Raobelinasy Larissa : Virages et Victoires !
28 avril 2024 // Loisirs & J’ai essayé // 4878 vues // Nc : 171

La Fédération malgache de motocyclisme (FMaM) a honoré ses champions de la saison 2023 lors d’un Gala des Champions à l’Espace Soavina en février dernier. Parmi eux, la championne féminine Enduro, Raobelinasy Larissa a brillé, soulignant son impact remarquable dans le monde du motocyclisme.

Championne féminine d’Enduro 2023, une consécration ?
Remporter la compétition d’Enduro à Mananjary et devenir la première de ma famille à décrocher un championnat de moto est un rêve devenu réalité. La victoire dans cette compétition exigeante, composée de deux manches d’une durée totale de 1h30 à 2h chacune, a nécessité une détermination constante pour maintenir le plus haut score et occuper la première place chaque mois. Mon histoire avec la moto a commencé dès mon enfance à Betroka, ma ville natale. En observant mes parents, je me suis familiarisée avec l’amour des deux roues. Les journées pré-école étaient remplies à observer mon père réparer et entretenir sa moto. Née dans un endroit où les routes non goudronnées rendaient la moto indispensable, j’ai développé le désir de suivre les traces de mon père dès l’âge de 10 ans. Mes parents ont toujours favorisé nos choix, sans jamais nous imposer quoi que ce soit. Ainsi, ma passion pour la moto a pris racine…

Et les compétitions s’enchaînent ?  
Lors de mes débuts, mon objectif était simplement de pouvoir monter et conduire une moto comme mes parents. Cependant, tout a changé à l’âge de 17 ans, lorsque pendant les vacances à Tana, j’ai vu à la télévision une compétition de moto cross à Madagascar. Cela m’a inspirée, surtout en découvrant qu’une femme participait à la compétition. À cet instant, mes objectifs ont évolué, et malgré l’initial refus de mes parents lorsque j’ai exprimé mon désir de participer à ce genre de championnat, cela n’a fait que renforcer ma motivation. En 2015, ma préparation sérieuse a débuté, combinant entraînement physique et mental. En 2016, pendant un stage à Majunga, j’ai intensifié ma préparation avec d’autres passionnés. En 2017, sans informer mes parents jusqu’à deux jours avant (rires), j’ai participé pour la première fois à une compétition avec une Husqvarna 125. C’est en 2023 que j’ai finalement réalisé mon rêve en remportant le championnat de moto dans la catégorie féminine Enduro.

Justement, une femme dans le sport extrême ?
Bien sûr, j’ai vécu des discriminations. Beaucoup m’ont sous-estimée, pensant que je n’étais pas capable, que je n’avais pas assez d’expériences.  Mais tout cela m’a permis d’être plus forte, de ne pas abandonner et de montrer ce dont je suis capable. En 2017, j’ai eu un grave accident au niveau de la colonne, une semaine avant une compétition. Tout le monde pensait que j’étais « foutue » ! Bien sûr, je n’ai pas pu faire la compétition, je me suis soignée. Mais durant toute mon hospitalisation, je n’avais qu’une idée en tête : remonter sur la moto dès que je serais guérie. Et je l’ai fait et je suis Championne. Pour dire surtout aux femmes, qu’il ne faut jamais abandonner, ne pas avoir peur et foncer !

D’autres défis à relever ?
Tout au long de ma saison de compétitions, j’ai été sponsorisée, ce qui m’a permis de porter la marque d’une moto. En 2017, lors d’un évènement de démonstration à Mahamasina, j’ai décidé de participer pour attirer l’attention.  En faisant un wheeling remarquable, j’ai été approchée par plusieurs concessionnaires, et c’est ainsi que j’ai rejoint l’équipe de Motostore, recevant deux motos de leur part. À partir de 2018, j’ai intégré l’équipe de Madauto, où je suis actuellement conseillère commerciale en moto. En effet, la compétition de l’année dernière a marqué un tournant, car j’ai concouru avec ma propre moto, non plus celle d’un concessionnaire. Actuellement, je me prépare à élargir mes horizons vers l’international. Mon objectif ultime est de participer au rallye Dakar, et je suis à la recherche de sponsors pour intégrer cette compétition internationale. Je suis ouverte à toute collaboration dans cette perspective. Mon conseil : poursuivez votre passion sans laisser la peur vous arrêter. Prenez des risques et allez à l’extrême. Vous pourrez chuter, vous blesser, mais il est crucial de se relever et de persévérer pour atteindre ses objectifs. 

Propos recueillis par Cedric Ramandiamanana
Facebook : Linasy Moto Madagascar
Larissa : +261 34 61 699 62

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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