JS Twins : Les jumeaux lovers
15 décembre 2023 // Musique // 9077 vues // Nc : 167

Honnêtes dans le cœur et la musique, Malala et Alain aka les JS Twins délivrent leurs aspirations dans un petit mot : Diary. Sorti le 14 octobre dernier sur toutes les plateformes d’écoute, le nouvel album réuni des rythmes différents aux paroles authentiques. Les frères y racontent une histoire, sans perdre attache pour leur pays d’origine : Madagascar, où ils décident de poser pieds pour un bon moment.

Pourquoi « Diary » ?
Nous avons choisi le titre « Diary » (journal intime), parce que nous y avons placé toutes nos aspirations les plus profondes. Il y a 14 titres, dont six écrits en France, et le reste à Madagascar pour, au total, un mois d’élaboration de l’album. Il y a un environnement hors du commun au pays : nous pouvions écrire jusqu’à deux chansons en une soirée, et ce, aussi, grâce à l’intervention de chaque membre de l’équipe. « Tsy rava », « Mitrakà », « Izy 2.0 », ou « Andao ary », l’album raconte une histoire, tout en donnant une suite à nos anciens tubes. « Aza avela », par exemple, est un appel à ne pas laisser la relation pour laquelle « Avelao » s’est battue pour avoir. « Izy 2.0 » est une suite à « Izy », « Andao ary » à « Mbola hiverina »

Mais « Tsy rava » nous a marqué plus que d’autres, car il s’agit d’un petit hymne de l’équipe : alors que nous faisions face à toute sorte de trahison, de déception, de larmes, nous avons décidé de l’écrire pour prouver que l’amitié, ou l’amour même ne peut pas être détruit. Dans ce sens, la vidéo elle-même s’est fait naturellement lors d’un voyage à Mahajanga : alors que nous nous amusions, la caméra était déjà activée.

De la musique dans le sang ?
En quittant le pays à l’âge de 10 ans, nous avons grandi dans une chorale de famille à La Réunion. Au collège, nous nous amusions à créer des groupes en utilisant des noms de scène inspirés de José, le nom de notre père : Jayzo pour J, SlimJee pour S, et Twins pour jumeaux. Après 15 ans, nous avons été séparés un moment en France. Réunis à Paris, un peu plus tard, nous avons décidé, histoire de s’amuser, d’écrire une chanson ensemble : « Avelao », notre premier titre en 2018. Elle nous a plu, et dans la foulée, on s’est dit « pourquoi ne pas en faire un clip ? »  À aucun moment, nous ne pensions pas faire de la musique notre métier, mais nous avons découvert qu’elle a fait parler d’elle au pays : en allant voir sur Youtube, « Avelao » avait déjà 200.000 vues, et les journalistes malgaches nous ont appelés.

Une musique de « lovers » ?
On s’est dit « pourquoi ne pas tenter un deuxième tube, et si ça marche, on peut se lancer. » Diary est une mise en évidence de notre style vocal – surtout « Andao ary », et de plusieurs rythmes : du slow, de l’afro, du RnB – notre principal genre. De cet album comme des autres chansons, nous acceptons entièrement l’étiquette de « lovers », d’autant que nous chantons principalement pour les femmes et les amoureux, sans, bien sûr exclure les amis, ou la famille. « Mitrakà », de notre dernier album, est un exemple fort d’un message qu’on aimerait faire passer aux jeunes, pour leur donner la force et le courage d’avancer malgré les aléas de la vie.

Ecrire en malgache, et ce, malgré la distance ?
Le premier titre a été un message à la diaspora malgache : bien que nous ayons quitté le pays à un très jeune âge, nous n’avons pas oublié nos origines et notre langue. C’est la principale raison pour laquelle nos chansons sont principalement en malgache, à l’exception d’un EP, Nofy, en 2020, destiné à nos fans français. Le pays a cet énorme potentiel, tout un talent, qui peut simplement partir d’une oreille musicale et beaucoup de maturité : même avec peu de matériel, et juste les bases, les productions malgaches sont exceptionnelles. C’est pour cela que durant nos concerts, et où qu’on aille, nous défendons une cause : consommer et acheter les productions locales. Il y a cette tendance selon laquelle les produits malgaches ne sont pas meilleurs que ceux qui viennent d’Europe ou ailleurs, mais nous avons notre propre style, et il mérite toute notre attention. Notre famille nous a gardés dans ce monde malgache, bien qu’en étant loin : cela nous a permis de découvrir nos artistes locaux favoris, dont Marion, avec qui, nous avons eu le plaisir de collaborer sur la chanson « One Love », et de ne pas oublier la langue.

Des projets ?
Pour l’instant, nous prenons notre temps côté musique. Sinon, nous projetons de créer notre propre marque de vêtements, en se disant que les hommes peuvent tout aussi prendre soin de leur apparence. De même pour la barbe : barbus ou non, ils viennent souvent nous demander des conseils, et nous pouvons bien proposer une huile à notre marque, tout en fondant notre Barbershop. Ce sont des projets au pays, d’autant que le retour en France n’est pas encore prévu. Pour ce qui est de la musique, ce n’est qu’un pas encore, nous montons doucement les marches, en prenant le temps de bien apprécier : notre but n’est pas tellement de devenir célèbre, mais de partager. D’ailleurs, c’est un travail de tous les artistes : il n’y a pas que la politique qui apporte du changement, l’art et la musique, par les messages, en font autant.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa
Contact : Lutécia Manager +261 34 34 856 57

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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