Elles ont plongé dans la crique. Elles brillaient autant que les éclats de lumière brisés à la surface de la mer. Elles avaient ému l’après-midi qui, décidant d’être de connivence, s’attardait une heure voire deux de plus. Un bunker se penchait sur le sable, son œil béant s’ouvrait sur l’horizon mais il avait perdu sa mitrailleuse qui pointait jadis comme un membre en érection. À la place de la guerre, il y avait elles, flottant seins nus, baignées de soleil. Sur la plage se dessinaient les empreintes de leurs pas, que les vagues ne tarderaient pas à effacer sans tristesse ni colère.
Et elles semblaient d’ailleurs ne plus jamais devoir rentrer, elles avaient l’air de ne craindre ni la houle ni l’attraction des profondeurs. Elles auraient pu nager jusqu’aux frontières de nulle part, l’après-midi l’aurait permis ; il se serait attardé pour elles, une heure, deux de plus.
Izika