Chacha : Au-delà du hip-hop
3 novembre 2021 // Arts de la scène // 5854 vues // Nc : 142

Chacha, jeune danseuse hip hop, chorégraphe et professeure de danse, joue des pieds et des mains pour animer la vie culturelle de sa ville natale, Antsiranana. Entre l’organisation de festivals, la création d’une association et d’un café culturel, la jeune femme est sur tous les fronts.

Elle fait partie de ces jeunes qui font bouger le milieu culturel d’Antsiranana (Diego-Suarez). Chacha n’hésite pas à partager son expérience auprès des plus jeunes. Elle a participé à de nombreux ateliers et stages avec des artistes nationaux et internationaux notamment Mohamed de Vagabond en break dance, Funky Foued en popping (smurf) ou Rabbah en house dance. « J’ai commencé la danse en 2013 avec la break dance, mais actuellement, je me spécialise dans la danse debout. Je m’intéresse également à la danse contemporaine. »  Au départ, on lui propose de faire de la danse de salon, car cela lui correspond mieux en tant que fille. « On m’a forcé à mettre une jupe, je n’étais pas à l’aise. Je me suis alors tournée vers le hip-hop parce que je me sentais plus libre. Il faut savoir qu’il y a peu de filles dans le milieu du hip-hop à Antsiranana, contrairement aux autres danses.  C’est vrai que la performance physique n’est pas le même, mais au fur et à mesure des entraînements et surtout grâce au soutien des potes, j’ai évolué. »

En 2018, elle part pour six mois en Bretagne au sein de l’association Hip Hop New School pour un volontariat de service civique. À son retour, elle a des projets pleins la tête pour promouvoir la danse urbaine dans sa ville natale. Elle crée le premier festival de danse urbaine baptisé Godié Hype Hope. « Il était naturel de monter ce projet, mais au niveau l’organisation cela n’a pas été une mince affaire, surtout au niveau financier. Nous avons réussi grâce au soutien de la Hip Hop New School, la maison des jeunes de l’Alliance française d’Antsiranana, et des bénévoles. Cela nous a permis d’organiser la deuxième édition cette année, malgré un nombre de participants réduit. » Malgré tout, Chacha et son équipe restent motivés pour la suite. « La danse urbaine est toute une philosophie. C’est le dépassement de soi e tle savoir vivre en groupe. Les jeunes sont très intéressés et il y a de véritables talents. »

En parallèle à ce festival, Chacha a fondé l’association Loko qui est également le nom du café culturel qu’elle a créé avec une amie. Comme Antsiranana manque cruellement d’infrastructures pour accueillir les jeunes et les artistes, il fallait un endroit où ils se sentent libres. « Au départ, nous avons pensé à un centre culturel mais par manque de fond, il fallait voir ce qui était faisable. Nous avons ouvert officiellement Loko en mars de cette année. C’est un lieu inspiré des valeurs du hip-hop et du street art composé d’un studio de danse, d’une boutique de vêtements streetwear, une salle d’exposition et bientôt nous proposerons la cuisine. » Pour Chacha, il faut donner envie à la génération actuelle. Elle souhaite que toutes ces actions trouvent échos dans les différentes villes de Madagascar et au-delà.


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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