Adrienne : Miss « Flashy and Fripe »
19 avril 2025 // Musique // 8437 vues // Nc : 183

De son style à sa musique, la couleur est partout. Sophie Rakotomalala, de son nom de scène Adrienne – comme son prénom – écrit et compose en ode à la vie et au Brésil, son pays de cœur. Artiste depuis une quinzaine d’années, elle émerge, à l’aube de ses quarante ans, avec une nouvelle carrière solo et un EP en vue. Basée en France, elle inspire les femmes et s’inspire de sa vie et de ses expériences pour créer sa propre musique.

©photo : Claire Huteau

La musique et vous, l’histoire d’une vie ?
J’ai commencé à apprendre le piano à l’âge de six ans, puis je suis allée à un conservatoire jusqu’à mes 15 ans. J’ai continué le chant à la chorale malgache de Montpellier et j’ai fait un peu de gospel. Plus tard, je suis allée à Paris où j’ai essayé pleins de choses : une école de mode, du droit, mais la musique restait ma passion. J’ai décidé de devenir chanteuse vers l’âge de 24 ans en commençant dans des jams de jazz. Puis, je me suis inscrite dans une école qui s’appelle le CIM (Centre d’Informations Musicales), et plus tard, l’École des musiques actuelles (EDIM) où j’ai passé mon diplôme d’étude musicale en jazz. J’ai eu mon diplôme d’État de professeur de jazz et de musique improvisée en chant. Parallèlement à mes études, j’ai commencé à jouer pour divers groupes dont un duo dans lequel j’ai eu l’occasion de travailler en portugais. Ce fut un coup de foudre. J’ai commencé à rentrer plus de morceaux brésiliens dans mon répertoire, jusqu’à en avoir un exclusivement en brésilien. Plus tard, Zabumba, un groupe de musique brésilienne m’a proposé d’être leur chanteuse. Je chante également dans un orchestre, l’Itiberê Orquestra Familia da França.

Des inspirations du Brésil ?
Dans la musique que je fais en tant qu’Adrienne – car on me connaît ailleurs sous le nom de Sophie Rakotomalala – c’est la rencontre de tout ce que je fais. Vu que je pratique de la musique brésilienne, il est vrai que mon influence principale est le Brésil. Il y a aussi des influences de jazz dans les lignes mélodiques et harmoniques, parce que j’ai fait cela durant tout mon parcours, mais il y a aussi beaucoup de pop. Mon premier EP « Flashy and Fripe » qui est en cours, est une rencontre de tous ces styles-là. Pour mes chansons, je me laisse un peu porter par l’actualité, par ce que je traverse dans mon petit cocon et par toutes les histoires qui m’entourent. Le titre « Probablement rien du tout », par exemple, s’inspire directement de ce qui me faisait souffrir à ce moment-là : l’impression de ne rien faire de ma vie en regardant les réseaux sociaux, mais tout le monde vivait cela. Ça m’a donné envie d’écrire, d’alerter et de dire : qu’est-ce qui arriverait de si grave si on arrêtait de fréquenter les réseaux sociaux ? Probablement rien du tout !

« Flashy and Fripe » ?
Il y a sept titres dans l’EP, dont quelques extraits en live session visibles sur Instagram. Il y a « Le robot de l’amour », où je me mets à la place de celle qui parle à sa copine. « Quand je dors » parle d’un chagrin d’amour, mais on peut le vivre dans toutes les situations de deuil : ça parle d’une personne qui essaye de ne pas dormir pour éviter ce moment où on doit subir ce coup de poignard et se souvenir de son départ. « Saudade de Rio », bien que tout le monde pense qu’il s’agit d’une histoire d’amour, est en fait une déclaration pour Rio. « Pour parler d’amour, je pense à toi assise à ma table » est une référence à la Roda de samba à Rio, où le groupe s’assoit à une table pour chanter. Il y a également « Assaillie par le doute et mes envies de picole », dont les mots « assaillie » et « picole » ont une signification en français et en portugais. J’ai mis dans la chanson ces quelques mots à double sens. « Flashy and Fripe » a été le coup de cœur de Guillaume Farley, mon arrangeur. Au fur et à mesure, cette chanson a pris une signification profonde. En ce moment, j’ai l’intention de travailler sur davantage de compositions et j’envisage également d’y mettre un peu de sonorité malgache.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa

Contact : sophie.rakotomalala@gmail.com
Instagram : Adrienne.singer

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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