Jeyd Latifah Dancehall folks !
2 juillet 2020 // Musique // 8084 vues // Nc : 126

Le reggae dancehall a un nouveau visage : Jeyd Latifah. À voir comment elle a mis le feu à la scène du « No Comment Bar » à Isoraka en janvier dernier, on se dit que cette sista-là n’a pas froid aux yeux et que ses bonnes vibrations ne sont pas de trop en cette période !

Alors qu’à Mahajanga, Jeyd Latifah, de son vrai nom Patricia Nirina Herizo Randriamaniraka, n’est plus à présenter, à Tana ce sont plutôt les accros de dancehall qui, jusque-là, la connaissaient et en parlaient comme de la révélation à venir. Et la révélation a bien eu lieu. En janvier dernier, lors de sa prestation au No Comment Bar à Isoraka où elle a fait, comme on dit, un carton. « Le No Comment Bar est devenu un passage obligé pour se faire connaître à travers le pays. Des pointures comme Rolf, Imiangaly ou Dwrina s’y sont produits avant moi », confie la nouvelle reine du dancehall, tout juste âgée de 21 ans.

Venue du hip hop et du breakdance qu’elle pratique depuis l’âge de 9 ans, c’est à l’écoute de Queen Omega, J-Capri ou Spice qu’elle décide d’abandonner l’univers de la street pour s’intéresser au ragga/dancehall, cette variété de reggae survitaminé apparue en Jamaïque dans les années 1970.

Mais contrairement à la plupart des chanteuses du genre, connues pour leurs frénésies fessières et paroles à l’avenant, Jeyd Latifah se démarque par une approche plus « roots », mêlant bonnes vibrations et positivité. « Les chansons qui ne parlent que de sexe, très peu pour moi. Je préfère transmettre des messages plus constructifs. Mon but est de redonner la pêche aux gens en difficulté. »

Silence pudique avant d’ajouter : « J’ai vécu des moments difficiles dans ma vie. Je suis passée par des phases de dépression et il n’y avait pas grand monde pour m’épauler, c’est pour ça qu’aujourd’hui je veux être là pour les autres. » Son nom de scène garde les traces d’un passé douloureux qu’elle ne souhaite pas oublier. « Latifah est un nom que j’ai choisi pour rendre hommage à ma meilleure amie qui est décédée, il y a des années de cela. C’est elle qui m’a appris à m’imposer et à dire haut et fort ce que je pensais. »

Très liée à la scène fianaroise – ville où ses parents ont entretemps déménagé -, elle a d’abord intégré la scène hip hop/rap à travers le groupe 303 Vibe d’Ambalavao puis le collectif MTM (Mainty Molaly). Mais sa première incursion dans le « sound system » remonte à 2017 en collaborant avec Nadz sur « So Jah » avant d’enchaîner par des participations à des festivals comme le Fianara Reggae Festival, le Nosy Be Reggae Festival ou la Fête de la Musique à Fianarantsoa. Pour bien marquer les esprits, elle expédie quelques singles sur les ondes comme « Mila Anao » (J’ai besoin de toi), « Dancing All » ou encore « Samy Vita » (C’est fini) qui la révèlent rapidement à ses pairs. Elle évolue aujourd’hui au sein du label Willteam et multiplie les collaborations avec les studios et beatmakers spécialisés. Une Latifah qui a bien des choses à apporter au dancehall malgache et devrait nous donner la bougeotte pour encore bien des années. C’est tout le mal qu’on se souhaite !

Propos recueillis par Miora Randriamboavonjy

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Exposition : L’économie a bonne mémoire

Lire

10 octobre 2025

Exposition : L’économie a bonne mémoire

De l’époque des royaumes à l’ère républicaine, Madagascar raconte son parcours économique à travers une exposition inédite. Organisée par FTHM Consult...

Edito
no comment - La fierté en prolongations

Lire le magazine

La fierté en prolongations

Il y a des moments où Madagascar oublie ses 23 régions et vibre à l'unisson. C’était le cas lors de la dernière édition du Championnat d'Afrique des Nations l'a bien montré. Les Barea, match après match et en devenant vice-champions d'Afrique, ont fait que bien des Malgaches se sont découverts fans du ballon-rond. Chaque coin de rue, chaque taxi-be, chaque salon étaient transformé en fans-zone. Chaque passe et chaque drible était commenté comme si l'avenir du pays en dépendait. Et peut-être que c'était le cas. C’est fou le foot ! Rendez-vous à la Coupe du monde ?Mais ces moments de joie et de fierté collectives ne sont pas qu’au stade. Ca serait réducteur de penser ainsi. Le rapatriement du crâne du roi Toera a réveillé un sentiment patriotique forts dans le cœur de millions de Malgaches. L’événement national a fait ressurgir un passé qu'on pensait enfoui dans les livres. Des Sakalava aux habitants des Hauts Plateaux, tous ont exprimé leur fierté. Nous avons des aïeux braves !Et puis, il y a ces jeunes qu'on oublie souvent, mais que No Comment essaie de mettre en avant. Ils brillent même souvent loin des projecteurs. Grâce à leurs exploits – en raflant médailles et coupes dans des tournois continentaux et mondiaux de robotique et intelligences artificielles – Madagascar est davantage connu du monde. On en parle moins, alors que leur succès est aussi intense qu'un but à la dernière minute.Force est de dire que ce qui nous rassemble, ce sont ces vibrations partagées. Ces événements mettent entre parenthèses notre quotidien et font vibrer notre cœur de Malgache. Un but, un crâne de roi, une invention IT... Peu importe, tant que ça prouve qu'ensemble, Madagascar peut faire bouger les choses.

No comment Tv

Interview - Ep.Sandy.N - Septembre 2025 - NC 188

Découvrez 𝐄𝐩.𝐒𝐚𝐧𝐝𝐲.𝐍 dans la rubrique CULTURE du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, NC 188 - septembre 2025. Ayant commencé en 2008, 𝑬𝒑.𝑺𝒂𝒏𝒅𝒚.𝑵 s’est peu à peu fait un nom dans le domaine de la peinture à Tana. Peintre-portraitiste, il se démarque de ses pairs en réalisant des portraits de célébrités allant d’Albert Einstein à Marylin Monroe, en passant par Jimi Hendrix ou encore Jaojoby. Mais il est surtout connu pour avoir interprété – à sa manière – la très célèbre Joconde de Léonard de Vinci. Ici, il s’agit de La Joconde à Tana.

Focus

MOOR1NG

MOOR1NG au Palais des Sports Mahamasina

no comment - MOOR1NG

Voir