Anso : L’Afrique, c’est chic !
13 septembre 2022 // Mode & Design // 1955 vues // Nc : 152

Installée au Cap, en Afrique du Sud, Anne-Sophie Randriamahanina dit Anso a choisi de travailler dans la mode. Funky et engagées, ses créations s’inscrivent dans la « slow fashion », une approche éthique et respectueuse de l’environnement à contre-courant de l’industrie du vêtement.

Des briquets vides, des ouvre-boîtes, des opercules de canettes… tout est réutilisable dans l’Amazing World of Anso, référence au monde incroyable de Gumball, dessin animé dont elle est fan et qui lui a inspiré sa marque. « Mes créations sont inspirées de la culture pop. J’aime les univers débridés et plein de couleurs, comme dans les dessins animés. » Chez Anso, on recycle mais dans le fun et la bonne humeur. Son bonheur, chiner sur les marchés ou dans les brocantes pour récupérer des bijoux cassés ou abandonnés. « Je pense qu’on peut tout recycler et tirer des trésors de tout. » Et Madagascar n’est jamais loin de son imaginaire. Ayant grandi à Tana, elle a une attirance particulière pour le travail des artistes et artisans locaux. Chez eux, le recyclage et l’utilisation de matériaux naturels est comme une seconde nature. Elle-même n’hésite pas à intégrer les pierres semi-précieuses de l’île dans ses créations pour réaliser des pièces uniques. « J’aime faire les choses à ma façon, mélanger les genres, les tailles, les matériaux. La création, c’est ma façon à moi d’arriver au beau et de le rendre accessible. »

Anso a d’abord commencé par la création de bijoux. Parmi ses pièces phares, des boucles d’oreilles en opercules de canettes ou réalisées à partir de briquets, baptisées Fire Up Earrings, les Candy Charm Necks, des colliers et bracelets en perles recyclées ou encore les Stoners Rings, des bagues en pierres fines. Mais au fil des années, elle sent le besoin d’élargir ses créations et de suivre ses envies. Elle décide alors de créer des vêtements très colorés, les Upcycled Tops, à partir de chutes de tissus ramassées ou chinées. Le choix du recyclage s’est vite imposé à elle, car elle a eu tôt fait de comprendre le côté voraceet destructeur de toute production industrielle. D’où sa réponse, la slow fashion ou comment faire de la mode sans chercher à piller l’environnement ni à faire travailler des petites mains sous-payées, parfois des enfants, dans des ateliers sordides.

Après avoir obtenu son diplôme destyliste à Paris, elle quitte la France, en 2016, pour de nouveaux horizons. « L’idée de partir à l’autre bout du monde était moins effrayant que de rester à Paris dans un environnement qui ne me convenait pas », avoue-t-elle. Elle s’envole pour l’Afrique du Sud qu’elle choisit pour le potentiel artistique de sa jeunesse. Elle dépose ses valises au Cap pour parfaire son anglais et finalement créer sa propre marque. « Il y avait d’autres destinations qui m’intéressaient. L’Italie, par exemple, pour apprendre le travail du cuir, ou la Nouvelle-Zélande pour m’initier à la permaculture, à l’agriculture durable. Mais après réflexions, et compte tenu de l’état de mes économies, je me suis dit que l’Afrique du Sud était un meilleur choix. » Et ce mois-ci, elle prévoit un retour aux sources, à savoir son premier séjour à Madagascar après cinq ans d’absence. « J’en profiterai pour faire le plein de matières premières, notamment les pierres semi-précieuses, mais aussi pour faire des rencontres avec des artistes et avancer des projets. J’aime l’idée de grandir et de me transformer. »


Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Une soirée d’improvisation réussie à l’AFT

Lire

28 mars 2025

Une soirée d’improvisation réussie à l’AFT

L’Alliance Française d’Antananarivo, en collaboration avec la Compagnie Miangaly Théâtre, a offert au public une soirée mémorable ce jeudi 27 mars ave...

Edito
no comment - L’artisanat, un patrimoine à préserver

Lire le magazine

L’artisanat, un patrimoine à préserver

Madagascar brille sur la scène internationale par sa biodiversité exceptionnelle et son potentiel touristique. Mais au-delà de ses paysages et de sa faune unique, c’est aussi une terre de traditions, où se mêlent influences africaines, asiatiques et océaniques. L’artisanat en est l’un des plus beaux témoignages. Héritage précieux transmis de génération en génération, il incarne à la fois l’identité culturelle et le savoir-faire d’un peuple.
Travaillant le bois, le raphia, la soie sauvage ou encore la corne de zébu, les artisans malgaches façonnent des pièces d’une finesse et d’une originalité remarquables. Chaque objet raconte une histoire, chaque création porte l’empreinte d’un savoir-faire ancestral. Pourtant, à l’ère de la mondialisation et du numérique, ces métiers d’art sont en péril. La transmission se fragilise, les techniques se perdent, et avec elles, des familles entières voient disparaître leur principal moyen de subsistance.
Face à ces défis, quelles solutions pour préserver et valoriser l’artisanat malgache ? Quels défis doivent relever les artisans pour pérenniser leur activité face aux évolutions du marché et à la concurrence industrielle ? Décryptage à la page 50 dans notre rubrique ÉCO.

no comment - mag no media 11 - Mars 2025

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

Tropic'Awards

Première édition réussie des Tropic'Awards, événement soulignant l'importance de la reconnaissance et de la valorisation du tourisme à Madagascar, le samedi 1er Mars 2025 au Canal Olympia Andohatapenaka.

no comment - Tropic'Awards

Voir