Seth on Fire est un groupe de thrash death metal malgache qui mérite amplement votre attention ! Formé en 2012 par cinq membres, dont une talentueuse chanteuse nommée Jennyfer, ce groupe est prêt à embraser la scène musicale. Avec Toky à la basse, Sitraka à la batterie, Tsila et Zo à la guitare, Seth on Fire est animé par la même passion et la même énergie dévastatrice.
Seth on Fire a choisi le death metal non seulement pour sa renommée, mais aussi pour les bienfaits qu’il offre à ses auditeurs. En tant que fervents amateurs de death métal, ils ont découvert que cette musique puissante est une source de motivation, qu’elle procure du bonheur et incite les auditeurs à adopter une attitude positive, agissant comme un remède et un moyen de développement personnel. Sur scène, leur énergie contagieuse a enflammé de nombreux spectacles à Madagascar. Récemment, ils ont vécu une expérience marquante lors d’un festival à Maurice où ils ont eu l’opportunité de monter sur scène. « Monter sur scène dans un nouvel endroit a été une découverte pour nous et pour le public. La ré- action a été instantanément positive ». À ce jour, Seth on Fire compte à son actif une douzaine de compositions originales qui témoignent de leur talent et de leur créativité. Mais ce qui impressionne le plus, c’est la voix incroyable de Jennyfer. Malgré son apparence douce et innocente, cette jeune femme est capable de produire une voix gutturale et puissante, connue sous le nom de « growl ». Sa maîtrise de cette voix impressionnante est une véritable source de fascination et captive le public à chaque prestation. « L’apprentissage de cette voix s’est fait en visionnant des tutoriels en ligne, et j’ai immédiatement été conquise, voulant le reproduire. Il m’arrive également d’utiliser cette technique pour exprimer ma colère avant de monter sur scène, ce qui amplifie la voix ». En revanche, il est important de souligner que cette technique doit être pratiquée avec précaution, car elle peut bien endommager les cordes vocales si elle est mal utilisée. « Un entraînement répé- titif est donc crucial pour préserver la voix » explique-t-elle.
Toutefois, Seth on Fire relève le défi de faire évoluer le death metal à Madagascar. « Le public demeure limité, souvent confiné à un cercle fermé d’adorateurs qui n’atteint pas le grand public. Bien que le style soit répandu sur l’Île, il reste en retrait par rapport à d’autres genres musicaux dominants ». De plus, le groupe est conscient des préjugés tenaces qui persistent autour du death métal, en particulier à Madagascar.
Très souvent, on les qualifie de groupe possédé, utilisant des voix graves et gutturales, ou de personnes droguées, dépendantes de substances addictives. « C’est l’un des principaux obstacles que nous rencontrons. Les gens ne prennent pas la peine d’écouter ce que nous avons à dire dans nos chansons. Ils se basent uniquement sur des stéréotypes et des préjugés ». Face à cette situation, Seth on Fire cherche activement des solutions pour surmonter ces préjugés en encourageant le public à écouter leurs créations avant de porter un jugement. Le groupe souhaite également présenter une image positive à l’extérieur afin de réduire les blocages et les stéréotypes associés à leur style musical. « Les membres de Seth on Fire sont des personnes ordinaires, intégrées dans la société et sont de bons citoyens ». Outre les défis liés au public, le groupe fait face à des obstacles maté- riels. En effet, le death métal exige des équipements spécifiques pour produire une musique de qualité, mais d’après eux, des progrès sont en cours pour résoudre ce problème.
Il est essentiel de noter qu’au départ, Seth on Fire optait pour des interprétations en anglais, mais depuis deux ans maintenant, le groupe a fait le choix de chanter en malgache. « Le message que nous souhaitons transmettre est destiné à nos compatriotes, même si cela pose des défis rythmiques et de prononciation propres à notre style musical, nous travaillons sans relâche ». Cette année, Seth on Fire a pour objectif de sortir un album. Actuellement en pleine préparation, le groupe envisage également de proposer des produits dérivés en lien avec cet album. En tout cas, on a hâte de voir ce que l’avenir leur réserve !
Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana