Rajohnson. Ayant commencé par le hip-hop, la jeune femme a dû se diversifier et maîtriser d’autres types de danses : moderne jazz, contemporain, classique même, alors qu’à la base elle n’avait jamais voulu en faire.

Aujourd’hui, elle est spécialisée dans le street jazz, une discipline entre le hip-hop (new style) et le modern jazz, mais qui garde le côté très énergique de la danse urbaine. Si vous n’avez aucune idée de ce que c’est, il suffit de vous référer aux chorégraphies de Beyoncé ! « En France, j’ai suivi quelques cours de street jazz avec le chorégraphe Yanis Marshall. J’ai également étudié les chorégraphies du danseur américain Brian Friedman. Aux États-Unis, cette discipline était très répandue, à Madagascar, elle n’existait pas encore. Le street jazz est très féminin, avec néanmoins beaucoup d’énergie et ce côté urbain. Ainsi, deux facettes de ma personnalité se rejoignent. »

Elle découvre la danse à 15 ans, à une époque où l’ado rebelle qu’elle est se cherche. « La danse m’a fait sortir de beaucoup d’addictions. J’avais d’énormes conflits familiaux, des problèmes d’alcool et de cigarette. Il y avait en moi un sentiment antisystème que je n’arrivais pas extérioriser avec des mots ou des gestes. La danse a été ma thérapie. » Une leçon de vie qu’elle transmet aujourd’hui à ses élèves, à partir de trois thématiques : l’acceptation de son corps, le développement de la créativité et de la mémoire et le lâcher prise. « À cause d’un manque de confiance, la plupart des gens ne se sentent pas bien dans leur peau. La danse peut les aider à se sentir mieux. Il y a une autre forme d’intelligence, qui ne passe pas par la parole, que procure cette discipline. » Mais ce qu’elle place au-dessus tout, c’est l’humilité. « Mialy Rajohnson m’a appris qu’il ne faut jamais cesser d’apprendre. Pour me perfectionner, je prends des cours en ligne, j’assiste autant que possible aux stages d’amis danseurs. On peut vivre de son art à Madagascar, mais il faut saisir les opportunités, créer des projets et surtout se battre. »


Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Plongée dans l’univers de Tohy : une exposition entre émotion et réflexion

Lire

4 février 2025

Plongée dans l’univers de Tohy : une exposition entre émotion et réflexion

Du 1er au 28 février, la galerie IKM Antsahavola présente Tohy, la deuxième exposition individuelle de l’artiste Haga Nisainana. Porté par l’univers m...

Edito
no comment - Les Gardiens de la Forêt de Tsitongambarika : un combat pour la préservation

Lire le magazine

Les Gardiens de la Forêt de Tsitongambarika : un combat pour la préservation

Au sud-est de Madagascar, au cœur d’une biodiversité unique et menacée, s’étend la forêt de Tsitongambarika.
Cette forêt tropicale, l'une des dernières de l'île, couvre environ 60 000 hectares et est classée comme Zone Clé pour la Biodiversité (ZCB). Elle abrite une richesse écologique inestimable avec des espèces endémiques que l'on ne trouve nulle part ailleurs : des lémuriens rares, comme le propithèque à front blanc ( Propithecus diadema ), et des oiseaux emblématiques tels que le foudi de Madagascar (Foui madagascariensis). Chaque année, des hectares de forêt disparaissent pour faire place à des cultures de subsistance ou à l'exploitation illégale du bois, en particulier les essences précieuses comme le palissandre et l’ébène. Les feux de brousse utilisés pour l'agriculture sur brûlis aggravent encore la destruction de cet écosystème. Mais ces menaces ne sont pas irréversibles. La préservation de la forêt repose en grande partie sur l’implication des communautés locales qui vivent à proximité. Face à la déforestation, à l’exploitation forestière illégale et à l’extension agricole, une lueur d’espoir émerge grâce à ces "gardiens de la forêt" : des communautés locales mobilisées pour protéger cet écosystème exceptionnel. Leur travail, souvent méconnu mais essentiel, est une preuve vivante que des solutions locales peuvent avoir un impact global. La forêt de Tsitongambarika est un symbole de résilience et de coopération. Un reportage photographique réalisé par Safidy Andrianantenaina dans la rubrique Grand Angle (p.44) du magazine.

no comment - mag no media 09 - Janvier 2025

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

Taom-baovao

Taom-baovao, présentation de la programmation culturelle 2025 de l'IFM à Analakely, le samedi 18 janvier.

no comment - Taom-baovao

Voir