Envole-toi, garçon à la peau brune.
Pars sans honte et oublie toute crainte.
Dépassée la vilénie, traversée sera la brume ;
envole-toi au-delà des maux, de leur empreinte.
Suis l'éclat furtif mais sûr des étoiles jumelles,
laisse ton ombre caresser le sable et les tombeaux.
N'entends-tu pas une vieille musique de tes sœurs en lamelles ?
Te raconte-t-elle la laideur, le beau ?
Va, toi qui par la grâce as été touché.
Et prends garde à l'horizon fuyant gaillard.
Dis-lui surtout de rester là, couché,
si en chemin tu te retrouves face à Lazare.
Puisque d'ici tu as déjà passé la brume,
que te voilà hors de portée de toute prunelle ;
bon vent garçon gracieux à la peau brune,
laisse-toi bercer par tes grandes sœurs en lamelles.
Texte et photo : Izika