Tolagnaro (Fort-Dauphin) est une ville incontournable pour ses spots de surfs et ses plages qui ne laissent pas indifférents les accros de la vague. Raison pour laquelle, la Ligue Anôsy de surf a été créée par différentes associations.
Fort Dauphin est une ville qui a su garder les vestiges du passé, surtout sur le plan sportif et en ce qui concerne notamment le surf. Cette activité fait partie intégrante de la culture locale, particulièrement auprès des jeunes qui n’hésitent pas à s’initier au surf très tôt. Pour promouvoir ce sport, la Ligue Anôsy de surf a été créée par plusieurs associations et clubs affiliées à la Direction Jeunesse et Sport de Tolagnaro. « Les membres fondateurs sont l’association Iosmada, Sud Surf Clubs et Fort-Dauphin Surf Clubs », précise Janvier Razafitsiavily, président de la ligue. « Notre objectif est d’obtenir les meilleurs résultats pour nos jeunes dont la plupart ont des difficultés sociales. Ils méritent d’être soutenus en vue d’un avenir meilleur. »
En décembre dernier, la Ligue organise donc leur premier championnat de Fort-Dauphin de surf sur la plage d’Ankoba Beach pour faire connaître et promouvoir l’accès au haut niveau, préparer et sélectionner les équipes au championnat Madagascar de surf et bien sûr, récompenser les jeunes surfeurs. Certains jeunes excellent déjà dans le domaine comme Jo Kennedy et Bruce. « Ce sont des surfeurs locaux qui ont déjà un très bon niveau et peuvent même se comparer à Jeremy Flores, un Franco-Malgache d’origine Antandroy, ou encore l’américain Kelly Slater. »
La région est réputée pour ses baies immenses avec en moyenne 300 jours de vent par an et plusieurs spots très intéressants. Ceux qui ont déjà de l’expérience peuvent surfer sur les vagues de Monseigneur Bay ou de Vinanibe à deux kilomètres de la ville, tandis que les débutants peuvent prendre des cours de longboard (planche à roulettes d'une longueur supérieure à celle d'un skateboard classique) sur la plage d’Ankoba, une grande baie ouverte aux alizés de nord-est. Les associations y entraînent les enfants, les mercredis et samedis dans la fausse baie des Galions.
Mais comment se déroule une journée d’apprentissage ? « Dès votre arrivée, un moniteur vous apprend les bases comme le matériel à utiliser en fonction de votre niveau, soit une planche assez grande entre 2 m 20 et 2 m 60 ». Il est également important d’analyser l’état de la marée, le sens du vent, la hauteur des vagues et l’absence de courants. Ensuite, les séances d’échauffement sur la plage avec des cours théoriques pour apprendre à se lever, rester en position et ramer. Et vous serez prêt à vous jeter à l’eau mais toujours en fonction de votre niveau. Mais attention, si vous êtes débutant, il ne faut pas dépasser 2 heures de surf par jour !
Grâce aux associations, la Ligue peut donner des informations météorologiques aux surfeurs, des véhicules et des guides pour rejoindre les spots autour de la ville. La protection de l’environnement fait également partie des activités phares de la Ligue. Cette année, elle a organisé le nettoyage des plages en collectant les déchets à travers Initiatives Océanes, un programme organisé par Surfrider Foundation Europe sous le thème Surf et océan. Le but étant de sensibiliser la population, et bien sûr les surfeurs, à la protection et la mise en valeur des plages et des océans.
Propos recueillis par Aina Zo Raberanto