Ladybird ou Lady bass !
9 novembre 2023 // Musique // 8269 vues // Nc : 166

Derrière son look girly, glamour et pétillante se cache une jeune femme timide, mais dotée d’un sourire lumineux. Elle manie la guitare basse avec virtuosité et captive le public avec sa voix incontestable. Cette artiste, c’est Dimbisoa Moria Randrianantenaina, mieux connu sous le nom de scène, Ladybird. Prête à prendre son envol !

Sa passion pour la musique remonte à son enfance. Après avoir obtenu son baccalauréat, elle s’est installée dans la capitale pour poursuivre ses études supérieures. C’est là qu’elle a rejoint la chorale de son université. Rapidement, ses camarades ont découvert son talent exceptionnel. En 2016, l’opportunité de travailler en studio avec des amis s’est présentée, et elle a saisi l’occasion, marquant ainsi le début de son aventure musicale. Ladybird a également intégré des orchestres pour les mariages aux côtés de ses amis musiciens. Ensuite à Ambohipo, elle a fondé le groupe « Federal Dange ». « Dans ce groupe, je faisais du rap. En vérité, j’aime explorer différents styles musicaux ». Sa passion pour la musique est universelle, car elle est prête à s’adapter à n’importe quel genre musical et à le chanter à sa manière.

Son aventure musicale continue en 2009, là où elle a rejoint le Jazz club du CGM (Cercle Germano-Malagasy) pour perfectionner sa musicalité et établir des relations professionnelles, bien que le jazz ne soit pas son style de prédilection. « C’est aussi à cette époque que j’ai participé à un concours de chant assez connu à Madagascar. Les participants étaient déguisés derrière des costumes à thème, et c’est là que je me suis fait connaître sous le nom de Ladybird ». Elle a obtenu la troisième place, avec les meilleurs votes du jury, mais pas du public. Malgré cela, cette expérience lui a enseigné que l’échec fait partie du chemin vers le succès, un enseignement qu’elle a précieusement retenu pour la suite de sa carrière.

Et pour la basse, Ladybird a été influencée par son père qui chantait en basse à l’église. Bien qu’elle ne puisse pas chanter dans les graves en raison de sa voix féminine, elle a décidé de jouer de la basse. « J’admirais mon père et j’aspirais à suivre ses pas » rapporte-elle. « J’ai demandé à un ami bassiste de m’enseigner quelques techniques, mais cela n’a pas abouti à mon objectif ». Elle a donc acheté sa propre guitare basse et a appris grâce à des tutoriels sur YouTube, se perfectionnant au fur et à mesure. « Mon apprentissage s’est fait pas à pas, en se basant sur les chansons que j’aimais ». En 2019, elle a eu l’opportunité de rejoindre le groupe de la chanteuse Betia au Jazz club. Même si elle ne maîtrisait que les bases de la basse à ce moment-là, c’est grâce aux performances sur scène que Ladybird a beaucoup appris et progressé. « Mon expérience a été difficile, car les autres membres du groupe étaient des bassistes accomplis ». De ce fait, elle se sentait obligée de se surpasser pour être à la hauteur des autres musiciens. En effet, une des raisons pour lesquelles elle s’est investie davantage dans la basse est que, dans les groupes musicaux, les bassistes sont souvent en retrait, mais ils jouent un rôle essentiel. « Une présence discrète mais puissante qui correspond à ma personnalité timide et introvertie ». Tout au long de son parcours, elle a été influencée musicalement par des artistes tels que Tori Kelly, Esperanza Spalding, Rolf, Imiangaly, et Nathan East.

En 2021, elle a formé le groupe « Ladies Madagascar », composé exclusivement de musiciennes telles que des violonistes, trompettistes, claviéristes et bassistes. En février 2023, elle a été invitée à assurer la première partie du groupe indie rock « The Revery », une occasion qui l’a ravie, mais qui lui a également apporté du stress et de la pression. « Malheureusement, je n’ai pas pu transmettre l’émotion que je souhaitais ni vivre pleinement l’instant ». Cette expérience lui a fait réaliser qu’il était difficile pour elle de se produire seule sur scène. C’est ainsi qu’elle a décidé de former un nouveau groupe, appelé tout simplement Ladybird, où elle est accompagnée d’un percussionniste, d’un guitariste et elle-même, bassiste et chanteuse. « Le groupe Ladies Madagascar reste toujours présent, mais je veux me consacrer beaucoup plus à mon propre projet, qui me représente pleinement ».

Récemment, en septembre 2023, Ladybird, accompagnée de ses deux musiciens, a donné une performance remarquée au Trade Tower Ivandry. Cette fois-ci, elle était satisfaite de sa prestation, notamment lorsqu’elle a interprété de manière unique la chanson « Manja » de Imiangaly, fusionnant des styles comme le soft pop, jazzy, et le gospel. De plus, sa performance a été saluée par des milliers de personnes sur les réseaux. « Si je devais donner un conseil à ceux qui souhaitent exceller à la guitare basse, ce serait de persévérer, même lorsque cela devient difficile, car rien n’est facilement acquis ».

Pour l’instant, Ladybird, âgée de 25 ans, n’a pas encore sorti sa propre chanson, mais compte bien atteindre cet objectif un jour. Bien qu’il reste encore du chemin à parcourir pour s’affirmer pleinement sur scène, elle ne compte pas abandonner et poursuit avec détermination sa carrière de chanteuse bassiste. Ladybird a suivi un chemin musical sinueux, explorant différent style de musique, formant des groupes exclusivement féminins, et se produisant solo. Une étoile montante qui mérite d’être suivie de près !

Propos recueillis par  Cédric Ramandiamanana
Contact Ladybird : 032 68 001 40

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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