Peintre et graffeur, Naty Kaly baigne dans le milieu de l’art urbain depuis une vingtaine d’années. Il a d’abord débuté dans les mouvements hip hop, rap, break dance et le graffiti. De passion le graffiti est devenu son métier. Il a ainsi développé son style et s’est fait un nom dans le domaine. « La peinture permet de s’exprimer comme toutes les autres formes d’art. Elle renvoie à différentes émotions. Je m’inspire tout simplement de la vie quotidienne. » Que ce soit sur une toile ou sur un mur, ses œuvres sont tellement réalistes qu’elles font penser à des photographies. Il met en valeur les expressions de ses personnages, le regard, les traits du visage, les couleurs…
De sa passion pour la peinture est née une philosophie, un mode de vie baptisée Taninjanaka, terre des enfants, en opposition à Tanindrazana, terre des ancêtres. « Il est important de connaître le passé et tout aussi important de savoir ce que nous allons léguer à nos enfants. » Ses œuvres sont toujours porteurs de messages forts qui interpellent ou questionnent. « Devant une peinture, chacun peut avoir sa propre interprétation. Par exemple, en regardant le dessin d’un caméléon, une personne peut retrouver la beauté et la richesse naturelle de notre pays et se dire qu’au final, il est important de ne pas détruire l’environnement. »
Pour donner plus de valeur au street art, il a créé avec d’autres artistes peintres, notamment Riana et Rado, le projet Rangotra (Griffe). C’est un projet artistique, social et engagé qui a pour objectif d’embellir les villes à travers l’art urbain. « Nous avons commencé par les murs qui se trouvent dans la Cité d’Ampefiloha, parce que nous sommes des habitants du quartier, mais aussi dans le quartier d’Ankorondrano. Notre objectif est de contribuer à l’embellissement des villes, de recouvrir les murs sales ou défraîchis par des œuvres d’art, de sensibiliser et d’éduquer la population. »
Propos recueillis par Aina Zo Raberanto