C’est en toi
Que l’amour a commencé
Dans un monde
Promesse seulement
Dans le cœur de Dieu
Le vent m’a appris ton nom
Tissage
Des lettres de sibylle nées avant
La première parole
La vue ignore encore le regard
Et déjà
Ton visage
Irrigue les yeux
D’un lait de soleil
Plus Gamme que le feu
L’univers préfère
La chaleur de tes pupilles
À la main calleuse de son étendue
C’est sous ta jupe
Que le miel
A appris le goût de la douceur
Et l’amer a désappris l’amertume
Sur les lignes de tes lèvres
Courbées pour un baiser
Voué à couronner de tendresse
Un océan trop jeune
Celui de mon front
C’est de toi
Que l’or tient son précieux
Que l’ombre tire sa fraîcheur
Que la mer chante ses vagues
Que les leurs s’habillent de sang
Elie Ramanankavana
Extrait du recueil « Mille naissances
pour quelques morts » aux éditions Edern
– 76 pages – 2024