Raobelinasy Larissa : Virages et Victoires !
28 avril 2024 // Loisirs & J’ai essayé // 3220 vues // Nc : 171

La Fédération malgache de motocyclisme (FMaM) a honoré ses champions de la saison 2023 lors d’un Gala des Champions à l’Espace Soavina en février dernier. Parmi eux, la championne féminine Enduro, Raobelinasy Larissa a brillé, soulignant son impact remarquable dans le monde du motocyclisme.

Championne féminine d’Enduro 2023, une consécration ?
Remporter la compétition d’Enduro à Mananjary et devenir la première de ma famille à décrocher un championnat de moto est un rêve devenu réalité. La victoire dans cette compétition exigeante, composée de deux manches d’une durée totale de 1h30 à 2h chacune, a nécessité une détermination constante pour maintenir le plus haut score et occuper la première place chaque mois. Mon histoire avec la moto a commencé dès mon enfance à Betroka, ma ville natale. En observant mes parents, je me suis familiarisée avec l’amour des deux roues. Les journées pré-école étaient remplies à observer mon père réparer et entretenir sa moto. Née dans un endroit où les routes non goudronnées rendaient la moto indispensable, j’ai développé le désir de suivre les traces de mon père dès l’âge de 10 ans. Mes parents ont toujours favorisé nos choix, sans jamais nous imposer quoi que ce soit. Ainsi, ma passion pour la moto a pris racine…

Et les compétitions s’enchaînent ?  
Lors de mes débuts, mon objectif était simplement de pouvoir monter et conduire une moto comme mes parents. Cependant, tout a changé à l’âge de 17 ans, lorsque pendant les vacances à Tana, j’ai vu à la télévision une compétition de moto cross à Madagascar. Cela m’a inspirée, surtout en découvrant qu’une femme participait à la compétition. À cet instant, mes objectifs ont évolué, et malgré l’initial refus de mes parents lorsque j’ai exprimé mon désir de participer à ce genre de championnat, cela n’a fait que renforcer ma motivation. En 2015, ma préparation sérieuse a débuté, combinant entraînement physique et mental. En 2016, pendant un stage à Majunga, j’ai intensifié ma préparation avec d’autres passionnés. En 2017, sans informer mes parents jusqu’à deux jours avant (rires), j’ai participé pour la première fois à une compétition avec une Husqvarna 125. C’est en 2023 que j’ai finalement réalisé mon rêve en remportant le championnat de moto dans la catégorie féminine Enduro.

Justement, une femme dans le sport extrême ?
Bien sûr, j’ai vécu des discriminations. Beaucoup m’ont sous-estimée, pensant que je n’étais pas capable, que je n’avais pas assez d’expériences.  Mais tout cela m’a permis d’être plus forte, de ne pas abandonner et de montrer ce dont je suis capable. En 2017, j’ai eu un grave accident au niveau de la colonne, une semaine avant une compétition. Tout le monde pensait que j’étais « foutue » ! Bien sûr, je n’ai pas pu faire la compétition, je me suis soignée. Mais durant toute mon hospitalisation, je n’avais qu’une idée en tête : remonter sur la moto dès que je serais guérie. Et je l’ai fait et je suis Championne. Pour dire surtout aux femmes, qu’il ne faut jamais abandonner, ne pas avoir peur et foncer !

D’autres défis à relever ?
Tout au long de ma saison de compétitions, j’ai été sponsorisée, ce qui m’a permis de porter la marque d’une moto. En 2017, lors d’un évènement de démonstration à Mahamasina, j’ai décidé de participer pour attirer l’attention.  En faisant un wheeling remarquable, j’ai été approchée par plusieurs concessionnaires, et c’est ainsi que j’ai rejoint l’équipe de Motostore, recevant deux motos de leur part. À partir de 2018, j’ai intégré l’équipe de Madauto, où je suis actuellement conseillère commerciale en moto. En effet, la compétition de l’année dernière a marqué un tournant, car j’ai concouru avec ma propre moto, non plus celle d’un concessionnaire. Actuellement, je me prépare à élargir mes horizons vers l’international. Mon objectif ultime est de participer au rallye Dakar, et je suis à la recherche de sponsors pour intégrer cette compétition internationale. Je suis ouverte à toute collaboration dans cette perspective. Mon conseil : poursuivez votre passion sans laisser la peur vous arrêter. Prenez des risques et allez à l’extrême. Vous pourrez chuter, vous blesser, mais il est crucial de se relever et de persévérer pour atteindre ses objectifs. 

Propos recueillis par Cedric Ramandiamanana
Facebook : Linasy Moto Madagascar
Larissa : +261 34 61 699 62

Laisser un commentaire
no comment
no comment - FIM 2025 : États généraux de l'économie malgache

Lire

26 mai 2025

FIM 2025 : États généraux de l'économie malgache

« Une 19ᵉ édition satisfaisante », s'exultent les organisateurs de la Foire Internationale de Madagascar, alors que le rideau tombe sur cette édition,...

Edito
no comment - Le bio, une ambition malgache

Lire le magazine

Le bio, une ambition malgache

À Madagascar, l’agriculture biologique s’impose progressivement comme un levier de développement durable. Portée par une demande internationale croissante et un marché local en pleine structuration, elle touche aujourd’hui près de 200 000 producteurs sur tout le territoire. Vanille, épices, cacao, huiles essentielles… les produits bio malgaches séduisent à l’export et gagnent aussi du terrain dans les habitudes de consommation locale. Mais cette dynamique prometteuse s’accompagne de nombreux défis. Complexification des normes internationales, hausse des coûts de certification, organisation collective encore fragile, ou encore effets du changement climatique : les obstacles sont bien réels. Face à cela, des initiatives concrètes émergent, de la formation à l’agroécologie jusqu’aux nouveaux pôles de production bio organisés en « territoires à vocation ».
Dans notre rubrique ÉCO, Heriniaina Ramboatiana, président du SYMABIO, dresse un état des lieux lucide de cette filière en pleine mutation et partage les pistes pour en faire un véritable pilier du développement malgache.

No comment Tv

Interview – Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary - MAI 2025 - NC 184

Découvrez Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary , photographe spécialisé dans le nu artistique, dans la rubrique LOISIR du 𝐧𝐨 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭® Magazine, numéro de mai 2025 - NC 184. Photographe spécialisé dans le nu artistique, Rakotondrahaja Harilala Elia Tolojanahary est un passionné qui raconte des histoires à travers chaque cliché. Son objectif : casser les clichés sur ce genre qu’il qualifie de « liberté », encore trop mal perçu à Madagascar. 

Focus

Association Mamelomaso - Alahamadibe

L’Association Mamelomaso a célébré, du samedi 29 mars au lundi 31 mars dernier, l'Alahamadibe, le Nouvel An des Malagasy, à Ankazomalaza - Ambohimanga Rova

no comment - Association Mamelomaso - Alahamadibe

Voir