Mirana Ramaromanana : Plus d’un tour dans son sac
9 juin 2021 // Mode & Design // 1625 vues // Nc : 137

Rond, carré, en losange ou cylindrique, le sac en raphia est un véritable objet de mode. Avec la marque Kemba Tsara, Mirana Ramaromanana en a fait son matériau de prédilection, en le mixant avec le cuir. Choix judicieux, car les deux se déclinent à l’infini.

Le sac, l’accessoire incontournable des femmes. Et Mirana Ramaromanana l’a bien compris. Cette jeune femme, habitant à Toamasina, a lancé sa propre marque de sacs baptisée Kemba Tsara. Kemba signifiant « jeune fille » chez les Antaisaka, peuple originaire du sud-est de Madagascar. Pour apporter cette touche authentique et moderne à ses créations, elle a opté pour une combinaison de deux matières : le raphia et le cuir. Le raphia, Cette fibre 100% naturelle, bien de chez nous, attire l’industrie de la mode depuis quelques années. Elle reste une des matières les plus tendances.

Chez Kemba Tsara, ces deux matières sont travaillées de manière artisanale et traditionnelle. La jeune créatrice met un point d’honneur à garder leurs essences. « Il est important de travailler le visuel mais aussi de faire voyager les sens à travers le côté sauvage du cuir et l’odeur végétal du raphia même s’il est teinté, tissé, crocheté ou tressé. » Le cuir est choisi en fonction du produit final. Souple ou rigide, il sublime chaque sac dans les moindres détails. Il peut être utilisé en fermoir, en anse ou encore en lanière…

Chaque pièce reflète l’authenticité, la modernité, le naturel qui finalement représentent la femme d’hier et d’aujourd’hui. Des femmes qui osent s’affirmer et s’exprimer. Raison pour laquelle, sa première collection sous le nom Hantakely est un hommage à sa mère, disparue deux ans plus tôt. « Ma maman s’appelait Hantanaivosoa. Sa perte est un des moments les plus difficile de ma vie. Mais je me suis inspirée d’elle, le genre de sac qu’elle aimait porter. Cette collection est en son honneur et à toutes les femmes fortes, aux mères qui jonglent avec les différentes responsabilités. Ce n’est pas toujours évident d’être une femme chez nous ! »

Jeune femme engagée, Mirana a d’abord eu une autre vie avant d’intégrer le milieu de la mode. Elle était juriste publiciste et collaborait avec l’Alliance française de Toamasina en coopération avec l’Institut international des droits de l’Homme et de la Paix en tant que coordinatrice en droit humain.

« J’ai toujours été une grande activiste en droit humain et comme féministe. J’étais également responsable de Women Empowerment Services de l’ONG Yes TaFiTa. » Mais pourquoi la mode ? Tout simplement parce que c’est une autre façon de mener son combat et de promouvoir la femme pour qu’elle puisse s’exprimer à travers un style. « Je trouve que le sac finalise une tenue. Il nous lie à notre intimité par son contenu, les modèles peuvent révéler notre personnalité. Il apporte un certain pouvoir ! »

Sa marque a d’ailleurs collaboré avec le designer Tantely Rakotoarivelo pour le défilé « Mariées déprimées ». « Cette collaboration été importante pour moi. J’ai aimé l’idée véhiculée par sa collection. Malgré les soucis, les dépressions, le mariage, la mode et le style peuvent être une thérapie. » Mirana continue son aventure. Pour ses prochaines collections, elle voudrait travailler d’autres matières et à se lancer dans la confection de vêtements.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Plongée dans l’univers de Tohy : une exposition entre émotion et réflexion

Lire

4 février 2025

Plongée dans l’univers de Tohy : une exposition entre émotion et réflexion

Du 1er au 28 février, la galerie IKM Antsahavola présente Tohy, la deuxième exposition individuelle de l’artiste Haga Nisainana. Porté par l’univers m...

Edito
no comment - Les Gardiens de la Forêt de Tsitongambarika : un combat pour la préservation

Lire le magazine

Les Gardiens de la Forêt de Tsitongambarika : un combat pour la préservation

Au sud-est de Madagascar, au cœur d’une biodiversité unique et menacée, s’étend la forêt de Tsitongambarika.
Cette forêt tropicale, l'une des dernières de l'île, couvre environ 60 000 hectares et est classée comme Zone Clé pour la Biodiversité (ZCB). Elle abrite une richesse écologique inestimable avec des espèces endémiques que l'on ne trouve nulle part ailleurs : des lémuriens rares, comme le propithèque à front blanc ( Propithecus diadema ), et des oiseaux emblématiques tels que le foudi de Madagascar (Foui madagascariensis). Chaque année, des hectares de forêt disparaissent pour faire place à des cultures de subsistance ou à l'exploitation illégale du bois, en particulier les essences précieuses comme le palissandre et l’ébène. Les feux de brousse utilisés pour l'agriculture sur brûlis aggravent encore la destruction de cet écosystème. Mais ces menaces ne sont pas irréversibles. La préservation de la forêt repose en grande partie sur l’implication des communautés locales qui vivent à proximité. Face à la déforestation, à l’exploitation forestière illégale et à l’extension agricole, une lueur d’espoir émerge grâce à ces "gardiens de la forêt" : des communautés locales mobilisées pour protéger cet écosystème exceptionnel. Leur travail, souvent méconnu mais essentiel, est une preuve vivante que des solutions locales peuvent avoir un impact global. La forêt de Tsitongambarika est un symbole de résilience et de coopération. Un reportage photographique réalisé par Safidy Andrianantenaina dans la rubrique Grand Angle (p.44) du magazine.

no comment - mag no media 09 - Janvier 2025

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

Taom-baovao

Taom-baovao, présentation de la programmation culturelle 2025 de l'IFM à Analakely, le samedi 18 janvier.

no comment - Taom-baovao

Voir