Dématérialisation : le grand effacement
11 juin 2021 // Media & Add-0n // 1005 vues // Nc : 137

Sony annonçant la fermeture de son magasin en ligne PSP, un pas de plus est franchi vers la suppression du support CD. Un changement qui en inquiète plus d’un, notamment les conservateurs de la mémoire vidéoludique.

Tout commence quand Sony annonce, il y a plusieurs mois, la fermeture du magasin en ligne pour les consoles PlayStation 3, PS Vita et PSP. Nous devions dire adieu à une énorme partie de la ludothèque uniquement disponible via ces « stores ». Les joueurs n’auraient plus accès à un long chapitre de l’histoire du jeu vidéo. Les éditeurs, eux, perdraient tout simplement des projets qu’ils avaient annoncés quelques mois auparavant, et qui du coup n’auraient pas la possibilité de sortir. Face à la polémique, la firme japonaise a fait son mea culpa et est revenue sur sa décision… du moins en partie. Parce que si PS3 et PS Vita échappent à l’échafaud, le store de la PSP devrait bien disparaître le 2 juillet prochain. Alors si Sony sauve quelques pots cassés, il n’empêche que c’est tout un musée de la porcelaine qui finira à la casse.

On en vient donc à notre problème, c’est quoi un jeu et à qui appartient-il ? Pour les grandes maisons telles que Sony le jeu vidéo est avant tout un produit commercial. On ne peut pas trop leur en vouloir sur ce point-là, puisqu’il s’agit de leur gagne-pain. Là où le bât blesse, c’est la prise en compte de l’opinion du joueur et l’importance donnée à la conservation de l’histoire vidéoludique. Alors oui, les musées du jeu vidéo qui retracent cette histoire existent. Mais il faut comprendre que lorsque la dématérialisation a commencé à être le plan d’avenir des majors, c’est tout un écosystème qui a été chamboulé. Aujourd’hui, certains jeux n’existent que dématérialisés. Et les musées dont on parle présentent la saga vidéoludique avant tout à travers les machines, cartouches et autres CD.

Si aujourd’hui, ce chapitre de l’histoire est encore suffisamment récent pour qu’on s’en rappelle, quid de la conservation de la mémoire dans 20 ans. Il y a l’argument du « oui, mais ce sont de vieux jeux, on n’y jouera plus ». Mais justement, ce sont de vieux jeux. Leur préservation devrait être une priorité. Il suffit de voir à quel point des organisations se tuent à la tâche pour restaurer de vieilles œuvres cinématographiques. Imaginez un peu si tous les films Netflix, HBO Max et Prime Video ne bénéficiaint pas d’un support physique officiel. Que deviendraient-ils si ces plateformes venaient à disparaître ?

À travers la fermeture du « store » PSP, Sony rappelle à tout le monde que tout ce qui tourne sur ses consoles lui appartient avant tout. Et même s’ils ont fait un pas en arrière concernant la PlayStation 3 et la PS Vita, le cas de la PSP montre bien qu’au final, ils auront toujours le dernier mot. Au final, qui sera là pour raconter les mémoires du jeu vidéo, une fois que la dématérialisation sera le seul support encore en activité ?


Propos recueillis par  Eymeric Radilofe

Laisser un commentaire
no comment
no comment - RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

Lire

6 novembre 2024

RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

La marque BIC© représentée par la SOMADIS son distributeur à Madagascar a organisé à la Cité des Cultures à Antaninarenina, le jeudi 31 octobre, la cé...

Edito
no comment - Une société inclusive, une responsabilité collective

Lire le magazine

Une société inclusive, une responsabilité collective

Chaque année, le 3 décembre, la Journée mondiale des personnes handicapées nous invite à une réflexion profonde sur l’inclusion, la dignité et les droits des personnes en situation de handicap. Bien plus qu’une journée de sensibilisation, elle constitue un appel à l’action pour bâtir une société réellement accessible à tous, où chacun peut vivre pleinement ses droits et ses aspirations.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus d’un milliard de personnes dans le monde vivent avec un handicap. Cela représente environ 15 % de la population mondiale. Pourtant, malgré ces chiffres, les obstacles à l’éducation, à l’emploi, à la santé et à la participation sociale demeurent omniprésents. La marginalisation des personnes handicapées n’est pas seulement une question de manque d’infrastructures, mais aussi de mentalités à transformer. « Debout ! », le reportage documentaire de la photographe et réalisatrice Felana Rajaonarivelo publié dans notre rubrique GRAND ANGLE fait partie des initiatives qui incitent à voir au-delà du handicap. Des histoires de femmes inspirantes, pleines de rêves et d’espoir. L’inclusion ne consiste pas uniquement à intégrer des rampes d’accès ou à adapter des outils de communication. C’est une démarche globale qui touche à tous les aspects de la vie : éducation inclusive, emploi équitable, accès à la culture, et reconnaissance pleine des capacités de chacun. Il s’agit de dépasser la charité pour embrasser l’égalité et la justice sociale. En sensibilisant dès le plus jeune âge, on favorise une génération future plus ouverte et respectueuse des différences.

no comment - mag no media 07 - Novembre 2024

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

La 1ère édition du MAKUA FESTIVAL MUSIC

La 1ère édition du MAKUA FESTIVAL MUSIC organisée par SHYN et la Commune Urbaine de Toamasina du 31 octobre au 03 novembre

no comment - La 1ère édition du MAKUA FESTIVAL MUSIC

Voir