Poopety Doll House « J’adore faire les dioramas qui montrent la vie des Malagasy »
1 juillet 2024 // Loisirs & J’ai essayé // 6291 vues // Nc : 174

On la surnomme Poppety pour sa passion grandissante pour les maisons de poupées en miniature. Installée à Toliara, elle fabrique tout de à A à Z en lançant ses propres histoires pour mettre en valeur la vie quotidienne des Malgaches à travers RaMalagasy Dolls.

Comment est venue cette passion ?
Les gens me connaissent sous le nom de Poopety ou Bôfy. Bôfy car je suis la maman de 2 garçons de 21 et 18 ans et d’une fille de 16ans. Je vis à Toliara et je préfère rester anonyme. Ce sont surtout mes œuvres et la culture Malagasy que je veux mettre en avant. A chaque Noël, je voulais faire plaisir aux enfants et leur offrir des jouets. En ce temps-là, ma fille avait 5 ans et malheureusement ici à Toliara, c’était vraiment le bled. Il n’y avait pas de magasins de jouets ou de boutiques comme à Tana, par contre, j’ai trouvé des barbies aux friperies d’où l’idée de fabriquer une maison de poupée.

J’ai commencé à regarder des tuto, comment faire les meubles, les accessoires en miniatures, et j’ai commencé à en fabriquer en bois juste derrière notre maison, mais assez grand, à peu près 1 m. J’ai fabriqué une maison de barbie pour Rafotsy kely et des maisons miniatures avec garages pour jouer avec les petites voitures pour les garçons. Mais le jour J, Rafotsy kely a préféré les jouets des garçons. Elle n’est pas du tout fan de poupées ni de barbies… Par contre, moi, je suis devenue accro et c’était ma sœur qui cousait les habits de barbie. Très vite, c’est devenu notre passe-temps favori. Je construisais des maisons de poupée en carton au début, mais ici à Toliara, c’est la niche des termites. En quelques jours, les maisons en cartons étaient bouffées par ces termites, il fallait trouver une autre solution et le bois, c’était pire. D’où l’idée de faire carrément en dur et les mettre dehors. J’ai donc commencé avec les maisons en briques et fotaka (boue.)  

Le processus de fabrication ?

J’utilise toujours les matériaux que je trouve sur place ou même les boîtes de nourriture, les boissons pour les accessoires ou meubles… Disons que certaines de nos ordures ont une seconde vie dans mes maisons de barbies. Mon mari adore décorer les maisons, il y a toujours des restes de matériels à la maison que je récupère. Par contre, ni lui ni moi n’avons suivis des études en architecture ou de déco. Une maison de barbie peut être réalisée très vite comme ça peut traîner des semaines. Comme je travaille, cela dépend de mes temps libres.

Beaucoup pensent que j’ai beaucoup de temps libre mais nous sommes tous pareils, on trouve toujours du temps quand on veut et quand on aime quelque chose. Les photos d’accessoires, de maisons, de meubles sont le fruit de plusieurs années de création. Je craft toujours, même la nuit.

Une passion qui s’agrandit avec la page Poopety doll house ?

J’ai créé la page Poopety doll house pour stocker les photos, car c’est aussi une de mes passions. Les valamaty ou les tantara (histoire) sont venues avec la notoriété de la page. Je n’écris pas de script, les histoires que j’appelle valamaty naissent au moment des photos. Toute petite à l’école, je faisais le tantara avec les cailloux et mes amies se mettaient autour de moi en écoutant, les maisons étaient des racines d’un arbre. Je pense que les enfants d’aujourd’hui auront du mal à imaginer.

J’adore faire les dioramas et les scènes qui montrent la vie des Malagasy que j’appelle RaMalagasy dolls. C’est ma préférée, et c’est ce que j’ai vraiment envie de mettre en valeur, plus que la vie de luxe de certaines de mes barbies. Par contre, les maisons ne sont pas à vendre, c’est juste une passion.

Les projets ?
Les maisons sont dehors et quand il y a des cyclones, certaines sont abîmées, mais ce n’est pas grave : une de détruite, Bôfy en construit une autre. Mais les nouvelles maisons construites récemment supportent la pluie et les intempéries, avec le temps on acquiert de l’expérience. Je ne saurai pas vraiment dire combien j’en ai construite depuis, car il y en a beaucoup que j’ai détruite. Pour les scènes RaMalagasy dolls, je pense avoir une vingtaine de maisons en dur dans la cour sans compter les maisons où je tourne mes petits tantara.

Comme projet, je pense à construire un petit musée pour montrer la vie des Malagasy en miniature. Et peut-être accepter de faire une exposition en Suisse, car cela fait deux fois qu’on sollicite Poopety. Par contre, cela signifie sortir de l’anonymat.

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto
Facebook : Poopety Doll House
© Photos : Poopety Doll House

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Cosmétique : MartiDerm débarque à Madagascar

Lire

8 décembre 2025

Cosmétique : MartiDerm débarque à Madagascar

La marque espagnole MartiDerm débarque officiellement à Madagascar ce samedi 6 décembre, avec un lancement organisé au Novotel Alarobia par son distri...

Edito
no comment - Shows devant !

Lire le magazine

Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

No comment Tv

Making of shooting mode – Novembre 2025 – NC 190

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition novembre 2025 - NC 190
Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

Focus

November Numérique

November Numérique à l'IFM

no comment - November Numérique

Voir