Kim Jah « Je fais du rap, mais avec une touche de mélodie »
14 octobre 2023 // Musique // 4369 vues // Nc : 165

C’est l’histoire d’un rappeur qui, à ses 18 ans, est parti d’Antsirabe pour lancer sa carrière. Fetramandimbisoa Mamy Fitiavana, connu sous le nom de Kim Jah, marque le monde de la musique par sa jeunesse. Encore étudiant en cinquième année à l'Institut Supérieur d'Antananarivo, l’artiste de 24 ans, tient un style peu exploré du rap. Au grand espoir de redorer la musique des jeunes à Madagascar, Kim Jah prévoit, dans l’année à venir, de rafraîchir son style en lui offrant un petit plus acoustique.

Des débuts timides sur scène ?
En 2015, j’ai participé à un concours de punchline avec le studio Gasy Ploit à Antsirabe.
C’est là que mon nom de scène est né, alors que je me lançais à la recherche d’une appellation facile à dire et pratique à l’écoute.
Après le baccalauréat, en 2016, j'ai décidé de partir d’Antsirabe pour venir dans la capitale et trouver une maison de production.
À ce moment, tout est allé vite : ma collaboration avec Gasy Ploit, mon duo avec Jyuni sur le morceau Dila qui a rapidement séduit le grand public.
En un court instant, je suis arrivé sur la scène d'Antsahamanitra.

Cette expérience a généré énormément de doutes pour une personne timide comme moi.
Une fois sur scène, j'ai réalisé que beaucoup de personnes connaissaient la chanson, et qu'arriver à mon couplet, je n'étais plus seul : il y avait un public. D'autant plus marquant, qu’après ce fameux concert, Don Smokilla lui-même m'a conseillé de continuer, voyant l'engouement et l'attente globale pour d'autres tubes. Aujourd'hui, je m'habitue mieux à la scène, et aux cris du public ; j'ai appris à les vivre. Dans d'autres aspects de ma vie, comme durant les exposés ou les présentations à l'université, je reste le même grand timide.

Le rap chanté, ta signature ?
Je fais du rap, mais avec une touche de mélodie. C'est ce qui, depuis 2016, me caractérise, même si je me suis essayé à la forme conventionnelle avant cela. Quand j'ai intégré Gasy Ploit, je me suis retrouvé au milieu d'autres rappeurs, tous aussi remarquables. Il me fallait trouver une signature d’où le « rap chanté ». Malheureusement, ce nom a fait polémique, car on disait que cela n'existait pas : j'ai décidé de dire que c'était, tout simplement, ma musique. Si cette expression a créé des controverses, j'ai réussi à tracer mon nom dans le domaine. Jusqu'à maintenant, mes textes sont du rap auquel sont ajoutées des notes de musique. Il n'y a pas à s'en étonner si certaines parties sont plus longues que d'autres : ce sont des lyrics qu'un chanteur ne saurait pas reproduire par manque de souffle, et qu'un rappeur ne saurait maîtriser par les notes.

Un style peu connu à Madagascar ?
Oui, c’est vrai, mais aux États-Unis, par exemple, certains rappeurs l'utilisent par exemple Drake, Lil Wayne, ou Post Malone. En avançant, c'est devenu mon style : je peux très bien partir de l'Afrobeat ou d'un autre genre, mais toujours rester dans le même format. Cette année, j'essaye d'innover en n’utilisant  que de la musique acoustique dans mes morceaux, chose qui est beaucoup substituée à celle de DJs. J'aimerais redonner sa valeur à l'acoustique, en le croisant avec les textes, dans un album qui sortira l'année prochaine.

Quelles sont vos aspirations pour le métier ?
Personnellement, j'aimerais devenir comme Samoëla. Son premier album est sorti en 1997, mais les paroles ont bravé des générations. J'aimerais atteindre ce niveau, et rester dans la mémoire : que chacun se souvienne de mon style, et que je sois le premier à être cité dès qu'on en parle. Mon bonheur sera déjà à son plein quand ma musique aura fait le tour de Madagascar, et peut-être, du monde. Récemment, la musique des jeunes a une mauvaise réputation, et j'aimerais prouver que toute cette rumeur est infondée : il y a encore de la bonne musique, de bons artistes, mais encore peu connus. Pour l'instant, je m'accorde une petite pause dans la musique, pour finir mes études. Mais j'espère bientôt revenir avec des morceaux autoproduits, et publiés pour le plaisir. C'est le genre de délire dans lequel nous nous sommes lancés, avec mon épouse, sur le nom « Rafohy sy Rangita ». Je tiens le même concept en solo. Mais pour l'instant, la production avance sur une note détente.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa
Kim Jah : +261 34 25 681 60

Laisser un commentaire
no comment
no comment - La Table des Hautes Terres : un voyage culinaire au cœur des traditions

Lire

21 mars 2025

La Table des Hautes Terres : un voyage culinaire au cœur des traditions

Au restaurant La Table des Hautes Terres, niché au sein de l’hôtel Palissandre, la gastronomie prend une dimension authentique avec la nouvelle carte...

Edito
no comment - Earth Hour pour la Planète

Lire le magazine

Earth Hour pour la Planète

Beaucoup plus discrète que l’iconique Journée du 8 mars sans pour autant être un combat moins pertinent, le 22 mars reste une journée ou plutôt une soirée à noter dans son agenda. En effet, de 20h30 à 21h30 cette soirée-là marquera une célébration des plus simples, mais des plus symboliques. Durant une heure, tout le monde sera invité à éteindre la lumière et couper les appareils électroniques non essentiels, en réponse à deux doubles urgences : celle du changement climatique et celle de la perte de biodiversité.
Madagascar est doublement impacté, dans la mesure où nous sommes un écosystème à part entière et l’un des premiers pays où l’on voit la conséquence du changement climatique. Au-delà de cette célébration pour le moins assez particulière je vous l’accorde, c’est tout un combat qui doit être réalisé par tout un chacun afin de réaliser un véritable changement.
Limiter sa consommation de charbon de bois, ne pas jeter ses détritus n’importe où ou encore privilégier le recyclage, voilà des petits gestes qui valent beaucoup. Chers lecteurs, soyons le changement que nous voulons voir !

no comment - mag no media 11 - Mars 2025

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

Lancement de la saison culturelle de l’Alliance Française d’Antananarivo

Journée portes ouvertes et lancement de la saison culturelle de l’Alliance Française d’Antananarivo à Andavamamba, le 08 Février.

no comment - Lancement de la saison culturelle de l’Alliance Française d’Antananarivo

Voir