Comme un peu partout dans le neuvième pays le plus pauvre du monde, beaucoup d’écoliers de Merimandroso vont à l’école le ventre vide. Un constat qui conduit Nina Razanajaonarijery à fonder l’association Mino en 2018. « Mino », croire, du nom de feu sa mère qui était originaire de cette périphérie d’Antananarivo. Cette foi dans l’engagement, l’association humanitaire la manifeste par la prise en charge de la scolarité, et les interventions dans le village.
Ce matin de rentrée, les écoliers à l’école publique de Merimandroso s’assoient sur des bancs remplacés par l’association Mino, de même pour les tables. Les plus défavorisés sortent des fournitures scolaires prises en charge par Mino, tout comme leurs frais scolaires. A l’heure de la récréation, ils ont droit à deux goûters hebdomadaires. Les plus calmes peuvent jouer à des jeux de sociétés récoltés lors du Gala de charité d’un établissement donateur à La Réunion. Quant aux plus agités, il y a des trousses de secours si jamais ils se blessent, provenant du même donateur. « Mino a pour objectif d’améliorer les conditions de vie scolaires des enfants dans l’école publique du village de Merimandroso », voilà comment Nina Razanajaonarijery explique ces actions.
En dehors des murs de l’école, l’association a vendu à un prix réduit une tonne de riz à 375 familles après les inondations des rizières lors du cyclone Batsirai en 2022, les fonds récoltés ont servi à nourrir les enfants de l’école. En collaboration avec le Rotaract, les personnes âgées ont reçu des couvertures pour l’hiver. Pour créer de l’emploi pour les femmes du village, les produits artisanaux sont commercialisés lors de ventes solidaires à La Réunion. « Il est important de savoir que les bénéficiaires participent avec nous à l’élaboration de nos actions sur le terrain », souligne la fondatrice. Des actions financées par divers donateurs. « Ici, il ne s’agit pas uniquement de dons matériels ou financiers, mais aussi de se tourner vers l’Humain, le partage, et de tenter de comprendre la situation à Madagascar pour que chacun puisse y contribuer. Ne serait-ce que de donner de son temps lors de nos événements de récolte de fonds, participer au fonctionnement de l’association ». D’ailleurs, une médiathèque ouvre à l’école publique cette année.
Malgré la gratitude des paysans et les moments de partage avec l’association Mino, force est de constater que la difficulté économique pèse sur la situation précaire de l’éducation à Madagascar. Moins de la moitié des enfants inscrits en primaire arrivent jusqu’à la dernière année. « Dans beaucoup de village à Madagascar, le personnel éducatif des écoles publiques ne sont pas assez formés. Le manque de matériels éducatifs, des classes surchargées, les élèves et le personnel n'ont le choix que de travailler dans des conditions difficiles ».
Mpihary Razafindrabezandrina
Photos : Nina Razanajaonarijery
Site web : https://www.helloasso.com/associations/mino-village-merimandroso/formulaires/1
Téléphone: 06 92 49 51 40