Le hashtag #malagasybookstagram cumule presque mille publications sur les réseaux sociaux : de nombreux créateurs de contenu/fans de lecture avec chacun leur univers. Leur mission commune ? Offrir un espace d’échanges avec d’autres passionnés. Au-delà de la mise en scène des livres pour l’esthétique, leurs retours de lecture et leur curation affûtée créent un nouveau à l’objet livre et à la littérature.
À la différence des salons littéraires traditionnels, où l’on discute surtout des livres pour leur contenu, dans les communautés Bookstagram et BookTok, on les apprécie avant tout pour leurs couvertures, à défaut de les juger.
Il suffit de parcourir des comptes comme LiaBrary, book. iverse ou Book Diary pour voir avec quel soin les livres sont présentés. C’est toute une scénographie : bibliothèques aux palettes de couleurs soigneusement agencées, couvertures chatoyantes entourées de fleurs, objets de décoration ou même pâtisseries assorties. À un moment où le format digital séduit les pragmatiques, les bookstagrammeurs mettent l’accent sur la beauté du livre en tant qu’objet.
Hors des cercles littéraires officiels, les bookstagrameurs profitent d’une plus grande liberté, tant dans le choix des livres qu’ils (et majoritairement elles) abordent que dans leur façon de les commenter. Représentant cette approche, le compte Bookstagram of Karen a récemment mis en avant le roman #ZaKoa de Hary Rabary, finaliste du Prix Orange du Livre en Afrique et présélectionné pour le Prix Senghor du premier roman 2024.
En parallèle de ces œuvres littéraires, la bookstagrameuse partage aussi des livres de loisir, preuve de la diversité et de la liberté de cette communauté dans son contenu. D’ailleurs, ceux qui partagent le même univers se rassemblent souvent dans des book clubs. C’est le cas de Mots et Merveilles, un club cofondé par des bookstagrameuses, illustrant l’essor de ces plateformes dédiées aux passionnés de lecture. Phénomène à suivre de près.
Mpihary Razafindrabezandrina