Ravinala Design : Invitation au voyage
9 février 2020 // Mode & Design // 5086 vues // Nc : 121

Ramener un peu de Madagascar en Europe, c’est le défi de Vony Rakoto, créatrice de la marque Ravinala Design. Ses différents objets de création sont des invitations au voyage mêlées au savoir-faire artisanal malgache.

Après un cursus en formation professionnelle de décoration d’intérieur, Vony Rakoto se lance dans l’entrepreneuriat en créant Ravinala Design en 2012. Un clin d’œil à l’arbre du voyageur. « Au départ, j’offrais des prestations de services pour la décoration d’intérieur et événementielle. Mais comme le domaine est saturé, il était difficile de se faire un carnet d’adresses. Mes formateurs m’ont demandé ce qui me distinguait des autres prestataires. Et c’est là que j’ai eu l’idée de produire mes propres créations, une valeur ajoutée à mes prestations. » En 2014, Vony Rakoto lance ainsi la première collection d’objets pour la décoration d’intérieur et l’art de la table. Des bougeoirs, des cadres, des mugs, des vases, des ronds de serviettes…

Les créations sont un mélange de tradition et de modernité à travers l’utilisation de matériaux naturels comme le bois, le raphia, la corne de zébu ou encore le sisal.

« Je propose à la fois des objets basiques de la déco comme les plateaux, les coussins, les tableaux… mais aussi des objets lifestyle tels que les mugs en céramique, émaillés, de la papeterie décorative, des affiches… le tout agrémenté de conception graphique. » Débordante de créativité et à l’écoute des tendances actuelles, la jeune femme essaie autant que possible de proposer des objets qui répondent aux besoins des consommateurs d’aujourd’hui, à savoir : multifonctionnels, modulables et épurés. Par exemple, les bougeoirs Piro et Bolonga sont réversibles et s’adaptent aussi bien aux bougies plates et longues alors que les bougeoirs Mifameno, modulables, se placent au gré des envies avec différentes possibilités de formes.

Le choix des noms donnés à ses objets n’est pas anodin. « Je leur donne des noms malgaches parce que mes créations et moi-même sommes malgaches. C’est aussi une belle façon de découvrir la richesse de notre langue. Une richesse linguistique que j’ai découverte grâce à mon père, passionné d’histoire et de langue malgache. Je lui montre les croquis de mes créations et il me donne les mots qui les décrivent à la perfection. En même temps, je découvre des mots que je ne connais pas ! » Bien que les objets soient pensés pour apporter une dimension décorative et fonctionnelles, ils ont aussi pour but de repenser l’artisanat malgache autrement.

Si les étapes de conception de déroulent à Marseille, les croquis sont envoyés aux artisans à Madagascar. « Le prototype est renvoyé à Marseille. Nous faisons alors les dernières rectifications puis nous lançons la confection. Que des pièces uniques ou des petites séries en éditions limitées ! » Pour la créatrice, il est important de contribuer au développement de l’activité des artisans locaux à travers des collaborations sur le long terme, toujours dans une démarche de développement durable. « Je pense mettre en place notre propre atelier à Madagascar pour créer des emplois et faire vivre des familles d’artisans. Mais j’ai aussi un projet de créer un concept store (magasin concept) de créateurs malgaches à Marseille. Un lieu pour promouvoir les talents, partager et faire découvrir notre culture, notre pays que ce soit dans la musique, la gastronomie, l’artisanat. Madagascar a tout pour plaire ! »

Propos recueillis par  Aina Zo Raberanto

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Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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