Au mois de janvier dernier, Mamy Nirina Razafindrakoto alias Tangalamamy expose Dans la bulle des Zafimaniry à l’Alliance française d’Ambositra. Début d’un long travail avec une série de photos retraçant la vie de ce peuple habitant la partie sud des terres centrales. « C’est un projet qui va s’étaler sur quatre à cinq ans, racontant les Zafimaniry, de la naissance à leur mort. Durant mes séjours là-bas, je fais des recherches, j’étudie, j’observe. Par exemple, chez eux, un bébé n’a pas encore de nom jusqu’à ce que le cordon ombilical tombe ; au bout de sept à dix jours, ils font des cérémonies pour annoncer officiellement le nom qui correspondra à l’enfant. Des rituels sont également organisés durant la mort ou la construction des maisons. »
Cette passion pour le peuple Zafimaniry est née grâce à son métier d’ingénieur forestier qui l’a amené à travailler dans la région et à rencontrer ce peuple connu pour son savoir-faire autour du bois,
inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO depuis 2003. En parallèle, il se découvre également une passion pour la photographie. « Tous les livres que je trouvais sur le sujet était trop scientifiques et peu d’ouvrages traitaient de la vie en général avec un manque cruel de photographies. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à exploiter. » Durant cette exposition, le travail photographique de Tangalamamy a été accompagné par le témoignage de l’écrivain Johary Ravaloson sur l’écriture de son carnet de voyage « Zafimaniry intime » aux éditions Dodo Vole, mais aussi par une conférence menée par Avolenina Ramidison, linguiste et historien malgache originaire du pays Zafimaniry, avec des photos de Sophie Bazin.
Propos recueillis par Aina Zo Raberanto