Madagascar est un pays où tous les potentiels répondant aux besoins en énergie sont là : le solaire, l’éolien et notamment l’hydroélectricité. Toutefois, par rapport aux autres pays africains ou même au niveau régional de l’océan Indien, l’accès en énergie reste très faible malgré les efforts déployés. Après Soixante-quatre ans d’indépendance, avoir une indépendance énergétique n’est plus une option, c’est un impératif gage de notre croissance économique inclusive et le développement durable explique Enick Razafindrakoto, Directrice de la communication et des relations externes du projet Volobe.
Pouvez-vous présenter la Compagnie Générale d’Hydroélectricité de Volobe ?
La compagnie Générale d’Hydroélectricité de Volobe est un consortium des investisseurs constitués par le groupe panafricain Axian et Africa 50, un fonds d’investissement de la BAD. Le consortium a été mandaté par l’Etat malagasy après un appel d’offre international, pour développer, construire et exploiter la future centrale hydroélectrique de Volobe amont, fruit d’un PPP. Depuis 2017, différentes études techniques et socio-économiques et environnementales ont été menées avec des cabinets de renom au niveau national et international. Les résultats de ces études ont permis d’établir le Plan de gestion environnemental (PGE) en guise de cahier de charge de la compagnie après plusieurs consultations et évaluation technique et régionale dirigée par l’ONE. Le permis environnemental a été octroyé en décembre 2022. La signature des contrats de concession et d’achat a été faite en mai 2023 en présence de son Excellence Monsieur le Président de la République.
Après sept années de développement du projet, nous sommes dans la phase pré -construction pendant laquelle la mise en œuvre de différents plans de gestions spécifiques conforment aux règlementations légales et aux normes applicables dans des projets structurants comme Volobe est en cours de préparation.
D’où la mise en place de la centrale de Volobe ?
Se trouvant dans la commune d’Ambodilazana de Toamasina 2, la future centrale hydroélectrique de Volobe va être constituée par un barrage de 25 m de hauteur et de 300 m de largeur, un réservoir d’eau, une galerie souterraine et centrale de six turbines de 20MW de chaque, un pont de démodulation. Elle va produire en moyenne 750 GWh, une électricité par an équivalent de 35% à 40% de la consommation annuelle nationale pour une puissance installée de 120MW. Avec cette production, son opérationnalisation dans quelques années va apporter beaucoup plus dans l’économique nationale. Sans oublier également ses portées régionales.
Quels sont les impacts de cette centrale au niveau environnemental, économique et social des zones concernées ?
Sur le plan environnemental et social, les études effectuées pendant des années nous ont permis de mettre en place les différentes mesures d’atténuation relatives aux éventuelles perturbations causées par la mise en place des différentes infrastructures. Nous continuons à y travailler avec des cabinets et techniciens spécialistes des sujets et les communautés locales pour la préparation et la mise en œuvre de ces plans de gestion dans le respect de la légalité et les bonnes pratiques. Près de 2 millions de personnes en plus seront bénéficiaires du projet en termes d’accès en électricité. A part l’électricité, la particularité d’un projet structurant comme Volobe possède des impacts positifs dans différents secteurs. Son implantation va créer environ mille emplois pendant la phase de la construction qui va durer à peu près quatre ans, il y aura aussi la mise en place des infrastructures associées comme la route, le pont, les maisons et bureau sur site, sans parler le transfert de compétences après plus de quarante ans d’Andekaleka en termes d’ingénierie. L’exploitation d’une centrale hydroélectrique comme Volobe amont va contribuer largement à l’engagement de l’Etat vers l’énergie renouvelable. C’est une mission noble et écologique dans la mesure où grâce à Volobe amont, nous éviterons à émettre environ 15 millions de tonnes de carbonne.
Propos recueillis par Aina Zo Raberanto