Bière au riz rouge, le vrai goût malgache !
5 mai 2022 // Diaspora // 2227 vues // Nc : 148

Jeune entrepreneur installé à Paris, Ratia Rabemananoro s’est lancé dans la création d’Apango Beer, une bière artisanale à base de riz rouge de Madagascar. Une mousse qui fait sensation (avec modération, bien sûr) !

À Madagascar, il s’est inscrit à l’École supérieure de métiers et des arts plastiques (Emap) pour finalement intégrer une école d’architecture à Paris. Après l’obtention de son diplôme d’architecte en 2008, il s’oriente dans un parcours professionnel dans le design et le graphisme. « Mon objectif premier n’était pas forcément de devenir architecte, mais de pratiquer un métier créatif. » En 2019, Ratia Rabemananoro créé son propre studio créatif et accompagne les marques dans la réalisation de leur identité graphique, de la communication visuelle au packaging. Il collabore alors avec une brasserie artisanale qui souhaitait de nouvelles étiquettes pour sa gamme de bières. « Pour être honnête, à ce moment-là je n’y connaissais pas grand-chose en bière et encore moins en bière artisanale. Et c’est en effectuant des recherches et en m’intéressant aux processus de fabrication, en découvrant la diversité de styles de bières, au-delà du simple qualificatif de couleur blonde, blanche, brune, que je me suis passionné. »

En 2020, il lance sa propre marque Apango Beer, une bière artisanale à base de riz rouge de Madagascar. Selon lui, contrairement aux bières industrielles, les bières artisanales se distinguent par leur créativité dans les recettes et la diversité au niveau des styles, les plus populaires étant les bières très houblonnées de type IPA (India Pale Ale), NEIPA (New England India Pale Ale), DIPA (Double India Pale Ale)… Aux États-Unis et en Asie, les bières artisanales à base de céréales comme le seigle, le sarrasin ou le riz font fureur. « Le riz fait partie de la culture gastronomique malgache et je voulais créer une recette de bière qui me ressemble avec un ingrédient inédit et savoureux. J’ai choisi de remplacer une partie du malt d’orge par des grains de riz rouge de Madagascar afin d’apporter de la douceur et des saveurs florales en fin de bouche. J’ai choisi le nom d’Apango, un clin d’œil au ranon-ampango (jus de riz) et aussi parce que le nom sonnait exotique et international. »

Cultivé dans la région d’Alaotra Mangoro, le riz est ensuite importé en France pour la production et brassé en région bordelaise. En créant Apango Beer, Ratia propose des recettes originales comme la Rice Amber Ale, une bière ambrée au riz rouge, au goût caramélisé et saveurs exotiques, ; la Mafana IPA, une bière de style IPA au riz rouge, infusée aux fleurs de brèdes mafana ou anamalaho, saveurs d’agrumes avec une sensation de fraîcheur en fin de bouche ; ou encore la Red Rice Ale, une bière dorée au riz rouge, douce, aux saveurs florales et exotiques. Cette dernière a d’ailleurs reçu deux prix en 2021 :  la Médaille d’argent au Concours international de Lyon dans la catégorie Meilleure bière de style Pale Ale et la Médaille d’argent au France Bière Challenge dans la catégorie Bière de blé et autres céréales.

« En France, le marché de la bière artisanale connaît un essor sans précédent et commence à grignoter les parts de marché des grands groupes industrielles qui monopolisaient les rayons des grandes surfaces et les comptoirs des cafés, hôtels, restaurants. Cet essor s’explique par une évolution des comportements : aujourd’hui, on consomme bio, on favorise  les circuits courts, on privilégie la qualité et la traçabilité des ingrédients. Bref, on boit moins, mais mieux ! » Deux ans après sa création, Apango Beer est apprécié par les consommateurs notamment de la diaspora malgache, mais aussi par les amateurs de bières artisanales et  exotiques. « Le produit plaît pour son originalité et pour sa douceur. Nous sommes distribués dans près d’une quarantaine de points de vente, restaurants et magasins en France et en Belgique. Nous projetons de multiplier par dix le nombre de revendeurs en France d’ici 2023. Nous pourrons ainsi envisager d’ouvrir notre propre brasserie en France et pourquoi pas à Madagascar, avec un outil de production qui nous permettrait de devenir le leader de la bière artisanale aux saveurs exotiques. » Un jeune qui ne brasse pas du vent !


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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