Issu de la fusion de la poésie et de la musique rock/métal, le groupe Grey explore ce mariage de deux univers depuis 2020. Composé de Navalona, poétesse et chanteuse principale, JT à la guitare électrique, Mandrindra à la guitare basse, et Ny Aina à la batterie, le groupe mêle riffs, groove, spoken word et chant, créant ainsi un style original et unique.
Avant même de former le groupe, chaque membre avait déjà son propre univers musical. Navalona explique : « JT était plus orienté vers l’alternatif et le métal core, Ny Aina vers le métal core et death core, Mandrindra était plutôt influencé par le punk, et quant à moi, je m’adonnais au slam en écoutant du rap et du hip-hop ». En unissant leurs influences, ils ont donné naissance au nu métal. « Il y a des moments où je fais du spoken word, parfois je rap, parfois, je chante. C’est probablement aussi l’une des raisons pour lesquelles le groupe porte le nom de Grey, car si la musique avait une couleur, la nôtre ne serait ni trop noire ni trop blanche, mais plutôt entre les deux, d’où la couleur grise. Ce nom symbolise également notre union » ajoute-t-elle. En effet, les chansons de Grey abordent des thématiques sociales et interpersonnelles, ainsi que la nécessité d’ouvrir son esprit. « Nos textes sont très introspectifs » explique Navalona. « Il s’agit de se connaître soi-même en premier lieu ». Leur titre « Aza terena » (Ne forcez pas) évoque des relations sociales où l’on ne peut forcer les autres à partager nos visions ou nos rêves. Toutefois, Navalona révèle que leurs paroles sont aussi porteuses d’un message anti-système, dénonçant les injustices sociales et mettant en lumière les aspects négatifs de la société.
En tant qu’auteure, Navalona est responsable de l’écriture des paroles des chansons de Grey. Cependant, lors du processus de composition, tout le groupe contribue et échange des idées. À ce jour, le groupe compte déjà plus de quinze chansons originales. « Nous avons déjà eu plusieurs occasions de monter sur scène, comme à La City Ivandry en 2021. En 2022, nous avons donné un mini-concert à Ambohimiandra. En 2023, nous avons clôturé le premier festival de tatouage Havatse avec un concert ». Cette année, Grey a participé au concert solidaire ROXICOMANIA en février dernier au Kudeta. Depuis, le groupe a franchi une étape importante en étant contacté par Eddy Andrianarisoa de The Dizzy Brains, qui les a pris sous son aile. « Il nous a proposé un concert de lancement le 20 avril au Kudeta et nous avons rejoint la production ROXICOMANIA. De nombreux projets sont donc en cours, notamment la réalisation d’un EP ou d’un album, ainsi que l’organisation de concerts pour accroître notre visibilité ».
Malgré leur passion pour la musique, Grey fait face à la difficulté de concilier leur engagement artistique avec d’autres activités, notamment parce que la musique à Madagascar n’est pas encore très lucrative. Le groupe doit trouver un équilibre entre leur carrière musicale et leur vie personnelle. Par ailleurs, Grey demeure un groupe « underground ». « Nous recevons des retours positifs de ceux qui assistent à nos performances et ils reconnaissent notre originalité. Les critiques constructives nous aident également à progresser » partage Navalona. En bref, leur passion pour l’expression artistique, leur créativité et leur engagement font de Grey un groupe à suivre de très près.
Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana
Facebook : Grey