Tanybio : Affaire de famille
Flora Bezamanifary et Chanaella Lezoma ont décidé de mettre à profit leur héritage et leur savoir-faire familial en créant l’entreprise Tanybio. Fruit de deux ans de travail acharné, elle œuvre dans la production et la commercialisation de produits naturels de Madagascar. « Notre motivation est de faire découvrir au monde entier de bons produits bio, sains, typiques, éthiques et traditionnels comme la vanille, le café et le cacao cultivés et récoltés par notre famille. » À travers son entreprise, le tandem valorise des produits venant de la région SAVA (Ambohimitombo, Bemanevika, Antalaha, Fanambana et Amparibe) et fait travailler plus de 250 agriculteurs et 600 planteurs.
Pour l’instant, les produits de Tanybio ne sont disponibles qu’à l’étranger. En septembre 2020, Flora et Chanaella prévoient d’organiser un crowdfunding (financement participatif) avec la société d’investissement Fiatope pour financer la formation de ces agriculteurs à des pratiques d’agroforesterie (mode d’exploitation des terres associant arbres et agricultures). Elles préparent également le lancement d’une « box » en édition limitée pour promouvoir l’artisanat malgache, en collaboration avec la marque Voahary MDG.
Ankinoo : Les faire-part du numérique
Avec la plateforme Ankinoo, Fanaja Sariaka Ramboasalama a réinventé la coutume du famangiana sy firarian-tsoa (faire-part accompagné de cadeaux), d’usage lors des événements familiaux à Madagascar. Désormais, au lieu de se déplacer pour transmettre leur voeux, les intéressés peuvent directement passer par Ankinoo. « Grâce à la section enveloppes et événements de notre site, les utilisateurs peuvent transmettre leurs message et argent via mobile money, directement à leurs proches ». Pour accéder à ce service, il suffit de se rendre sur l’adresse www.ankinoo.com, de remplir un formulaire, de créer un événement et de le partager via un lien sur les réseaux sociaux ou sur mail.
Ankinoo a été créé « pour faciliter le quotidien des utilisateurs et faire perdurer la culture ancestrale à l’ère du numérique ». À terme, Fanaja espère apporter une dimension internationale à son service.
Page réalisée par Miora Randriamboavonjy
Disco Afrika, réalisé par Luck Razanajaona, devient le premier film malgache soumis aux 98ᵉ Oscars dans la catégorie Meilleur film international, aprè...
Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.
November Numérique
November Numérique à l'IFM
