MIKEA, Les derniers chasseurs-cueilleurs de Madagascar
1 juillet 2024 // Photographie // 5743 vues // Nc : 174

Dans le sud-ouest de Madagascar subsiste l’ultime communauté de chasseurs-cueilleurs de la Grande Île, l’une des dernières au monde : les Mikea.

Les hommes du village
Les femmes du village

Ils habitent une forêt sèche du Sud-Ouest de Madagascar : la Forêt des Mikea. Ce peuple, dont les origines ethniques font l’objet de nombreuses hypothèses parfois divergentes, vit en osmose avec la nature. Ils tirent l’ensemble de leurs moyens de subsistance de cette forêt, se nourrissent de tubercules, récoltent du miel et chassent de petits animaux. Gardiens du passé, ils sont les héritiers d’une culture et d’un mode de vie séculaire. Isolés et en marge de la société malgache, ce peuple a longtemps réussi à vivre caché, en symbiose avec la nature.

Les talismans aident à communiquer avec les esprits
Les trois frères : Kipoa – Karoto – Tsivahora, le porte-parole des Mikea

Mais aujourd’hui, la déforestation sauvage et l'exploitation illégale qui en découle menacent cet équilibre écologique et culturel. Les conséquences de ces pratiques sont désastreuses et impactent directement leur mode de vie ancestral. Perdant leurs moyens de subsistance traditionnels, les Mikea sont confrontés à de réelles menaces et font face à des défis environnementaux et sociaux sans précédent. Ils sont désormais contraints de s'adapter à de nouvelles réalités précaires. Ne bénéficiant d'aucune reconnaissance en tant que peuple autochtone et, par conséquent, d'aucune protection particulière, il en va de la disparition de cet exceptionnel héritage culturel, mais aussi de leur survie.

Karoto
​Le chef du village
Pelane
​La femme de Karoto
Karoto utilise l’Antso
​pour démarrer le feu

Peu d’études scientifiques et rares sont les reportages réalisés sur les Mikea. Aucun travail photographique ambitieux n'avait encore été entrepris sur ce peuple jusqu'à ce que Thierry Cron s'y attelle. Premier photographe à mener un tel projet, son travail revêt à la fois une dimension documentaire inédite et artistique. Après plusieurs séjours immersifs de plusieurs semaines sur place et deux ans de travail, un livre sur les Mikea et leur culture a vu le jour en mai 2024. Les photographies présentées dans ce magazine sont extraites du livre.

Tsivahora dort à proximité du feu
Kapeso dort paisiblement
Les femmes rapportent du bois au village

L’objectif principal de ce travail est de faire découvrir ce peuple au plus grand nombre, de sensibiliser le public à la précarité de leur situation, de susciter une prise de conscience collective et d’encourager des actions concrètes en faveur de la préservation de leur environnement et de leur mode de vie. La première étape fut une présentation du livre à la Fondation H, puis une exposition à l’IFM d’Antananarivo.

Rebala
Fanisoa
Foneke

Tous les bénéfices générés par les ventes de livres sont intégralement reversés au profit des Mikea et seront directement alloués au programme de développement de la communauté. Conçu par les membres de la communauté Mikea eux-mêmes, ce programme vise à les aider à s’adapter aux évolutions sociales tout en préservant leur culture et leurs traditions.

Texte et photos Thierry Cron

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Lire

9 décembre 2025

Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Disco Afrika, réalisé par Luck Razanajaona, devient le premier film malgache soumis aux 98ᵉ Oscars dans la catégorie Meilleur film international, aprè...

Edito
no comment - Shows devant !

Lire le magazine

Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

No comment Tv

Making of shooting mode – Novembre 2025 – NC 190

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition novembre 2025 - NC 190
Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

Focus

November Numérique

November Numérique à l'IFM

no comment - November Numérique

Voir