Originaire de Toamasina, il fait partie des rares photographes malgaches qui posent son regard sur la danse. En mars dernier, il a réalisé une exposition intitulée « Langage du corps » durant le festival inclusif Miaraka organisé par la Compagnie Lovatiana à Antananarivo. À travers son objectif, il veut transmettre le dynamisme, l’énergie qui se dégagent des sujets sur une scène conventionnelle ou pas.
Capturer les corps en mouvement, leurs complexités, leur beauté, leur poésie, c’est un exercice que Lehibe Chan apprécie particulièrement. Dans son exposition « Langage du corps », il veut faire prendre conscience de l’importance de la communication non verbale. Une série de photos, de danseurs amateurs et professionnels, qui explore l’expression corporelle au-delà des limitations physiques et mentales. Certaines séries comme Défier les stéréotypes montrent que la passion pour la danse n’a pas de limite malgré le handicap. « Ces photos aide à favoriser l’accès à la vie culturelle et artistique des personnes en situation de handicap, de briser les stéréotypes et les préjugés. En les présentant dans des contextes différents, avec des expressions et des gestes variés, les spectateurs peuvent être amenés à reconsidérer leurs perceptions.
Cette prise de conscience peut nous aider à mieux comprendre les autres, à améliorer nos relations et à développer notre empathie. Elle peut également aider à promouvoir l'inclusion et la diversité dans notre société en encourageant le respect et la compréhension mutuelle entre les individus. »
Le photographe présente sept séries de photos issues pour la plupart de pièces chorégraphiques créées par des danseurs et chorégraphes malgaches comme Zoé Dinampitia, Kezia Jonah, Jean-Jacques Ranaivoson ou encore la Compagnie Jiny. « Chaque photographie raconte sa propre histoire. Elle offre une expérience immersive et inspirante. Les images présentent des activités puissantes et énergiques, ainsi que des émotions plus subtiles et introspectives à travers le corps figé des danseurs. »
Cette série de photos sur la danse, Lehibe Chan souhaite la compléter avec des clichés d’autres danseurs dans tout Madagascar. « Rassembler un maximum de photographies de danse pour mettre en lumière la diversité des danseurs à Madagascar et pour pouvoir réaliser une grande exposition, plus tard. Je souhaite également collaborer avec les institutions qui seraient intéressées par mon travail. »
Depuis 2017, Lehibe Chan se professionnalise dans les photos d’événements culturels en faisant la couverture de plusieurs festivals locaux ou internationaux. Bien que la danse soit son terrain de jeu, il apprécie également les scènes de vie ou la réalisation de portraits. Pour lui, chaque occasion ou rencontre permet d’améliorer ses techniques. « Par contre, j’utilise rarement mon flash. Je préfère la lumière naturelle qui donne un résultat simple et épuré à mon travail. »
Propos recueillis par Aina Zo Raberanto