Katsepy : Son phare Eiffel et son baobab sacré
7 novembre 2022 // Nature // 586 vues // Nc : 154

Katsepy, dans le Boeny, se trouve à l’embouchure du fleuve Betsiboka et du canal de Mozambique. Tranquille village de pêcheurs, il abrite bien des trésors, comme son vieux phare toujours en activité et le site bioculturel d’Antrema.

Pour rejoindre Katsepy, il faut prendre le bac, la vedette rapide ou la pirogue. Direction le phare, à 6 km du village. Installé sur une falaise, il offre une vue imprenable sur la baie de Bombetoka. Sylvain, le gardien du phare, est là, toujours prêt pour accueillir les visiteurs. Le phare de Katsepy, également appelé « phare Eiffel » de Katsepy, est une tour préfabriquée construite en 1901 par les ingénieurs français, d’où l’allusion au père de la tour du même nom. Au pied du phare, une tombe. Selon la légende, c’est la sépulture de la fille de l’ingénieur qui fut en charge de de la construction du phare. « Les ingénieurs français n’ont pas suivi les fomba (rituels) et les conseils des Mpanjaka (Rois) avant de commencer leurs travaux. La petite fille de 3 ans serait tombée de là-haut », soupire Sylvain en pointant le phare du doigt.

La visite commence par la montée des 174 marches de l’escalier en colimaçon, comme celui de la Tour Eiffel. « Ce phare est le repère des bateaux qui entrent dans le port de Mahajanga. Il est à 119 mètres par rapport au niveau de la mer et à 36 mètres du sol. Sa portée est estimée à plus de 100 km. » Toujours en activité, le phare est maintenant doté d’un système d’allumage plus moderne qu’avant. « Je l’allume et l’éteint tous les jours. À l’époque, il fallait l’allumer avec des lampes à pétrole, entraînant une consommation de 20 litres. Le système de rotation fonctionne comme une horloge avec un contrepoids de 160 kg qui descend toutes les quatre heures et qu’on remonte à l’aide d’une manivelle. Mais depuis 1993, ce sont des panneaux solaires qui alimentent le phare en électricité. »

La visite du phare de Katsepy est aussi l’occasion de rencontrer les sifakas (ou propithèques) couronnés, endémiques de la région Boeny, qui vivent à proximité, dans la Réserve de ressources naturelles du site bioculturel d’Antrema. Les sifakas couronnés sont considérés par les Sakalavas comme les représentants de leurs ancêtres, placés sous la surveillance du Prince Tsimanendry, le gardien de la tradition sakalava. On y trouve aussi le lémur fauve (Eulemur fulvus fulvus), les microcèbes qui figurent parmi les plus petits lémuriens au monde (10 cm sans la queue), des lépilémurs dont certaines espèces sont nocturnes.

La réserve est également constituée de 23 espèces d’amphibiens et de reptiles, de 75 espèces d’oiseaux, de 153 espèces de plantes dont 76 % sont endémiques. Parmi les autres attractions, la visite du baobab sacré connu sous le nom scientifique d’Andasonia Digitata. « Ici, on l’appelle bouye ou bozy. L’histoire raconte qu’un homme habitant Toamasina, bien avant l’existence du phare, fit un rêve où on lui demandait de partir à Katsepy, pour faire connaître aux gens l’existence d’un baobab sacré qui permet de réaliser les vœux. Il arriva sur place, parla aux Mpajanka et aux villageois et trouva le baobab. » Depuis, on vient de toutes parts – même de l’étranger - pour toucher l’arbre et faire un vœu.

« Lorsqu’on fait un vœu, il faut enlever ses sandales comme dans tout site sacré. Il préférable de ne pas le faire le mardi ou le jeudi. Si le vœu est exaucé, il faut revenir pour ramener des offrandes, mais pas de choses fady (taboues) comme les cacahuètes et le porc. » Depuis une dizaine d’années, Sylvain est non seulement le gardien du phare mais également un guide local intarissable sur les hauts faits de sa commune. Chaque visite est accompagnée d’un rafraîchissement et de bons petits plats de sa femme. Et pour ceux qui veulent vivre Katsepy de nuit, Sylvain dispose de petites chambres rustiques. L’air marin et la lumière du phare fait qu’on y dort comme un charme.


Aina Zo Raberanto

Sylvain, guide du phare de Katsepy.
Laisser un commentaire
no comment
no comment - RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

Lire

6 novembre 2024

RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

La marque BIC© représentée par la SOMADIS son distributeur à Madagascar a organisé à la Cité des Cultures à Antaninarenina, le jeudi 31 octobre, la cé...

Edito
no comment - Le géant de Madagascar

Lire le magazine

Le géant de Madagascar

Il peut mesurer plus de 25 mètres de haut, il est surtout présent sur la côte ouest de l’île, du nord au sud de Diego à Fort-Dauphin, et la revue Nature a publié une récente étude précisant que le baobab – africain et australien - est originaire de Madagascar. L’équipe de scientifiques du Jardin botanique de Wuhan (Chine) et de la Queen Mary University de Londres ont réalisé des analyses des gènes des différentes espèces d’Adansonia. La lignée de ces baobabs est apparue à Madagascar, il y a 41 millions d’années avant de se diversifier 20 millions d’années plus tard. Pour Onja Razanamaro, enseignante chercheuse à l’Université d’Antananarivo et spécialiste des baobabs au Centre de recherche du parc botanique de Tsimbazaza, ces résultats ne sont pas une surprise, mais plutôt une confirmation : parmi les huit espèces de baobabs, six sont endémiques de Madagascar. Par contre, chacun devrait être soucieux de sa protection, car certaines espèces sont vulnérables au changement climatique.

no comment - mag no media 07 - Novembre 2024

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar

La 14è édition du Salon de l’Auto organisée par Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar (GCAM), s’est déroulée au CCI Ivato du 10 au 13 octobre.

no comment - Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar

Voir