Kiaka : Trente-cinq ans de rock
2 octobre 2021 // Musique // 8629 vues // Nc : 141

Trente-cinq ans et sept albums au compteur, et Kiaka n’est pas prêt de s’arrêter. Fondé en 1986, le groupe n’a pas pris une ride. Les papys du rock sont au contraire dans une forme splendide.

Nini, au chant, Johnny et Deba, à la guitare, Josh, à la basse, Daddi, au clavier et Jojo, à la batterie sont en pleine préparation de la célébration de leur 35ème anniversaire. La formation promet un spectacle, à ne pas rater. « Le rock est une passion. Nous l’avons partagé à notre public pendant 35 ans. Je suis devenu le chanteur du groupe suite à un concours, jamais je n’aurais pensé être encore là aujourd’hui », lance Nini. Le groupe a écumé les scènes locales et internationales et s’est constitué un public qui vient désormais en famille. « À l’époque, la plupart de nos fans étaient des femmes. Et les hommes suivaient. Certains d’entre eux se sont mariés et maintenant, ils viennent avec leurs enfants pour nous voir sur scène », s’attendrit Johnny.

Leurs chansons ont réellement eu un impact sur la vie des gens mais chaque membre a également vu un changement dans sa vie personnelle. « Je suis entré dans le groupe en 2001 lors de la célébration des 15 ans d’existence. J’étais déjà un grand fan et maintenant j’ai l’honneur d’y jouer », explique Deba. « J’étais dans un groupe de métal et je trouve super de pouvoir apporter son expérience. » Pour Johnny, un des fondateurs, pouvoir vivre de sa passion est plus qu’une consécration. Leurs textes ne trichent pas. Ils abordent la vie de tous les jours dans leur style slow rock et funk métal dont l’un de leurs plus gros tubes est sans nul doute Ilay Mahantra (Le Pauvre). « En 1989, une radio a lancé un concours de chant adressé aux groupes de rock, nous étions 15 en compétition. Il fallait que chaque groupe créé une chanson. Nous avons écrit Ilay Mahantra, c’était l’époque des premiers 4’Mis. Le titre a été choisie par les auditeurs mais aussi par un autre jury, puisqu’il y avait un concours sur scène.  Malheureusement, 35 ans plus tard, la situation n’a pas changé, au contraire la pauvreté empire. »

Les membres du groupe sont d’avis que les médias jouent un rôle important dans la diffusion des créations artistiques. « Il est dommage qu’aujourd’hui les artistes qui doivent payer pour faire passer leurs chansons. De plus, il n’y a plus aucun sens critique dans le choix des choses à diffuser. À notre époque, si un groupe était diffusé dans les médias c’est parce qu’on avait été jugé. On étudiait nos textes pour voir si l’on ne racontait pas n’importe quoi, on scrutait nos mélodies pour voir comment on arrangeait nos musiques… car un artiste a le devoir d’éduquer », constate souligne Nini. Malgré tout, ils estiment que le rock malgache a évolué grâce aux nouvelles technologies mais aussi à cette envie d’apprendre. « Maintenant, ils peuvent apprendre la guitare en regardant des vidéos sur internet, alors que nous, nous étions obligés de faire appel à des professeurs ou faire des écoutes avec les cassettes. Mais dans les deux cas, le plus important, c’est de faire un travail personnel », soutient Deba. Et ils savent de quoi ils parlent parce qu’on n’atteint pas les 35 ans de scène en se tournant les pouces.

« Le rock, c’est de l’énergie. On s’entraîne comme les joueurs de foot avant les matchs. Il faut toujours être en bonne condition physique. » Leur 35ème anniversaire sera un véritable spectacle avec des invités de choix comme Abasse du groupe Apost, Green et Loharano. Nini et sa bande donnent rendez-vous à leurs fans, le 10 octobre prochain à Antsahamanitra !


Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Paskero sort "C'est la bella vita"

Lire

7 septembre 2025

Paskero sort "C'est la bella vita"

Le chanteur français Paskero a annoncé ce 5 septembre la sortie de son clip « C'est la Bella Vita » chantant son amour pour Madagascar, qu'il interprè...

Edito
no comment - A moitié... mais plein

Lire le magazine

A moitié... mais plein

Madagascar, éreintée par les mauvaises nouvelles ? Eh bien, rien n’arrête désormais notre île-horizon. À force de scruter le verre à moitié vide, on a fini par rater le somptueux punch qui le remplit. Pourtant, il déborde joyeusement.Prenez la culture ! KVNTO, un chanteur de Toamasina rejoint l’album d’un monde qui parle plus de 200 langues (réellement ! pas juste un tour de Babel gadget). Mika Kely brille aux États-Unis, Betia en Europe, tandis que nos stylistes, écrivains et chefs VIP raflent des prix sur les cinq continents. Peut-être que Jaojoby, roi du salegy, ou le groupe Tarika, adulé jusqu’à Time « 10 best bands on planet Earth » nous avaient déjà avertis qu’on pouvait sortir la tête (et les talons).Côté technologies et sport, nos talents raflent médailles et trophées. Jiu-jitsu, pétanque jusqu’au championnat en robotique… nos compatriotes font parler – en bien – de la Grande-île. Pour ce qui est des relations internationales – surtout en matière de développement économique - Madagascar a accueilli au mois d’août le 45ᵉ sommet de la SADC et s’est également positionné comme partenaire-clé au TICAD19 Japon, avec création d’une Chambre de commerce nippo-malgache. Voilà ce qu’on appelle être tellement en lumière qu’on brûle un peu nos lunettes pessimistes.Oui, les problèmes persistent. Mais à NoComment, on choisit de braquer le projecteur sur ce qui marche. Pour cueillir ces pépites, il faut parfois arrêter d’écouter les mauvaises ondes. Alors oui, le pays est à moitié... plein. Et on va continuer à le dire, haut et clair.

No comment Tv

Making of shooting mode – AOÛT 2025 – NC 187

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition août 2025 - NC 187.Prise de vue : Ankaditany Ampitatafika 
Collaborations : Tanossi  – Via Milano mg  – HAYA Madagascar  - Akomba Garment MG - Carambole 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Fitahiana, Mitia, Nolan, Ulrich, Mendrika, Odyah, Johanne, Stevie, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany 

Focus

MOOR1NG

MOOR1NG au Palais des Sports Mahamasina

no comment - MOOR1NG

Voir