Le Novembre Numérique revient pour sa 7ème édition dès le 2 novembre à l'Institut Français de Madagascar, sous le signe de « L' Excellence ». Khafez, responsable de la création numérique et de l'IFMLAB, nous dévoile les temps forts de cet événement dédié à la vulgarisation des technologies numériques et à la promotion des créateurs malgaches.
Pourquoi avoir choisi le sous-thème «Excellence» pour cette édition ?
Depuis deux ans, l'industrie de la création numérique est marquée par l'émergence de l'intelligence artificielle générative, qui permet de créer des textes et des images à partir de simples requêtes. Cela a pu laisser croire que les technologies comme la réalité virtuelle et augmentée avaient perdu de leur attrait. Cependant, lors du Consumer Electronic Show de Las Vegas, des géants comme Apple et Sony ont ravivé l'intérêt pour ces technologies en relançant la recherche autour des mondes virtuels. À l'Institut français de Madagascar, fort de plus de trois années d'apprentissage et de recherche sur la réalité virtuelle à travers le projet GIVER, nous avons mis en place un transfert de compétences entre des experts français et des développeurs malgaches spécialisés dans la réalité augmentée. Dans ce cadre, pour la 7ème édition du Novembre Numérique, nous avons choisi « L' Excellence » comme sous-thème.
L'excellence, une clé de l'évolution, s'inspire de l'idée que les plus grands records sportifs sont battue grâce à une attention minutieuse aux détails. Nous voulons transposer cette recherche de perfection dans le domaine numérique, où la précision et la minutie deviennent essentielles.
Quels sont les objectifs de cet événement ?
Outre la vulgarisation de la culture numérique, cet événement vise également à contribuer au développement du pays. Le Discobole de Myron a été choisi comme représentation du moment parfait, symbole de l'effort humain dans le sport, et constitue une source d'inspiration pour les ingénieurs spécialisés en algorithmes et les mécatroniciens. La cérémonie d'ouverture aura lieu le 2 novembre après-midi, où nous expliquerons le cheminement de cet événement. Le 9 novembre, un concert en partenariat avec Mass'in sera organisé. Cette année, un format hybride de conférence et de démonstration sera présenté avec Manoova, mettant en avant des technologies comme les tickets numériques, les plateformes de musique en ligne (streaming) et les dernières nouveautés en matière d'agents d'IA. Un événement grand public sera également proposé pour le lancement de l'album du groupe Zazadàla. Les trois mots-clés de cette édition sont : penser, décoder, jouer. Ces termes résument notre souhait de partager les dernières révolutions numériques avec le public. L'espace multimédia de la médiathèque sera exceptionnellement ouvert gratuitement, offrant une plateforme de rencontre et de partage autour des dernières nouveautés, où chacun pourra tester des jeux vidéo Next-gen et la réalité virtuelle. De plus, nous mettrons en avant les créateurs de contenu malgaches, qu'il s'agisse de jeux vidéo, de VR ou d'animation. Des discussions sur les enjeux du numérique avec des professeurs seront également au programme. Enfin, la vulgarisation de la culture numérique demeure l'objectif ultime du Novembre Numérique.
Quels sont les moments marquants du programme ?
Cette année, nous aurons l'honneur d'accueillir Yannick Pazzé et Chloé Guennou, fondateurs de la société Bav Ar(t). Ils animeront un atelier de création en réalité augmentée avec des développeurs malgaches. Chloé Guennou, ancienne chercheuse de la NASA, mènera également un échange avec l'association Haikintana Astronomie de Madagascar pour explorer les possibilités du travail numérique dans la conquête spatiale.
Nous mettrons également en avant un film culte malgache réédité en 4K : « Tabataba » de Raymond Rajaonarivelo, lauréat du prix de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 1988. Cette initiative illustre l'utilisation des technologies modernes pour valoriser des œuvres anciennes. D'autres événements notables incluent une conférence intitulée « Face au déferlement des IA, que peut faire le travail de l'éthique ? », ainsi qu'une table ronde sur « Les repères éthiques dans l'usage de l'IA », avec l'intervention de Pierre-Antoine Chardel, spécialiste en éthique, et Herimampita Rarivomanantsoa, maître de conférences en bioéthique à l'Université d'Antananarivo.
Y a-t-il des compétitions cette année ?
Oui, bien sûr ! L'E-sport reste au cœur de l'événement, avec les finales de la compétition de shooting game qui se dérouleront dans la salle de spectacle. Les compétiteurs pourront compter sur le soutien de leurs fans. En parallèle, un hackathon a été lancé mi-octobre en collaboration avec notre partenaire P4H, avec un concours ouvert à tous les développeurs malgaches. On révélera les résultats à la clôture, le 16 novembre. Divers ateliers, tels qu'un atelier de lecture rapide pour les adolescents et un atelier de blogging et de création de contenus pour les professionnels du milieu artistique, seront également proposés, en partenariat avec P4H. Une nouveauté cette année est l'exposition « Propithecus verreauxi » qui aborde la préservation et la technologie. Il s'agit d'une proposition photographique et d'une installation sonore d'un artiste numérique, alertant sur les dangers auxquels sont confrontés les Propithecus (sifaka). L'événement est mené en étroite collaboration avec d'autres projets de l'IFM.
Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana
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