Tiahy Pross : Le pro du Ngoloy
10 février 2024 // Musique // 8447 vues // Nc : 169

Dans le rythme envoûtant du « ngoloy », Tiahy Pross, originaire du Sud de la Grande Île, fait bien plus que chanter. Accompagné de ses talentueux musiciens, il transforme la scène en une symphonie vibrante et nous transporte au cœur de la musique traditionnelle. Prospère de son vrai nom, cet artiste crée une expérience musicale qui résonne bien au-delà des limites de la scène avec son groupe Tiahy.

Le ngoloy, l’ancien Beko ?
Notre style, c’est une fusion « ngoloy », du très ancien style « Beko ». « Ngoloy » signifie demander, supplier (mihanta ou miangola).
Il exprime l’espoir même lorsque les épreuves sont difficiles, le lendemain se lèvera toujours, que la pluie tombera toujours et que les graines germeront. J’ai baigné dans la musique depuis mon enfance, j’ai ensuite appris à jouer de la guitare en observant et en apprenant auprès de mes aînés, et puis chantant avec différents groupes avant de prendre le nom de Tiahy Pross en 2018. D’ailleurs, j’ai eu l’occasion de me produire sur scène, y compris à l’étranger. Mais pendant le confinement, j’ai pris le tempsde réfléchir sérieusement à lancer une carrière musicale.

D’où la formation du groupe Tiahy ?
En décembre 2023, le groupe Tiahy a été formé, composé d’un bassiste, de deux guitaristes et d’un batteur, portant tous le nom de Tiahy : Tiahy Olivier, Tiahy Monja, Tiahy Christophe, et moi, Tiahy Pross.
En effet, Tiahy signifie « En souvenir de ». Nous nous connaissons depuis longtemps, et une harmonie particulière règne entre nous.

En général, le public est assez ébloui lors de nos prestations. Beaucoup ne s’attendent pas à une performance aussi enflammée sur scène. À vrai dire, nos chansons traitent des réalités du Sud de Madagascar, exprimées dans la langue d’Androy. C’est un moyen pour nous de raconter ce qui se passe dans notre région. Et puis, on collabore ensemble pour l’écriture des chansons.

Quels défis le groupe rencontre-t-il ?
Nous faisons face au défi majeur d’être encore méconnus du grand public. Chaque membre du groupe s’efforce de donner le meilleur de lui-même, en consacrant du temps aux répétitions malgré nos emplois à temps plein, nos horaires chargés et nos responsabilités familiales. De plus, en tant que groupe indépendant sans manager, tout dépend de notre budget, et il est difficile pour nous de trouver des lieux où nous pouvons nous produire. La recherche d’opportunités s’avère rude mais la passion pour la musique nous pousse à persévérer.

Quels sont vos projets actuels ?
En raison de notre relatif anonymat, nous continuons à enchaîner les répétitions pour peaufiner notre son et notre performance. Nous avons également pour ambition de sortir notre tout premier album, et nous nous préparons activement pour notre participation à un festival à Tuléar. Nous souhaitons offrir au public un véritable aperçu de notre style et de notre identité musicale. Pour réaliser cela, l’objectif est de fouler différentes scènes malgaches pour partager notre musique et accroître la visibilité. Espérant que cette année marquera le début d’une aventure musicale prometteuse pour le groupe Tiahy.

Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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