Loya : Mystique et électronique
5 janvier 2025 // Musique // 9357 vues // Nc : 180

« Blakaz Antandroy », est le nouvel album de Loya en collaboration avec la famille Remanindry, composée du père, Remanindry, mais également de ses enfants, Nindry, Samba, Adeline et Isabelle. Originaire de Tuléar dans le sud de Madagascar, la famille Remanindry est connue pour leurs chants et musiques traditionnelles invoquant les esprits. Quant à Loya, il utilise les machines électroniques pour fusionner leurs deux mondes et offrir ainsi un voyage musical inédit.

Crédit photo : ©Jacob Khrist

L’origine du projet ?
J’ai eu une commande du musée quai Branly à Paris pour créer un concert lors de l’exposition sur Madagascar en utilisant leur fond musical. C’est là que j’ai découvert la musique de Remanindry. Je l’ai ensuite contacté afin de venir à Tuléar et nous avons commencé à collaborer. J’y suis allé en 2019, ensuite en 2022. La rencontre était d’abord des moments de partage, on a beaucoup discuté de la musique et de la culture Antandroy et je lui ai parlé aussi de ma culture. Puis, on a improvisé ensemble pour nous connaitre, avant d'enregistrer.

En 2019, nous avons commencé à expérimenter ce mélange et avions fait un concert à l’Alliance Française de Tuléar. En 2022, nous avons fait la même chose et en 2024, j’ai fini les arrangements de l’album dans mon studio en ayant à l’esprit tous ces moments de discussions avec la famille Remanindry.

Un album entre le mystique et l’électronique ?
Il parle d’histoire véhiculer par les chansons traditionnelles Antandroy (tissus anciens, forêt, kukulamp, montagne, prière pour les esprits). « Blakaz » est un terme en créole réunionnais qui veut dire goudronnage. Le projet Blakaz consiste à créer des routes entre les différentes cultures dans l’océan Indien. L’objectif de cet album est avant tout de faire connaitre la culture Antandroy, à travers la musique, les clips et les interviews que nous avons réalisées. Mon grand-père était un prêtre tamoul et un guérisseur, j’ai baigné dès tout petit dans les cérémonies en hommage aux ancêtres. En discutant, nous avons compris, avec Remanindry, que nous avions des points communs dans nos traditions et nos croyances.

Un voyage musical mais aussi humain ?
Ces échanges me font réfléchir sur la migration des cultures dans l’océan Indien. Nous avons beaucoup de points communs malgré nos spécificités. Que ça soit Maurice, Mayotte, les Comores, toutes ces cultures partagent la connexion au spirituel. Et les rythmes sont souvent identiques et les instruments de même nature. Nous appartenons à une grande famille. Je suis musicien professionnel depuis 2016. J'ai d’abord composé deux albums solos avant de m’intéresser aux musiques traditionnelles de l’océan Indien. J’ai commencé par l’île Maurice en composant l’album « Sagaï » en collaboration avec le chanteur emblématique Menwar, puis au Sri Lanka avec un album en collaboration avec le grand maître de la percussion Balakumar Paramalingam. Ensuite, un album avec L-Had de Mayotte. En 2024, je suis allé aux Comores pour collaborer avec Madi Mwégné avec un album qui sortira cette année.

La suite du projet ?
Les projets c’est de sortir un deuxième volet à cet album nommé « Antandroy expériments » qui sera beaucoup plus électroniques que je proposerai sur scène avec des vidéos de danses Antandroy. Puis en mai 2025 de revenir à Madagascar puis faire venir Remanindry et deux de ses enfants en Europe afin de faire une tournée avec cet album.

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Fb : Loya

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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