Lahatra Nomenjanahary : Prendre sa vie en main
25 janvier 2024 // Success Story // 2281 vues // Nc : 168

Si aujourd’hui Lahatra Nomenjanahary est en cours de devenir un coach certifié en développement personnel, son parcours n’a pas toujours été rose. Née avec un handicap physique, on lui a refusé les portes des études et du travail. Pourtant, elle est devenue cette femme prolifique : conférencière, auteure, poète et danseuse contemporaine. Une fureur de vivre qui sonne comme une revanche, et qu’elle transmet à coup de leitmotivs.

De Mangamila à Masterlife ?
J’ai une prothèse à la place du pied droit, et comme je n’ai pas de doigts, les instituteurs m’ont écarté du système scolaire, sous prétexte que je serais incapable d’écrire. A l’époque, il y avait très peu d’établissements qui acceptaient les personnes atteintes de handicap. En plus, nous vivions à la campagne, à Mangamila près d’Anjozorobe, la mentalité y est différente de celle en ville. Mais même après être arrivée à Antananarivo, j’ai encore retrouvé les discriminations. J’ai intégré une association de femmes qui vivent avec un handicap. Là, j’ai appris l’artisanat et le développement personnel, c’était hors de question de rester sans rien faire même si je n’arrivais pas à trouver du travail. C’est à travers ma formation en développement personnel que j’ai rencontré le PDG de Masterlife, Toky Rajaona, le 08mars 2019. Je voulais aller plus loin dans ce domaine, alors il m’a intégré dans son équipe et m’a coaché en même temps. Je me souviens particulièrement de « Invincible », un séminaire organisé par Masterlife qui a réuni quelques 600 personnes, et « Happy life », ce sont surtout ces grands événements qui m’ont marqué.

Pourquoi avoir écrit « Raiso an-tanana ny ho avinao » ?
J’ai écrit ce livre sur un ordinateur, pour raconter la discrimination dont j’ai souffert, et le préjugé dont les personnes atteintes de handicap sont victimes, par rapport à ce qu’elles sont capables d’achever. Ce qui m’a le plus impacté, c’est quand on me disait que je n’arriverai jamais à rien dans la vie.
Alors je me suis fixé un défi : je vais écrire un livre, même si les instituteurs me refusaient dans leur classe sous prétexte que je ne sais pas écrire, alors que c’est faux.
A travers ce livre, je voulais montrer que je pouvais écrire l’histoire de ma vie. C’est à la fois un témoignage de ma capacité à écrire, et une action pour corriger les mentalités : c’est une erreur de penser qu’une personne est incapable de réussir telle ou telle chose en se basant uniquement sur son apparence.
La pensée est souvent le premier obstacle.
En mars 2022, le livre a été publié en même temps que la diffusion de « Debout » au Canal Olympia, un documentaire qui retrace ma vie.
C’est mon histoire et mon parcours qui ont le plus marqué les lecteurs.

Les mantras dans vos conférences ?
Il y a beaucoup de messages qui s’adressent aux jeunes non handicapées. Même si vous avez un diplôme mais que vous ne pensez pas à travailler ou à chercher, vous êtes pareils à ceux qui n’en ont pas. D’abord : prenez votre vie en main. Ensuite, aimez-vous, d’ailleurs c’est le slogan pour ma page Facebook, je suis convaincue que chacun doit s’aimer lui-même d’abord. Quand vous ne vous aimez pas vous-même, vous vivez constamment pour l’amour et l’attention des autres, alors, quand personne ne vous considère alors que vous travaillez sur quelque chose, vous sentez un vide. Il faut savoir ce qu’on aime et ce qu’on sait faire pour se fixer un but. Le troisième conseil c’est d’oser, c’est essentiel dans tout ce qu’on entreprend.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina
Contact : +261 38 17 565 91

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Lire

9 décembre 2025

Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Disco Afrika, réalisé par Luck Razanajaona, devient le premier film malgache soumis aux 98ᵉ Oscars dans la catégorie Meilleur film international, aprè...

Edito
no comment - Shows devant !

Lire le magazine

Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

No comment Tv

Making of shooting mode – Novembre 2025 – NC 190

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition novembre 2025 - NC 190
Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

Focus

November Numérique

November Numérique à l'IFM

no comment - November Numérique

Voir