A.J. a toujours baigné dans les arts de rue. Très jeune, il a été bercé par la culture hip-hop en commençant par des compositions de textes de rap. Conscient que la culture peut se découvrir de plusieurs façons, il créé l’association culturelle Youth’nity, active dans l’organisation de festivals de reggae, notamment le Fianar Reggae Festival, et d’expositions d’art visuel. Parti des tags, il commence la peinture en 2018, en pur autodidacte. « La peinture m’a permis de m’évader et de mieux exprimer mon ressenti. Je suis un artiste engagé, inspiré par les révolutionnaires de ce monde comme Ratsimandrava, Vahombëy, Marcus Garvey… À travers mes fresques, je pointe les inégalités socio-culturelles et tout ce qui nous entrave. » Dans son tableau intitulé Face cachée, il évoque l’inégalité des rapports hommes-femmes, une de ses sources d’inspiration. « Ce tableau représente différentes femmes dans différents domaines de vie. Les femmes de pouvoir contrastent avec les femmes des campagnes, quotidiennement à la peine. Il y a aussi les femmes qui se font de l'argent par tous les moyens pour échapper à la misère, ou encore les femmes soumises par respect de la tradition. Bien que les différences sautent aux yeux, elles restent néanmoins des femmes partout où elles se trouvent. » A.J. se considère comme un artiste urbain, utilisant plusieurs techniques et supports comme le collage, le pochoir, le graffiti. « Mes œuvres sont caractérisées par une touche très urbaine. Le mélange d’abstrait et de graffiti en fond marque le désordre actuel d’une société sans repère. » A.J. prépare une exposition pour le mois de décembre. En parallèle, il organise des événements culturels à Antsiranana, notamment au centre culturel 1900 Urban Space.
Aina Zo Raberanto