Sleeping Pop & R-Aly : Rencontre en terre zafimaniry
5 juillet 2022 // Littérature // 657 vues // Nc : 150

« Dans la bulle des Zafimaniry », aux éditions Tsipika, est disponible depuis le mois de février. Les deux bédéistes sont partis pendant deux mois en immersion dans le pays des Zafimaniry, cette communauté des terres centrales de l’île.

D’une exposition photo à la bande dessinée ?
Sleeping Pop : C’est un projet initié par l’Alliance française (AF) d’Ambositra qui a commencé par une exposition du photographe TangalaMamy. Ensuite, l’AF a fait appel à des dessinateurs avec quelques critères spécifiques. Il fallait des bédéistes confirmés qui peuvent réaliser des dessins rapidement puisque ce projet n’a duré que deux mois de la résidence, aux voyages jusqu’à la réalisation du livre. Et parmi les critères de sélection, l’aptitude physique puisque nous avons fait un trek d’une semaine. Nous parlons de forêt des Zafimaniry mais en fait, il n’y a que des montagnes, très raides, que nous avons gravis pour rejoindre les villages comme Antoetra, Ankidodo, Faliarivo ou encore Sakaivo. Nous étions accompagnés par deux journalistes, l’équipe de l’AF et un photographe.

Une aventure fantastique ?
Sleeping Pop : Le but de cette bande dessinée, c’est de connaître un peu plus les Zafimaniry, de déconstruire l’imaginaire que l’on a sur cette communauté. Ambositra, c’est la ville de l’artisanat malgache. L’art des Zafimaniry est un patrimoine national et international et ce projet est un moyen de faire découvrir cela, même aux gens qui habitent là-bas et qui ne connaissent pas leurs origines. R-Aly a choisi de raconter cela dans un style fantastique et moi, plutôt dans l’aventure. Nous avons rencontré les villageaois, les Tangalamena. A chaque fois qu’on entrait dans un village, il fallait faire des fomba (rituels). Nous parlons également des symboles, au nombre de 21 mais seuls cinq sont vraiment utilisés, le reste est en voie de disparition. Même les sculpteurs ne savent leurs significations, c’est juste la routine. Dans chaque village, il y a une sculpture pour les hataka (demande de bénédictions des razana, les ancêtres) et pour les sacrifices de zébus. Ce qui m’a le plus marqué, c’est que les Zafimaniry ont des fomba spécifiques pour les femmes qui tiennent un rôle important au sein de la communauté.
R-Aly : J’ai choisi le côté fantastique parce que je suis un grand fan et je trouve que les jeunes apprécient ce style-là. C’était mon premier voyage chez les Zafimaniry, j’ai adoré cette immersion. J’ai pu découvrir leur façon de vivre, leurs langages, les paysages et aussi le toaka gasy (rhum artisanal) ! Mais on ne va pas tout raconter, il faut se procurer le livre.

Une bande dessinée qui est aussi un cri d’alerte…
Sleeping Pop : Nous connaissons les Zafimaniry à travers la sculpture alors que maintenant, il n’y a plus de forêts donc plus de bois. Il faut aussi des autorisations pour couper les arbres. Dans un village, il n’y a que deux ou trois sculpteurs. Les jeunes ne sont pas vraiment intéressés justement à cause de ses problèmes. Ils préfèrent devenir des guides touristiques mais c’est encore un souci car ce sont les guides nationaux qui sont habilités à faire ce métier. Donc les jeunes font un travail de porteurs et apprennent sur le tas. Malgré la présence des associations qui sensibilisent au reboisement, c’est difficile puisqu’un arbre met près de 50 ans à pousser ! Un vrai cri d’alerte de la part des habitants.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

Lire

6 novembre 2024

RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

La marque BIC© représentée par la SOMADIS son distributeur à Madagascar a organisé à la Cité des Cultures à Antaninarenina, le jeudi 31 octobre, la cé...

Edito
no comment - Le géant de Madagascar

Lire le magazine

Le géant de Madagascar

Il peut mesurer plus de 25 mètres de haut, il est surtout présent sur la côte ouest de l’île, du nord au sud de Diego à Fort-Dauphin, et la revue Nature a publié une récente étude précisant que le baobab – africain et australien - est originaire de Madagascar. L’équipe de scientifiques du Jardin botanique de Wuhan (Chine) et de la Queen Mary University de Londres ont réalisé des analyses des gènes des différentes espèces d’Adansonia. La lignée de ces baobabs est apparue à Madagascar, il y a 41 millions d’années avant de se diversifier 20 millions d’années plus tard. Pour Onja Razanamaro, enseignante chercheuse à l’Université d’Antananarivo et spécialiste des baobabs au Centre de recherche du parc botanique de Tsimbazaza, ces résultats ne sont pas une surprise, mais plutôt une confirmation : parmi les huit espèces de baobabs, six sont endémiques de Madagascar. Par contre, chacun devrait être soucieux de sa protection, car certaines espèces sont vulnérables au changement climatique.

no comment - mag no media 07 - Novembre 2024

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar

La 14è édition du Salon de l’Auto organisée par Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar (GCAM), s’est déroulée au CCI Ivato du 10 au 13 octobre.

no comment - Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar

Voir