Depuis son adolescence, Mirado a fait chavirer des cœurs avec sa voix captivante et son charme irrésistible avec des titres tels que « Tiako Ianao », « Lay Anjeliko », ou « Trano bongo ». Aujourd'hui, après des années à séduire ses fans, il revient avec « Rahatrizay », révélant un homme mature, prêt à raconter ses histoires à travers un nouvel album qui promet d'être aussi touchant que ses premiers succès.
Quelques mots sur tes débuts ?
Les gens ont commencé à me connaître à travers mes interprétations des chansons de Salomon du groupe « Kintana Telo », qui m'ont profondément influencé dès l'âge de 11 ans. Lors des événements ou des cérémonies où j'étais présent, on me demandait souvent de monter sur scène pour chanter, notamment des morceaux de Ludger Andrianjaka. J'ai également été marqué par des artistes comme le groupe Zay, Bodo, Njakatiana, Tovo J'hay, et même des groupes internationaux comme Linkin Park. À 16 ans, j'ai véritablement lancé ma carrière en interprétant des chansons écrites par Hiary Rapanoelina. Mon premier album, « Soa fa nisy anao », est sorti en 2007, suivis de nombreux concerts. Deux ans plus tard, j'ai enchaîné avec un deuxième album.
Un artiste qui fait chavirer les coeurs ?
Au début, je ne m'attendais pas à une telle réaction. Mon objectif principal a toujours été de transmettre ma musique. Bien sûr, il est vrai que non seulement ma musique est reçue, mais mon apparence a également attiré l'attention des fans. À l'époque, ce n'était pas facile, surtout parce que j'étais encore adolescent et que je devais apprendre à gérer cette situation. Aujourd'hui, je considère cela comme un atout qui fait partie de ma carrière musicale. La musique reste ma priorité absolue, et je suis profondément reconnaissant envers mes fans pour leur soutien et leur affection. Je constate leur amour à travers les commentaires sur mes publications, et bien que les réseaux sociaux soient souvent une source de divertissement, j'apprécie de lire ces messages, surtout lorsque je suis fatigué. Maintenant, après des années dans le monde du showbiz, j'ai appris à gérer ces aspects de la vie d'artiste. Cela fait désormais partie de ma réalité et c'est quelque chose que j'accepte avec naturel.
« Rahatrizay », une déclaration d’amour?
En réalité, je ne souhaite pas être un artiste qui cache tout de sa vie privée par peur de perdre l'affection de ses fans, mais je ne veux pas non plus être celui qui dévoile chaque détail de sa vie personnelle. Récemment, je me suis marié, et c'est une étape très importante pour moi. Ne pas partager cela avec mes fans, qui m'ont soutenu depuis mes débuts, serait un peu injuste. Avec « Rahatrizay », je voulais leur offrir un aperçu de cette nouvelle phase de ma vie en leur présentant ma femme, que l'on voit dans le clip vidéo de la chanson. La chanson parle de l'amour que je ressens pour elle, de notre amour. Je ne suis pas habituellement l'artiste qui expose ses hauts et ses bas personnels, mais cette fois, il était important pour moi de partager ce moment significatif avec mes fans à travers ce que j'écris et les vidéos. Ce ne sera pas une pratique constante, mais je pense qu'il est essentiel de donner un aperçu de ma vie lorsque c'est nécessaire et ensuite de continuer à avancer.
Et l'écriture des chansons ?
Au début de ma carrière, la majorité des chansons étaient écrites par d'autres auteurs, et je contribuais à hauteur d'environ 20 %. Aujourd'hui, pour le troisième album que je prépare, j'écris environ 70 % des chansons. Cette évolution est le reflet de mon expérience de vie, des aléas et des difficultés que j'ai traversés. J'ai beaucoup de choses à raconter, et écrire est devenu une manière d'exprimer ma maturité croissante. À part les chansons d'amour, j'explore aussi des thèmes liés à la vie, en entrant davantage dans les détails.
Ton avis sur l'évolution de la musique actuelle ?
D'un côté positif, les plateformes numériques permettent de découvrir de nouveaux talents et de faire connaître des artistes prometteurs. Cependant, il y a aussi un revers : certains cherchent uniquement à faire le buzz en chantant des choses sans valeur artistique, uniquement pour l'argent. Il est essentiel de respecter la musique comme un art véritable, un talent et un don.
Et Mirado en tant qu’ambassadeur ?
À travers ma musique, je souhaite transmettre un message de respect pour l'art et l'importance de la persévérance. Il est essentiel de travailler dur et de maintenir une bonne image en tant qu'artiste, en servant de modèle.
En tant qu'artiste, il est également crucial de s'engager socialement et environnementalement, comme le ferait une entreprise avec une branche RSE. En ce sens, mon rôle d'ambassadeur de l'UNICEF me permet de soutenir les droits des enfants, un sujet qui me tient particulièrement à cœur. De plus, je suis ambassadeur du MPTC Antananarivo (Madagascar Professional Training Centre), où je m'investis dans la promotion de l'éducation. Plus récemment, j'ai signé un contrat avec la Haute École d'Informatique (HEI) pour promouvoir l'employabilité des jeunes Malgaches. Ces engagements reflètent mon désir de contribuer positivement à la société au-delà de ma carrière musicale.
Un troisième album en préparation ?
Beaucoup se demandent pourquoi un troisième album après une longue pause depuis le deuxième. La réponse est que j'ai traversé de nombreuses épreuves difficiles, et plusieurs projets n'ont pas abouti comme prévu. En 2013, j'ai dû arrêter mes études de pilote en raison de difficultés financières, et j'ai même dû travailler dans un bureau pendant un temps. Ces expériences m'ont permis de réaliser que la musique est ma véritable passion et ce qui me rend heureux ; elle est dans mon sang. Pour ce nouvel album, nous retrouverons les musiciens habituels : Manou Radonason à la basse, Njaka Rakotonirainy au clavier, Miora Rabarisoa à la batterie, Fetrakely à la guitare, sans oublier Tsanta Randriamihajasoa qui travaille souvent avec nous. Le choix des musiciens est crucial, et je les ai contactés directement en raison de leur talent exceptionnel. Travailler avec eux est une valeur ajoutée, car nous contribuons ensemble au développement de chacun. Mon style musical est varié, même si l'on me classe souvent dans la catégorie pop rock. Pour cet album, nous prévoyons d'inclure entre huit et dix chansons, le nombre précis restant à déterminer. Nous espérons sortir l'album en 2026, pour célébrer mes vingt ans de carrière. En plus de l'album, nous envisageons des tournées à travers Madagascar, et pour ajouter un peu de mystère, un projet de concert à l'étranger est également en préparation, mais je préfère garder cela comme une surprise.
Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana
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