Pixely Sartin.mg : Du pixel qui pique
21 avril 2024 // Media & Add-0n // 6605 vues // Nc : 171

Vous souvenez-vous de vos jeux d’enfance ? Lui, il revient dans le passé, le temps d’un épisode, et bientôt, il parlera science, informatique, ou même plus. Une langue, un thème, de la musique, et surtout, de l’animation : Andry Sartin Harivonjiniaina a 22 ans, et c’est un aspirant influenceur dans le domaine de l’animation à Madagascar. À quelques 200 abonnés sur sa page, Pixely Sartin.mg se sert d’un peu d’humour pour créer, depuis février 2024, un contenu qui ne peut que piquer la curiosité.

Quelles idées derrière la page Pixely Sartin.mg ?
Le nom de la page vient du mot « pixel », auquel je n’ai pas trouvé de traduction exacte en malgache. Je l’ai donc grossièrement traduit, ce qui a donné « Pixely », qui est devenu mon surnom. C’est une référence à l’utilisation du pixel à travers mes dessins, pour transmettre un message. Sartin vient de mon nom : je l’ai placé là pour le côté un peu personnel des contenus. En tant qu’animateur, je m’appelle Sartin Pixel, alors j’ai juste décidé de le renverser en Pixely Sartin pour la page. L’idée est de devenir un influenceur dans le monde de l’animation : en cherchant sur les réseaux sociaux, j’ai remarqué qu’il n’y en avait pas encore à Madagascar, et ce, malgré le fait qu’il y ait beaucoup de talentueux animateurs. Comme celles des influenceurs, la page traitera, au début, d’un thème par épisode. Et plus tard, les sujets s’étendront sur les thématiques scientifiques et sur l’informatique. Il n’y a pas de sujet spécifique, j’essaye de parler de faits auxquels les Malgaches peuvent s’identifier. Le contenu lui, s’inspire du concept étranger « Storytime Animation », et des créateurs comme Jaiden Animations ou Domics sur YouTube. J’y ai allié mes études en journalisme et en communication, pour mieux utiliser mes acquis, et ne pas les laisser de côté.

Quel est l’objectif de la page ?
Mon objectif est de faire de la narration, de raconter des faits personnels et généraux. D’une part, le contenu vise à enseigner et à informer. Dans ce sens, je prévois de faire appel à des spécialistes et formateurs pour parler de sujets spécifiques que je ne peux pas aborder seul. Dans chaque animation, j’introduis un peu d’humour - pas dans le style conventionnel - mais un peu plus du sarcasme. Sur le plan personnel, mon seul objectif est d’essayer de percer, pour être reconnu, et s’étendre facilement sur de plus grands projets d’animation. Je prévois de faire un court-métrage, ou peut-être un long-métrage en animation, mais cette année d’abord, le but est de se concentrer sur le contenu de la page et de publier un nouvel épisode tous les deux mois. J’ai également une autre page, avec une audience plus large, où je partage mes dessins. Dans Pixely Sartin.mg, la principale cible reste les Malgaches.

Combien de temps prend la production ?
Dans mon cas, la production est assez différente de celle en général, à Madagascar. La plupart des animations ici suivent un style plutôt américain, alors que le mien s’inspire de modèles asiatiques. Bien que le logiciel soit le même, nos méthodes sont quelque peu différentes : mes projets se font « frame by frame », c’est-à-dire que je prends les images une par une, pour les assembler en animation. Le premier projet m’a pris plus d’un an, en s’alignant aux projets personnels, dont la préparation de ma Licence. Le sujet est inspiré du contenu du Youtubeur Domics, où il parlait des jeux auxquels il jouait quand il était plus jeune. J’en ai tiré un plan de thèmes pour les épisodes à venir. Le grand défi de l’animation à Madagascar est la question de temps : la production d’une animation demande plus de temps que de matériel ou de budget. Il y a beaucoup de talentueux animateurs au pays, mais le temps reste un des principaux défis du milieu.

Des formations en animation ?
J’ai commencé à un très jeune âge, en dessinant dans mes carnets et en faisant défiler. C’est une passion depuis toujours. Il n’y a pas eu de formation, du moins je n’en ai pas trouvé. J’ai appris sur YouTube et les réseaux sociaux. À côté, les questions d’opportunités de formation manquent, et les vidéos sont généralement en anglais, ce qui fait qu’il faut maîtriser cette langue également. Lors de mes études, j’ai surtout appris la production cinématographique, et pas l’animation. Je n’ai pas continué le cinéma, car il est difficile de trouver de bons acteurs, et une bonne place pour tourner, alors qu’en animation, il suffit de dessiner. En tout cas, je m’inspire des mots d’un youtubeur pour mon parcours : il disait qu’où qu’on aille, il ne faut pas seulement passer, mais y laisser son empreinte. Où que j’aille, j’aimerais laisser cette empreinte.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa
Facebook : Pixely Sartin.mg
Contact : +261 32 74 089 21

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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