Tiahy Pross : Le pro du Ngoloy
10 février 2024 // Musique // 9172 vues // Nc : 169

Dans le rythme envoûtant du « ngoloy », Tiahy Pross, originaire du Sud de la Grande Île, fait bien plus que chanter. Accompagné de ses talentueux musiciens, il transforme la scène en une symphonie vibrante et nous transporte au cœur de la musique traditionnelle. Prospère de son vrai nom, cet artiste crée une expérience musicale qui résonne bien au-delà des limites de la scène avec son groupe Tiahy.

Le ngoloy, l’ancien Beko ?
Notre style, c’est une fusion « ngoloy », du très ancien style « Beko ». « Ngoloy » signifie demander, supplier (mihanta ou miangola).
Il exprime l’espoir même lorsque les épreuves sont difficiles, le lendemain se lèvera toujours, que la pluie tombera toujours et que les graines germeront. J’ai baigné dans la musique depuis mon enfance, j’ai ensuite appris à jouer de la guitare en observant et en apprenant auprès de mes aînés, et puis chantant avec différents groupes avant de prendre le nom de Tiahy Pross en 2018. D’ailleurs, j’ai eu l’occasion de me produire sur scène, y compris à l’étranger. Mais pendant le confinement, j’ai pris le tempsde réfléchir sérieusement à lancer une carrière musicale.

D’où la formation du groupe Tiahy ?
En décembre 2023, le groupe Tiahy a été formé, composé d’un bassiste, de deux guitaristes et d’un batteur, portant tous le nom de Tiahy : Tiahy Olivier, Tiahy Monja, Tiahy Christophe, et moi, Tiahy Pross.
En effet, Tiahy signifie « En souvenir de ». Nous nous connaissons depuis longtemps, et une harmonie particulière règne entre nous.

En général, le public est assez ébloui lors de nos prestations. Beaucoup ne s’attendent pas à une performance aussi enflammée sur scène. À vrai dire, nos chansons traitent des réalités du Sud de Madagascar, exprimées dans la langue d’Androy. C’est un moyen pour nous de raconter ce qui se passe dans notre région. Et puis, on collabore ensemble pour l’écriture des chansons.

Quels défis le groupe rencontre-t-il ?
Nous faisons face au défi majeur d’être encore méconnus du grand public. Chaque membre du groupe s’efforce de donner le meilleur de lui-même, en consacrant du temps aux répétitions malgré nos emplois à temps plein, nos horaires chargés et nos responsabilités familiales. De plus, en tant que groupe indépendant sans manager, tout dépend de notre budget, et il est difficile pour nous de trouver des lieux où nous pouvons nous produire. La recherche d’opportunités s’avère rude mais la passion pour la musique nous pousse à persévérer.

Quels sont vos projets actuels ?
En raison de notre relatif anonymat, nous continuons à enchaîner les répétitions pour peaufiner notre son et notre performance. Nous avons également pour ambition de sortir notre tout premier album, et nous nous préparons activement pour notre participation à un festival à Tuléar. Nous souhaitons offrir au public un véritable aperçu de notre style et de notre identité musicale. Pour réaliser cela, l’objectif est de fouler différentes scènes malgaches pour partager notre musique et accroître la visibilité. Espérant que cette année marquera le début d’une aventure musicale prometteuse pour le groupe Tiahy.

Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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