MIKEA, Les derniers chasseurs-cueilleurs de Madagascar
1 juillet 2024 // Photographie // 5316 vues // Nc : 174

Dans le sud-ouest de Madagascar subsiste l’ultime communauté de chasseurs-cueilleurs de la Grande Île, l’une des dernières au monde : les Mikea.

Les hommes du village
Les femmes du village

Ils habitent une forêt sèche du Sud-Ouest de Madagascar : la Forêt des Mikea. Ce peuple, dont les origines ethniques font l’objet de nombreuses hypothèses parfois divergentes, vit en osmose avec la nature. Ils tirent l’ensemble de leurs moyens de subsistance de cette forêt, se nourrissent de tubercules, récoltent du miel et chassent de petits animaux. Gardiens du passé, ils sont les héritiers d’une culture et d’un mode de vie séculaire. Isolés et en marge de la société malgache, ce peuple a longtemps réussi à vivre caché, en symbiose avec la nature.

Les talismans aident à communiquer avec les esprits
Les trois frères : Kipoa – Karoto – Tsivahora, le porte-parole des Mikea

Mais aujourd’hui, la déforestation sauvage et l'exploitation illégale qui en découle menacent cet équilibre écologique et culturel. Les conséquences de ces pratiques sont désastreuses et impactent directement leur mode de vie ancestral. Perdant leurs moyens de subsistance traditionnels, les Mikea sont confrontés à de réelles menaces et font face à des défis environnementaux et sociaux sans précédent. Ils sont désormais contraints de s'adapter à de nouvelles réalités précaires. Ne bénéficiant d'aucune reconnaissance en tant que peuple autochtone et, par conséquent, d'aucune protection particulière, il en va de la disparition de cet exceptionnel héritage culturel, mais aussi de leur survie.

Karoto
​Le chef du village
Pelane
​La femme de Karoto
Karoto utilise l’Antso
​pour démarrer le feu

Peu d’études scientifiques et rares sont les reportages réalisés sur les Mikea. Aucun travail photographique ambitieux n'avait encore été entrepris sur ce peuple jusqu'à ce que Thierry Cron s'y attelle. Premier photographe à mener un tel projet, son travail revêt à la fois une dimension documentaire inédite et artistique. Après plusieurs séjours immersifs de plusieurs semaines sur place et deux ans de travail, un livre sur les Mikea et leur culture a vu le jour en mai 2024. Les photographies présentées dans ce magazine sont extraites du livre.

Tsivahora dort à proximité du feu
Kapeso dort paisiblement
Les femmes rapportent du bois au village

L’objectif principal de ce travail est de faire découvrir ce peuple au plus grand nombre, de sensibiliser le public à la précarité de leur situation, de susciter une prise de conscience collective et d’encourager des actions concrètes en faveur de la préservation de leur environnement et de leur mode de vie. La première étape fut une présentation du livre à la Fondation H, puis une exposition à l’IFM d’Antananarivo.

Rebala
Fanisoa
Foneke

Tous les bénéfices générés par les ventes de livres sont intégralement reversés au profit des Mikea et seront directement alloués au programme de développement de la communauté. Conçu par les membres de la communauté Mikea eux-mêmes, ce programme vise à les aider à s’adapter aux évolutions sociales tout en préservant leur culture et leurs traditions.

Texte et photos Thierry Cron

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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