Elle a remporté la deuxième place de la 6ème édition du prix d’art contemporain Paritana. Olivia Bourgois est une jeune artiste qui aime inventer son propre univers, assez psychédélique. Pour sa première exposition solo prévue pour le mois de décembre prochain, elle travaille sur une installation d’un nouvel environnement où le public ne sera pas uniquement un simple visiteur mais surtout un acteur. « Pour moi, l’idéal, c’est de jouer sur les cinq sens. L’année dernière, j’ai perdu l’odorat à cause du covid et je ne le retrouve plus totalement. Je ne sens que deux odeurs : celle du cyprès et une odeur forte que je ne peux décrire. Je voudrais développer cela dans ce projet et voir comment un citoyen lamba perçoit ses cinq sens. » Olivia Bourgois a commencé par le théâtre et le cirque avant de se tourner vers le dessin et le tuftage, une technique qui consiste à réaliser des tapis en utilisant des fils à l’aide d’un pistolet à brins ou d’un poinçon.
« Je ne dirais pas que je sais dessiner parce que cela relève de la technique et d’être très précis. Mais je dessine à mon façon en exploitant mon imaginaire. Je m’inspire beaucoup des dessins animés. Je réalise des paysages, surtout des fleurs que j’invente avec pleines de couleurs. » C’est en plein confinement qu’elle commence à projeter des néons sur ses dessins, à jouer avec la lumière pour apporter de la vie et du mouvement. « Pour le dessin, j’ai commencé par les murs de ma chambre. Mais il fallait trouver d’autres supports, donc j’ai utilisé du carton, des boîtes de conserves… Des choses qui sont facilement à porter de main. Dans la famille, nous aimons tout ce qui touche au recyclage et tout récemment, j’ai appris que mon grand-père peignait, à ses heures perdues, sur du carton. Cela fait aussi partie de ma démarche, qu’on peut faire de l’art, peu importe nos moyens. »
Aina Zo Raberanto