Türkiye à Mada : Ishak Ebrar Çubukçu Ambassadeur de Türkiye à Madagascar - « Madagascar est un diamant pas encore taillé »
1 octobre 2024 // Entreprendre // 1378 vues // Nc : 177

La Türkiye a une ambassade à Madagascar depuis 2010. En mars 2024, les deux pays ont signé un accord de coopération économique. Pour Son Excellence Ishak Ebrar Çubukçu, les deux pays ont encore beaucoup à gagner ensemble.

Les moments forts qui ont marqué les relations diplomatiques entre Madagascar et la Türkiye ?
En 1999, notre pays a entamé une politique d’ouverture vers l’Afrique. Vers la fin des années 1990, la majorité des relations diplomatiques turques se faisaient avec l’Occident, c’est-à-dire les Etats-Unis et les pays de l’Europe. Mais après on s’est ouvert à l’Afrique, l’Amérique latine, l’Asie. Vingt ans plus tard, cette ouverture s’est transformée en un partenariat avec l’Afrique. Madagascar fait déjà partie de cet ensemble. Dans ces relations, tout le monde doit gagner, 50 pour le pays partenaire et 50 pour nous, il ne doit pas y avoir de perdant dans nos relations.

Et les relations économiques ?
Son Excellence Monsieur le président de la République a fait une visite en Türkiye au mois de mars cette année, il a participé au forum diplomatique d’Antalya avec SE Mme la ministre des affaires étrangères. Cette visite était l’occasion pour nos deux présidents de se rencontrer, mais aussi de signer un accord de coopération économique et commerciale.

Un premier accord qui permet d’établir le futur de nos relations commerciales pour établir une commission mixte entre les deux pays. Une fois que les mondes des affaires se seront rencontrés, les contacts vont augmenter. J’espère aussi qu’on aboutira à la signature d’un accord de protection des investissements plus tard, ainsi que celle de l’évitement de la double taxation. Ce sont des conditions sine qua non pour établir de bonnes relations économiques et commerciales.

Qu’est-ce que Madagascar exporte vers la Türkiye ?
La vanille, votre produit de prédilection. Le raphia, le girofle, le litchi, du graphite, du cobalt. La Türkiye exporte des produits manufacturés, semi-finis, du fer, des produits de construction, des pièces automobiles. Mais quand on prend en compte la grandeur de nos pays et de leur population, le volume commercial ne suit pas, il faut continuer. Il faut que Madagascar participe aussi à des foires en Türkiye pour sa propre promotion.

Combien y a-t-il de Turcs à Madagascar ?
On ne peut pas parler de diaspora car nous sommes peu nombreux ici. À Madagascar, on tourne autour des 50 ou 60 personnes, parfois cela monte à 70. Parmi eux, 30 ou 40 personnes travaillent pour la centrale électrique Aksaf. Dans les îles voisines dont je suis aussi le responsable, à Maurice, il y a à peu près 25 Turcs, et 15 pour les Comores. Ils sont principalement actifs dans le secteur du tourisme et de l’infrastructure.

Quel intérêt Madagascar représente-t-il pour la Türkiye ?
Madagascar est un pays qui est en train de se construire, et il se trouve que les Turcs sont de grands constructeurs. Nous construisons des barrages, des centrales hydroélectriques, des autoroutes, des routes, des tunnels, des ponts, des ponts suspendus, des terminaux d’aéroport, des aéroports. Par exemple, l’aéroport d’Istanbul a été construit en trois ans et a une capacité de 90 millions de passager par an maintenant. Et à la fin de la construction cela va passer à 150 millions de passagers annuels. Madagascar représente également un fort potentiel dans le secteur du tourisme. Notre compagnie nationale aérienne Turkish Airlines assure déjà 3 connexions par semaine que nous aimerions développer davantage.

Comment Madagascar peut-il s’inspirer du développement économique de la Türkiye ?
Chaque pays a ses dynamiques. Chaque pays évolue en fonction de sa culture, ses habitudes. La Türkiye n’était pas si différente de Madagascar dans les années 1960 et 1970. Chez nous il y avait aussi du délestage et des coupures d’eau. C’est pour cela que j’arrive à m’apparenter à la vie des Malgaches ici. La Türkiye n’est pas un pays riche en eau, c’était aussi un grand problème pour notre agriculture. Pour résoudre le problème de l’eau et l’électricité, nous avons commencé un programme dans les années 1970 et il a duré 30 ans, le projet du sud-est de l’Anatolie. Il couvre un territoire grand comme deux fois la Belgique, et prévoyait la construction de 99 barrages hydroélectriques, et des canaux d’irrigation aujourd’hui en service. Depuis, un microclimat s’y est développé dans la région, il y pleut même.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

Téléphone : 0202244038

Un pays de cinéma

Avez-vous déjà pleuré devant Miracle in Cell No.7 ?
Les critiques en parlent comme le meilleur film sur l’univers carcéral, mais saviez-vous que c’était un film turc ? L’ambiance douce, et la signature turque nous y installent dans une découverte de culture, de personnes, de musique, et d’émotions. Un des nombreux films qu’on retrouve sur nos petits écrans, et en salle ! Parce que la Turquie, même si on en voit souvent, ne produit pas que des séries. Dans ce pays, l’engouement pour le cinéma est assez particulier, et les entrées en salles se comptent aux millions.

En 2023, elles accueillent, selon les statistiques du ministère de la Culture et du Tourisme turc, plus de 30 millions de personnes, dont 13 millions venues pour les productions locales. Un essor qui débute il y a des années déjà, avec en 1950, les studios Yeşilçam, et plus de 300 longs-métrages par an. En 1970, la Türkiye est cinquième producteur mondial de films. Les hauts et les bas entre temps n’ont fait que renforcer l’engouement pour le septième art, et aujourd’hui, le cinéma turc se démarque dans les festivals internationaux et sur place. On en reconnaît qui ont reçu une palme d’or à Cannes, comme Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan, en 2014. Et au-delà de tout cela, la Türkiye fête le monde avec plus de huit festivals dans le pays, dont le Festival du Film d’Istanbul, le plus ancien du territoire. Plus que des nominations et des retours, les films turcs ne sont certes pas une nouveauté à Madagascar, mais ils ne passent surtout pas inaperçus. D’ailleurs, la projection du film turc “Ayla’’ est prévu le 5octobre en fin d’après-midi au Cinepax Madagascar à Ambodivona.

Rova Andriantsileferintsoa

Cuisine : Pas que du kebab !

La cuisine turque est l'une des plus variées et riches au monde, souvent considérée comme la troisième plus grande gastronomie après celles de la France et de la Chine. Malheureusement, en Europe, elle est souvent réduite à l’image du kebab sauce blanche, occultant toute la diversité et la richesse de cette cuisine. Située à la jonction entre l’Europe, l’Asie et l’Orient, la Turquie a vu sa gastronomie évoluer au fil des siècles sous l'influence de ses migrations et de ses échanges avec des pays voisins comme la Grèce, le Moyen-Orient ou encore les Balkans.

Des plats emblématiques comme les dolmas (légumes farcis, souvent de riz et d'herbes), les böreks (feuilletés garnis de viande, fromage ou épinards) et les mezzés (assortiments de petites entrées, tels que des salades, des houmous et des aubergines grillées) témoignent de cette histoire culinaire riche. La cuisine turque se distingue également par sa diversité régionale. À l'ouest, la cuisine est marquée par l’héritage de la cour ottomane, avec une préférence pour le riz, moins d’épices et une abondance de fruits de mer.

La région de la mer Égée, en particulier, est réputée pour sesplats de fruits de mer et ses préparations légères à l’huile d’olive. La région de la mer Noire propose des spécialités comme les pides (pizzas turques, souvent garnies de viande hachée et de légumes), ainsi que des poissons frais et des haricots blancs (kuru fasülye), un plat traditionnel à base de haricots secs.

Au sud-est, la cuisine est dominée par des kebabs variés, des mezzés épicés et des desserts sucrés comme le baklava (pâtisserie à base de pâte filo, de noix et de miel), qui se distingue par sa douceur et sa richesse. Le café turc est un autre élément emblématique de la culture gastronomique. Préparé lentement dans un cezve (cafetière traditionnelle), il est apprécié pour son arôme intense et sa texture épaisse, souvent servi avec un verre d’eau et un lokum (loukoum), une douceur gélifiée parfumée.

Le yaourt joue également un rôle crucial dans la cuisine turque. Consommé nature ou dans des plats comme le cacık (sauce à base de yaourt, concombre, ail et menthe), il est également utilisé pour préparer l’ayran (boisson rafraîchissante à base de yaourt, d’eau et de sel), qui accompagne parfaitement les repas épicés. Le restaurant Kebabe proposant des spécialités turques ouvrira bientôt ses portes en face du Shell By-Pass.

Cédric Ramandiamanana

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