Projeté en première en mai dernier au Canal Olympia Iarivo, « Joe » aborde brillamment le thriller fantastique, un genre peu exploité à Madagascar. En plus du jeu d’acteurs, le professionnalisme de l’équipe technique est également à souligner.
Joe (1 h 34, 2022) produit par Watch’ Entertainment Studio, écrit et réalisé par Zo Tahiana Hariminoson, raconte l’histoire d’un chauffeur de taxi nommé Joe. Joe a déjà perdu son épouse, emportée par la maladie., et maintenant c’est sa fille qui souffre d’une maladie incurable.
Un soir, il consulte une sorcière-tradipraticienne qui lui promet de la guérir. Cependant, ce service a un coût qui le fera tomber dans une spirale, entraînant deux jeunes femmes avec lui : Corinne, superviseuse dans une boîte, traumatisée par les moqueries grossophobes dont elle a été victime durant son enfance, et Miora, chassée par ses parents à cause d’une erreur de jeunesse et peinant à trouver un premier boulot.
On apprécie d’emblée le fait que le protagoniste et les deux personnages secondaires sont bien caractérisés. Ils ont des objectifs clairs et la volonté de les atteindre coûte que coûte.
Ils ont des qualités mais aussi des défauts et leurs actions impactent l’intrigue remplie de suspense et de rebondissements.
Cette qualité du scénario est sans doute un facteur-clé qui a aidé les acteurs Herizo Rabary (Joe), Ratsimbazafy Miangaliniaina Harinjatovo (Corinne) et Ravonjinimanana Onylie Vania (Miora) à jouer de façon convaincante.
Joe se démarque également par le professionnalisme de son équipe technique, une cinquantaine decollaborateurs d’après le producteur Arija Harijaona. Le résultat est en proportion avec une qualité visuelle et sonore de haut niveau, de même la colorimétrie et les éclairages mis au point par le directeur de la photographie Andry Rakotoarivony. Tessa Ratovonar a signé la musique et les ambiances sonores et Andry Ranoarivony le mixage et la mastérisation. Mention spéciale pour le travail remarquable de Mihamintsoa Rakotoniaina qui était en charge du maquillage des acteurs et des figurants.
Aina Randrianatoandro
Association des critiques cinématographiques de Madagascar (ACCM)